Hume,
Enquête sur l’entendement humain,
traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.
Plan
analytique
Section V Solution sceptique de
ses doutes.
Première partie.
Après
avoir comparé la passion philosophique à la passion religieuse qui risque
d’entraîner l’homme à aller dans le sens où le pousse son inclination naturelle
et après avoir exposé quelques exemples de philosophies qui le manifestent,
Hume présente la philosophie académique et sceptique (qu’il identifie) comme
n’ayant pas cet inconvénient. Au contraire, c’est la seule qui parce qu’elle
prône le doute, n’est que pure passion de la vérité. Il s’étonne qu’elle soit
condamnée. Il propose comme hypothèse que c’est parce qu’elle ne flatte aucune
passion qu’elle passe immorale (p.103-104).
Hume
prévient que les conséquences négatives de l’enquête ne peuvent avoir aucune
influence sur la vie. Le principe de la nature humaine qui fait faire un pas
dans le raisonnement expérimental mérite simplement d’être découvert
(p.104-105).
Hume
suppose un homme qui arriverait avec toutes ses capacités cognitives mais sans
expérience. Méconnaissant les pouvoirs cachés des choses, Hume en en déduit son
incapacité à faire la moindre hypothèse sur la causalité. Il en serait réduit à
la perception et à la mémoire (p.105).
Le
même homme ayant acquis de l’expérience, inférerait les effets des causes sans
mieux connaître les pouvoirs cachés des choses et sans un raisonnement
spécifique. Hume en déduit qu’un autre principe explique qu’il raisonne ainsi
sur les faits (p.105).
Ce
principe est l’accoutumance selon Hume. Ce n’est pas nécessairement le principe
dernier mais il suffit à rendre compte du fait que l’homme, lorsqu’il infère des
faits, tire une conclusion après de nombreux cas alors qu’il ne le fait pas à
partir d’un seul à la différence des raisonnements mathématiques (p.105-106).
Note
de Hume (p.106-108).
Hume
rapporte d’abord la distinction entre raison et expérience utilisée par les
auteurs sur les sujets moraux, politiques et physiques, l’une étant
indépendante de l’autre, ce qu’il illustre par un raisonnement montrant qu’il
faut limiter le pouvoir politique et l’usage des exemples pour montrer la même
chose (p.106-107).
Il
précise que dans la conduite de la vie on préfère l’homme expérimenté au novice
qui n’a que la raison (p.107).
Il
avance sa thèse : cette distinction est erronée (p.107).
À
l’examen, les prétendus raisonnements reposent sur une expérience première, la
seule différence est qu’ils supposent une réflexion sur l’expérience pour en
dégager les éléments importants alors que dans d’autres cas de l’expérience se
dégage l’inférence (p.107-108).
La
différence entre novice et homme expérimenté n’est que de degré, le premier
applique moins bien les maximes qui viennent de l’expérience où sait moins ce
qu’il faut ou non négliger dans les circonstances particulières (p.108).
Retour
au texte principal.
Hume
pose que l’accoutumance est le grand principe de la nature humaine qui permet
non seulement de raisonner mais également d’ajuster les moyens aux fins, qui
permet donc d’anticiper et d’agir (p.107).
Hume
précise que l’accoutumance ne peut produire son effet sur l’esprit que si elle repose
sur un fait présent aux sens ou à la mémoire sans quoi il n’y aurait qu’hypothèse.
Comme il ne peut y avoir régression infinie, il est nécessaire de s’appuyer sur
un fait (p.107-109).
Hume
en conclut que la conjonction entre le constat d’un fait et une suite
coutumière forme nos raisonnements sur les faits de façon aussi nécessaire que
nous ressentons certaines passions dans certaines circonstances (p.109).
Toutefois,
Hume va faire de la croyance et de la conjonction coutumière qui la fonde
l’objet d’une enquête abstraite dont il dispense les lecteurs peu intéressé par
la spéculation (p.109-110).
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