TRYGÉE.
Par Zeus ! c’est une belle chose qu’un hoyau bien emmanché ; et les fourches à trois pointes brillent vivementau soleil. Elles nous servent à aligner comme il faut les rangées d’arbres. Comme je souhaite depuis longtemps rentrer moi-même dans mon champ et retourner avec ma pioche mon petit terrain ! Ah ! souvenez-vous, mes amis, de la vie d’autrefois, que nous procurait la Déesse, cabas, figues, myrtes, vin doux, diaprures de violettes près du puits, oliviers que nous regrettons ! En mémoire de tous ces biens, adorez aujourd'hui la Déesse !
LE CHOEUR.
Salut ! Salut ! Combien nous attendrit ta venue, ô Déesse bien-aimée ! Je suis consumé du regret de ton absence et je veux ardemment retourner aux champs. En effet, tu étais pour nous un grand bien, ô Déesse regrettée, pour nous tous qui menons la vie champêtre (γεωργὸν βίον) : seule, tu nous venais en aide. Nous goûtions, grâce à toi et depuis longtemps, mille douceurs gratuites et délicieuses. Tu étais, pour les agriculteurs, les grillades de froment et la santé. Aussi les vignes, les jeunes figuiers, toutes les plantes sourient de joie à ton approche.
Aristophane, La Paix(421 av. J.-C.)
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