jeudi 20 septembre 2018

Hésiode éloge du travail

En vérité, il n’est pas qu’une sorte de Lutte, mais, sur terre, il en est deux, l’une sera louée de qui l’aura connue, l’autre est condamnable c’est qu’elles ont un caractère tout opposé. Celle-ci favorise les fléaux de la guerre et de la discorde, la cruelle ! pas un mortel ne l’aime, mais, contraints par la volonté des immortels, les hommes rendent un culte à cette Lutte accablante. 
Quant à l’autre, son aînée, ce fut la Nuit ténébreuse qui l’enfanta, et le Cronide, qui siège dans l’éther, sur son trône élevé, la plaça aux racines de la terre et la fit bien meilleure pour les hommes ; celle-là pousse au travail même l’indolent aux mains oisives ; car l’homme qui néglige le travail, s’il porte ses regards sur un autre homme devenu riche, s’empresse à labourer, à planter et à mettre du bien dans sa maison ; le voisin envie le voisin ardent à s’enrichir. Cette Lutte est bonne aux mortels. Le potier est jaloux du potier et le charron du charron ; le mendiant porte envie au mendiant et l’aède à l’aède.
Hésiode, Les Travaux et les Jours (fin VIII° siècle av. J.-C.)

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