mercredi 23 septembre 2015

Hume, Enquête sur l’entendement humain. Plan analytique Section III L’association des idées.

Hume, Enquête sur l’entendement humain, traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.

Plan analytique

Section III L’association des idées.

1) Les principes de l’association des idées.
Hume pose qu’il y a une connexion entre les idées, qui, quelque arbitraires qu’elles paraissent, se suivent avec une régularité à découvrir (p.71).
Hume énonce les trois principes d’association des idées : la ressemblance, la contiguïté spatiale ou temporelle et la causalité (p.71-72).
Hume montre sur des exemples les principes et considère qu’on ne peut se limiter à trois que de façon empirique (p.72).
Une note explique ainsi la contrariété comme un mélange de ressemblance et de causalité (p.72).
Pour l’édition de 1777, la section III est finie.

2) Illustrations de l’association des idées.
Hume annonce qu’il va illustrer les principes de l’association des idées dans le domaine de l’imagination et des passions (p.72-73).
Il pose comme thèse principale que l’homme étant raisonnable, il cherche toujours, même maladroitement, à ajuster les moyens aux fins (p.73).
Il en déduit que toute œuvre du génie doit avoir un dessein même s’il peut arriver qu’elle s’en écarte dans certains genres par la vigueur de la pensée comme l’ode ou par négligence comme l’épître ou l’essai (p.73).
La règle du dessin implique selon l’auteur que toute narration doit avoir une sorte d’unité (p.73).
Hume expose la diversité d’application de la règle. Il donne l’exemple d’Ovide qui s’est servi de la seule ressemblance (p.73).
L’historien, par exemple de l’Europe, suivrait quant à lui, la contiguïté dans l’espace et le temps (p.73-74).
Hume remarque enfin que la causalité est pour l’historien le lien le plus fort car elle permet de régir l’avenir (p.74).
Hume en déduit qu’il peut comprendre l’unité d’action dont parlent les critiques depuis Aristote. Il mentionne la différence entre épopée et biographie, cette dernière trouvant son unité dans la vie tout entière de l’individu, en quoi il s’oppose à Aristote qu’il cite en langue originale en note. Il annonce qu’il va étudier plus particulièrement l’union des passions et de l’imagination dans l’épopée qui est plus étroite qu’en histoire, voire que dans tous les genres de poésie (p.74-75).
Premier point : le poète entre dans les détails et sa peinture est plus vive pour l’imagination du lecteur dont il avive les passions par sympathie qu’en histoire. Hume blâme la répétition des détails dans l’Iliade mais surtout leur manque dans la Henriade [de Voltaire] (p.75-76).
Deuxième point : le poète épique ne doit pas remonter loin dans la série des causes pour que l’imagination puisse effectuer facilement des transitions et que les passions soient liées avec elle. Introduire un épisode sans lien ou remonter loin produisent une rupture qui lasse ou dégoûte, à moins d’user du récit indirect comme dans l’Odyssée et l’Enéide (p.76-77).
Hume précise que la règle précédente s’applique dans la poésie dramatique où un acteur sans lien avec les autres ou un épisode disjoint rompent la communication des passions et dissocient les idées. Terreur et pitié ne peuvent plus se transporter d’une scène à l’autre (p.77-78).
Hume dissocie, dans cet alinéa qu’il introduit dans l’édition de 1760, les contraintes plus fortes de l’unité d’action dans l’épopée que dans le poème dramatique. En celui-ci le spectateur fait l’unité par sa présence d’où un disparate qu’il illustre par le théâtre comique anglais dont il n’excepte pas Congreve ou par la double intrigue chez Térence. Il ajoute que la comédie touche moins les passions que la tragédie. Par contre, dans la fiction narrative, l’auteur doit assurer l’unité d’action, ce qu’ont fait Boccace ou La Fontaine (p.78-79).
Hume donne une conclusion à la question de l’unité d’action. Dans l’histoire, c’est la causalité, en poésie, c’est la causalité mais plus resserrée (p.79).
À la question du critère de resserrement de la causalité qui sépare histoire et épopée, Hume répond qu’il s’agit plus d’une question de goût que de raisonnement (p.79).
Il le montre avec l’exemple d’Homère qui réalise l’unité d’action même s’il ne s’en tient pas à la seule colère d’Achille (p.79-80).
Il le montre également en exposant d’abord une objection qu’on pourrait faire à la poésie de Milton d’être remontée trop loin dans la causalité pour défendre l’unité du poème par la contigüité et la ressemblance des événements (p.80).
Il conclut cette section en attirant l’attention sur l’association des idées notamment en liaison avec les passions. Le point essentiel est de retenir les trois principes de ressemblance, de contigüité et de causalité (p.80-81).


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