Hume,
Enquête sur l’entendement humain,
traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.
Plan
analytique
Section V Solution sceptiques de
ces doutes.
Deuxième partie.
Après
avoir décrit la grande liberté de l’esprit humain dans la fiction, produit de
l’imagination, Hume pose le problème de sa différence avec la croyance en ce
qu’elle ne peut provenir d’une idée particulière de l’esprit, sans quoi elle
serait tout aussi libre, ce qui n’est pas le cas (p.110-111).
Il
en déduit que la différence entre la croyance et la fiction tient à un
sentiment qui, lorsqu’un objet est présent aux sens ou à la mémoire, provient
de l’accoutumance en ce qui lui est lié. Sinon, comme nous pouvons concevoir le
contraire, nous y croirions également (p.111).
Hume
pose que la croyance est difficile voire impossible à définir. Il soutient que
l’expérience permet à chacun de savoir de quoi il est question. Hume va tenter
une description. C’est sa force qui fait la croyance, son poids sur nos
passions et notre imagination. Le plus qu’on peut affirmer c’est que le terme
adéquat est croyance et qu’elle a l’importance la plus grande pour les actions
(p.111-113).
Hume
résume ses deux thèses : 1) la croyance est un sentiment plus fort que
l’imagination ; 2) la croyance vient d’une conjonction coutumière et d’un
fait présent à la mémoire ou aux sens. Il annonce que sur cette base il va
trouver des actes de l’esprit analogue et des principes plus généraux (p.113).
Hume
rappelle les trois principes de l’association des idées : ressemblance,
contigüité et causalité. Il pose le problème de savoir s’ils ne sont pas
sources aussi de croyance, ce qui conduirait aux principes les plus généraux
(p.113-114).
Hume
présente une « première expérience » sur la variation de la relation
d’un portrait à l’être représenté. Le portrait d’un ami nous fait penser
fortement à lui en augmentant la passion qu’on éprouve. Sans ressemblance, l’idée
de l’ami n’apparaît pas. L’absence de portrait conduit plutôt à penser
directement à l’ami absent (p.114).
Hume
comme une deuxième expérience relative à la ressemblance qui reprend les
raisonnements des catholiques, religion qu’il qualifie de péjorativement de
superstition. Le rôle qu’y jouent les images est une preuve que la ressemblance
produit bien un renforcement des idées (p.114-115).
Hume
fait le même raisonnement sur la contiguïté en l’illustrant par la force de la
présence d’un lieu qui, éloigné, rend les idées contiguës moins fortes (p.115).
Il
donne en note un texte de Cicéron qui illustre cette idée de la force des lieux
présents où ont vécu de grands personnages pour que leur idée soit plus vive
(p.115).
Hume
passe à la relation de causalité qui montre à travers l’exemple des reliques,
effets imparfaits, qu’elle avive les idées (p.116).
Il
prend l’exemple du fils de l’ami mort ou absent qui fait vivement penser à lui
pour illustrer le rôle de la causalité (p.116).
Les
transitions de la ressemblance et de la contiguïté présupposent que nous
croyons à l’existence de l’objet ressemblant ou contigu. Aussi, lorsqu’on
dépasse les objets des sens et de la mémoire, il faut la conjonction coutumière
et non le raisonnement pour que la croyance soit possible (p.116-117).
Hume
en déduit une sorte d’harmonie préétablie – notion leibnizienne qu’il détourne
– entre le cours de la nature et nos facultés. C’est l’accoutumance qui la
réalise. Il va même jusqu’à faire référence aux partisans des causes finales
qui pourraient y trouver matière à argument, ce qu’il ne fait pas pour sa part (p.117-118).
Hume
justifie sa théorie en invoquant la sagesse de la nature qui n’a pas confié à
la faiblesse de la raison le soin de la conservation de l’existence humaine
mais à une sorte d’instinct (p.118).
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