samedi 20 février 2016

Hume, Enquête sur l'entendement humain - plan analytique - section V, Deuxième partie

Hume, Enquête sur l’entendement humain, traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.

Plan analytique

Section V Solution sceptiques de ces doutes.
Deuxième partie.

Après avoir décrit la grande liberté de l’esprit humain dans la fiction, produit de l’imagination, Hume pose le problème de sa différence avec la croyance en ce qu’elle ne peut provenir d’une idée particulière de l’esprit, sans quoi elle serait tout aussi libre, ce qui n’est pas le cas (p.110-111).
Il en déduit que la différence entre la croyance et la fiction tient à un sentiment qui, lorsqu’un objet est présent aux sens ou à la mémoire, provient de l’accoutumance en ce qui lui est lié. Sinon, comme nous pouvons concevoir le contraire, nous y croirions également (p.111).
Hume pose que la croyance est difficile voire impossible à définir. Il soutient que l’expérience permet à chacun de savoir de quoi il est question. Hume va tenter une description. C’est sa force qui fait la croyance, son poids sur nos passions et notre imagination. Le plus qu’on peut affirmer c’est que le terme adéquat est croyance et qu’elle a l’importance la plus grande pour les actions (p.111-113).
Hume résume ses deux thèses : 1) la croyance est un sentiment plus fort que l’imagination ; 2) la croyance vient d’une conjonction coutumière et d’un fait présent à la mémoire ou aux sens. Il annonce que sur cette base il va trouver des actes de l’esprit analogue et des principes plus généraux (p.113).
Hume rappelle les trois principes de l’association des idées : ressemblance, contigüité et causalité. Il pose le problème de savoir s’ils ne sont pas sources aussi de croyance, ce qui conduirait aux principes les plus généraux (p.113-114).
Hume présente une « première expérience » sur la variation de la relation d’un portrait à l’être représenté. Le portrait d’un ami nous fait penser fortement à lui en augmentant la passion qu’on éprouve. Sans ressemblance, l’idée de l’ami n’apparaît pas. L’absence de portrait conduit plutôt à penser directement à l’ami absent (p.114).
Hume comme une deuxième expérience relative à la ressemblance qui reprend les raisonnements des catholiques, religion qu’il qualifie de péjorativement de superstition. Le rôle qu’y jouent les images est une preuve que la ressemblance produit bien un renforcement des idées (p.114-115).
Hume fait le même raisonnement sur la contiguïté en l’illustrant par la force de la présence d’un lieu qui, éloigné, rend les idées contiguës moins fortes (p.115).
Il donne en note un texte de Cicéron qui illustre cette idée de la force des lieux présents où ont vécu de grands personnages pour que leur idée soit plus vive (p.115).
Hume passe à la relation de causalité qui montre à travers l’exemple des reliques, effets imparfaits, qu’elle avive les idées (p.116).
Il prend l’exemple du fils de l’ami mort ou absent qui fait vivement penser à lui pour illustrer le rôle de la causalité (p.116).
Les transitions de la ressemblance et de la contiguïté présupposent que nous croyons à l’existence de l’objet ressemblant ou contigu. Aussi, lorsqu’on dépasse les objets des sens et de la mémoire, il faut la conjonction coutumière et non le raisonnement pour que la croyance soit possible (p.116-117).
Hume en déduit une sorte d’harmonie préétablie – notion leibnizienne qu’il détourne – entre le cours de la nature et nos facultés. C’est l’accoutumance qui la réalise. Il va même jusqu’à faire référence aux partisans des causes finales qui pourraient y trouver matière à argument, ce qu’il ne fait pas pour sa part (p.117-118).
Hume justifie sa théorie en invoquant la sagesse de la nature qui n’a pas confié à la faiblesse de la raison le soin de la conservation de l’existence humaine mais à une sorte d’instinct (p.118).


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