Vie.
Alfred Fouillée est né le 18 octobre 1838 à La Pouëze
(Maine et Loire). Son père, breton sa mère étant normande, était directeur d’une
carrière d’ardoises. Bientôt ruinée, la famille s’installe à Laval ou le jeune
Alfred étudie.
À 19 ans, il enseigne au collège d’Ernée
la rhétorique. Puis, il se rend à Paris. Il contribue au Dictionnaire universel des contemporains de Gustave Vapereau
(1819-1906). Il enseigne ensuite à Lohans (Saône et Loire), Douai (Nord) et
Auxerre (Yonne).
Sur les conseils de Charles
Glachant (1826-1889), ancien professeur de rhétorique à Louis-le-Grand et
gendre du ministre Victor Duruy (1811-1894), et avec son aide, il prépare l’agrégation
de lettres. Il enseigne à Carcassonne (Aude). L’agrégation de philosophie et la
classe de philosophie ayant été rétablies par Victor Duruy, c’est l’agrégation
de philosophie qu’il prépare seul. Reçu premier, il enseigna à partir de 1864
la philosophie successivement dans les lycées de Douai, de Montpellier et
de Bordeaux.
Il s’use les yeux pour un travail
sur Platon pour avoir un prix pour lequel Victor Cousin (1792-1867) qui l’avait
rencontré, lui avait conseillé de concourir. C’est le jeune Jean-Marie Guyau (1854-1888)
qui l’aide. Son étude sur La philosophie
de Platon est couronnée en 1867.
Il est couronné pour son travail
sur Socrate en 1868.
En 1869, il publie La philosophie de Platon.
Il est nommé maître de conférences
à l’École Normale Supérieure en 1872. Il obtient le titre de docteur en
philosophie en considération de ses deux ouvrages, La Liberté et le déterminisme et Platonis Hippias Minor sive Socratica contra liberum arbitrium
argumenta. C’est Jean-Marie Guyau qui le prépare à la soutenance en
imaginant toutes les objections possibles.
Sa santé le conduisit à abandonner
l’enseignement en 1875.
Il épouse en 1885, après une longue
liaison, sa cousine, Augustine Tuillerie (1833-1923), qui fut d’abord Madame
Guyau, auteur du livre de lecture pour l’enseignement primaire Le Tour de la France par deux enfants sous
le pseudonyme de G. Bruno.
En compagnie de sa femme, de son
beau-fils, de sa bru et bientôt de leur fils, Augustin (1883-1917), il vit à
Pau, Biarritz, Nice puis Menton.
En mars 1888, Jean-Marie Guyau meurt.
Alfred Fouillée, soucieux de sa mémoire, participe à l’éducation du jeune
Augustin Guyau.
Il meurt le 16 juin 1912 à Lyon.
Œuvres
La philosophie de Platon (1867) ; La liberté et le déterminisme, Platonis
Hippias Minor sive Socratica contra liberum arbitrium argumenta (1872) ;
Histoire de la philosophie (1875) ;
Extraits des grands philosophes (1877) ;
L’idée moderne du droit en Allemagne, en
Angleterre et en France (1878) ; La
science sociale contemporaine (1880) ; Critique des systèmes de morale contemporains (1883) ; La propriété sociale et la démocratie (1884) ;
La morale, l’art et la religion d’après
Guyau, L’avenir de la métaphysique
fondée sur l’expérience (1889) ; L’évolutionnisme
des idées-forces (1890) ; L’enseignement
au point de vue national (1891) ; Descartes,
La psychologie des idées-forces
(1893) ; Pages choisies de
Jean-Marie Guyau, Tempérament et caractère
selon les individus, les sexes et les races, Le mouvement idéaliste et la réaction contre la science positive
(1895) ; Le mouvement positiviste et
la conception sociologique du monde (1896) ; Psychologie du peuple français, Les
études classiques et la démocratie (1898) ; La France au point de vue moral (1900) ; La réforme de l’enseignement par la philosophie, La conception morale et civique de l’enseignement
(1901) ; Nietzsche et l’immoralisme
(1902) ; Esquisse psychologique des
peuples européens, Le moralisme de
Kant et l’amoralisme contemporain, Les
éléments sociologiques de la morale (1905) ; La morale des idées-forces (1907) ; Le socialisme et la sociologie
réformiste (1909) ; La
démocratie politique et sociale en France (1910) ; La pensée et les nouvelles écoles
anti-intellectualistes (1911).
Augustin
Guyau publie en 1913 La philosophie et la
sociologie d’Alfred Fouillée. Puis, il publie à titre posthume Humanitaires
et libertaires au point de vue sociologique et moral, en 1914.
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