Alfred Victor
Espinas est né le 23 mai 1844 à Saint-Florentin (Yonne). Son père était
pharmacien.
Il fut
condisciple de Stéphane Mallarmé (1842-1898) au lycée de Sens.
Puis il est élève au lycée Louis-le-Grand. Il est bachelier ès lettres et ès
sciences.
De 1864 à 1867
il est élève à l’École normale supérieur où il a été reçu 10ème. Pendant
ses années d’études, il obtient sa licence ès lettres en 1865.
Il est
suppléant de philosophie au lycée de Bastia en 1867, puis il est chargé de
cours de philosophie au lycée de Chaumont en 1868.
En 1870 il est
engagé volontaire dans la garde nationale. La défaite française le conduit à
penser la société et le fait social comme fondamental.
Après plusieurs
échecs, il est premier à l’agrégation de philosophie en 1871. Il devient
professeur de philosophie au lycée du Havre.
En 1873, il
est professeur de philosophie au lycée de Dijon.
Il se marie en
1874 avec Hortense Gallot, fille d’un inspecteur des forêts avec qui il aura
deux enfants, Henriette et Pierre.
En 1876, son
condisciple Théodule Ribot (1839-1916) fonde La Revue philosophique qui va participer de la fondation de la
psychologie.
Il soutient sa
thèse qui le fait docteur ès lettres le 8 juin 1877 pour une étude sur la
psychologie animale intitulée Des
sociétés animales : étude de psychologie comparée (avec une thèse
complémentaire De civitate apud Platonem)
sous la direction de Pierre Janet (1859-1947) et Elme-Marie Caro (1826-1887)
avec Charles-Pendrel Waddington (1819-1914) et avec Alfred Mézières (1826-1915)
comme président du jury. Pierre Janet lui demande d’éliminer la partie de l’introduction
prévue qui fait l’éloge d’Auguste Comte et d’Herbert Spencer. En outre, il lui
reproche d’avoir fait plus une thèse de zoologie que de philosophie. Espinas
élimine toute l’introduction. Alfred Espinas défend
sa thèse dans un article intitulé « La vie sociale chez les animaux »
qui paraît dans la Revue
scientifique de la France et de l’étranger, 1877.
Il est nommé
maître de conférences de philosophie à la faculté des lettres de Douai en 1978.
Il publie sa thèse avec l’introduction contestée sous le titre Des sociétés animales.
En 1879, il
est chargé de cours à la faculté des lettres de Bordeaux.
En 1881, il
est titulaire de la chaire de philosophie à la faculté des lettres de Bordeaux.
En 1882, il
est aussi chargé du cours de pédagogie.
En 1884, il
critique l’agrégation de philosophie, repère du spiritualisme et instrument de
la bourgeoisie.
En 1887, il
est assesseur du doyen de la faculté des lettres de Bordeaux. Il a pour
collègue Emile Durkheim (1858-1917). Il a pour élève Marcel Mauss (1872-1950). Puis
il devient doyen de 1887 à 1890 de la faculté des lettres de Bordeaux.
En 1890, il
est doyen honoraire.
En 1892, il
est chevalier de la légion d’honneur.
En 1894, il
est chargé d’un cours d’histoire de l’économie sociale à la Sorbonne.
En 1989, il
est professeur honoraire de la faculté de Bordeaux
En 1899, il
est professeur-adjoint à la faculté des lettres de Paris.
En 1890, il
introduit le terme de praxéologie.
En 1904, il
est professeur d’histoire de l’économie sociale à la faculté des lettres de
Paris.
Il est élu
membre de l’Institut, de l’Académie des sciences morales et politiques en
1905.
En 1911, il
prend sa retraite.
Il est mort à Saint-Florentin
le 24 février 1922.
Œuvres.
Des sociétés animales : étude de psychologie comparée ; De civitate apud Platonem (thèse 1877) ; La philosophie expérimentale en Italie,
origines, état actuel (1880) ; Platon, La république, livre VI, édition avec une étude sur la
politique platonicienne et une partie du livre VII (1881), livre VIII
(1885) ; L’idée générale de la
pédagogie (1884) ; Histoire
des doctrines économiques (1891) ; Herbert Spencer,
Principes de psychologie, tome 1 (traduction avec Théodule Ribot) (1892) ;
Les origines de la technologie :
étude sociologique, Du sommeil provoqué chez les hystériques (1897) ; La philosophie sociale du XVIIIe s. et la
Révolution (1898) ; Descartes
et la morale (2 vols, posthume, 1925).
Articles.
« La vie sociale
chez les animaux » qui paraît dans la Revue
scientifique de la France et de l’étranger, 1877
« Études
nouvelles de psychologie comparée », Revue Philosophique,
1878
« Les études
sociologiques en France. Les colonies animales », Revue
Philosophique, 1882
« Les études
sociologiques en France. Les colonies animales », Revue
philosophique de la France et de l’étranger, XIII, 1882
« L’agrégation de
philosophie », Revue internationale de
l’enseignement, 1884
« Être ou ne pas
être ou du postulat de la sociologie », Revue Philosophique,
1901
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