Jean-Marie Guyau est né à Laval le 28 octobre 1854. Il est le fils d’Augustine Tuillerie (1833-1923), institutrice. Elle publie Francinet en 1869, un manuel d’instruction civique couronné par l’Académie française, Le Tour de la France par deux enfants, en 1877 sous le pseudonyme de G. Bruno, en référence à Giordano Bruno et Les enfants de Marcel (1887).
Peu
après la naissance de Jean-Marie, son père, Jean Guyau (1817-1898), un riche
fabricant, tente d’assassiner sa mère. Devant le tribunal, elle obtient la séparation
de biens et de corps en juin 1855. Elle part avec son jeune fils pour Paris alors
qu’il a trois ans. Elle a comme amant son cousin germain, le philosophe Alfred
Fouillée (1838-1912) qui s’occupe de l’éducation de Jean-Marie. Parmi les amis
de la famille, on compte Hyppolite Taine (1828-1893) et Ernest Renan
(1823-1892).
À
quinze ans, Jean-Marie Guyau aide son beau-père qui ne voit plus très bien dans
ses travaux sur Platon et Socrate, voire participe à leur élaboration.
Il
obtient sa licence ès lettres à dix-sept ans.
Il
traduit le Manuel d’Epictète qu’il
fait précéder d’une étude sur le stoïcisme. Sous le pseudonyme de Théophile
Redon, il écrit propose à un concours à San Francisco, une étude sur
l’éducation et la moralité pour laquelle il obtient un prix. Il rédige un
mémoire intitulé L’Histoire et la
Critique de la morale utilitariste qui est couronné par l’Académie
française.
En
1874, il enseigne au lycée Condorcet en tant que chargé du cours de philosophie.
Au
bout d’un an, sa santé l’oblige à arrêter d’enseigner : il est atteint de
tuberculose.
Il
séjourne à Pau et à Biarritz. Puis, il s’installe à Nice.
La
première partie de son mémoire couronné par l’Académie française est publiée
sous le titre : La morale d’Epicure
et ses rapports avec les doctrines contemporaines en 1878. Le second est
publié sous le titre : La morale
anglaise contemporaine en 1879.
Il
publie divers ouvrages pédagogiques.
En
1881, il publie les Vers d’un philosophe.
En
1882, il épouse Barbe-Marguerite André (28 ans), la fille d’un collègue
d’Alfred Fouillée à Montpellier lorsqu’il y enseignait. Elle publiera
ultérieurement sous le nom de Pierre Ulric des romans pour la jeunesse (Aux domaines incertains, nouvelles en
1906 et Parmi les jeunes avec une
préface d’Alfred Fouillée en 1911).
Le
13 décembre 1883 naît son fils Augustin qui deviendra ingénieur et qui rédigera
un essai sur Alfred Fouillée (1883-1917) intitulé La philosophie et la
sociologie d’Alfred Fouillée en 1913.
Sa
mère divorce dès que la loi le 27 juillet 1884 est adoptée.
En
1885, elle se remarie avec son amant, le philosophe Alfred Fouillée.
Il
publie en 1885 son œuvre majeure, Esquisse
d’une morale sans obligation ni sanction.
En
1887, il publie L’irréligion de l’avenir.
Il s’installe avec sa femme, sa mère et son beau-père dans la villa qu’il a
fait construire à Menton sur les plans de sa mère. Mais malade, il reste alité.
Jean-Marie
Guyau est mort à Menton le 31 mars 1888.
Son
beau-père, Alfred Fouillée publie certaines de ses œuvres après sa mort : Éducation et hérédité en 1889, L’Art au point de vue sociologique en 1889
et La genèse de l’idée de temps en 1890.
Œuvres
La
Littérature chrétienne du IIe
au IVe siècles,
extraits des Pères de l’Église latine, suivis d’extraits des poètes chrétiens,
(1876) ; La Morale d’Épicure et ses
rapports avec les doctrines contemporaines (1878) ; La Morale anglaise contemporaine, morale de
l’utilité et de l’évolution (1879) ; Vers d’un philosophe (1881) ; Les problèmes de l’esthétique contemporaine (1884) ; Esquisse d’une morale sans obligation ni
sanction (1885) ; L’Irréligion
de l'avenir, étude sociologique (1887) ; L’Art au point de vue sociologique ; Éducation et Hérédité : étude sociologique (1889) ; La genèse de l’idée de temps, avec une
introduction par Alfred Fouillée (1890)
Livres
scolaires
La
première année de lecture courante : morale, connaissances usuelles,
devoirs envers la patrie (1875) ; L’Année enfantine de lecture, ... Ouvrage composé conformément au
nouveau programme de 1882 (cours élémentaire) (1883) ; L’Année préparatoire de lecture
courante : morale, connaissances usuelles (1884) ; Méthode Guyau. Lecture par l’écriture (1893)
Traductions
Cicéron, Des suprêmes biens et des suprêmes maux,
traduction Desmarais, revue avec introduction et notes, suivie
d’éclaircissements relatifs à l’histoire de l’épicurisme ; Manuel d’Épictète, traduction nouvelle, suivie
d’extraits des Entretiens d’Épictète
et des Pensées de Marc-Aurèle, avec
une étude sur la philosophie d’Épictète (1875) ; Cicéron, De finibus bonorum et malorum (livres I
et II), avec introduction et notes par M. Guyau (1876).
Articles
« L’hérédité morale et M.
Spencer », Revue philosophique de la
France et de l’étranger, quatrième année, tome VII, janvier à juin
1879, p. 308-315
« De l’origine des
religions », Revue philosophique de
la France et de l’étranger, quatrième année, tome VIII, juillet à décembre
1879, p. 561-584
« La mémoire et le
phonographe », Revue philosophique
de la France et de l’étranger, cinquième année, tome IX, janvier à juillet
1880, p. 317-322
« Critique de l'idée de
sanction », Revue philosophique de
la France et de l’étranger, huitième année, tome XV, janvier à juin
1883, p. 243-281
« L’Évolution de l’idée temps
dans la conscience », Revue
philosophique de la France et de l’étranger, dixième année, tome XIX,
janvier à juin 1885, p. 353-368]
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