samedi 16 mars 2019

Tchekhov, Oncle Vania, résumé

Tchekhov (1860-1904), Oncle Vania, traduit du russe par André Markowicz et Françoise Morvan, Arles, Actes sud, Babel, 1994

Résumé

Ce “résumé” de l’Oncle Vaniade Tchekhov a pour but de se faire une idée globale de l’action ou de retrouver un moment. J’ai essayé d’éviter d’interpréter le texte, ce qui n’est guère possible dans l’absolu.
Quoique les actes ne soient pas découpés en scène, j’ai essayé le plus possible de tenir compte des entrées et des sorties des personnages pour le découpage que je propose.


Acte I (pp. 11-30)

Au printemps, après le « Grand Carême » (p. 13 ; p. 49) dans le jardin, l’après-midi, le ciel est couvert, autour d’une table servie pour le thé.
¤ Astrov évoque le temps qui passe avec Marina. Elle remarque qu’il a perdu sa beauté. Il se plaint de sa vie vouée à son travail de médecin, sans liberté, vide. Il se sent entouré de « toqués » qui le contaminent. Il évoque un aiguilleur qu’il n’a pu sauver. Il se demande ce que les hommes dans quelques siècles penseront d’eux. Marina, la nourrice s’en tient à sa foi en Dieu (pp. 11-14).
¤ Voïnitski (Oncle Vania) se plaint d’une liberté oisive depuis l’arrivée du professeur et de son épouse tandis que Marina se plaint d’un emploi du temps bouleversé (pp. 14-15).
¤ Sérébriakov, Sonia avec Éléna Andréevna, silencieuse, passent rapidement de retour de leur promenade en évoquant de qu’ils ont vu et ce qu’ils verront (p. 15).
¤ Voïnitski critique le féminisme de sa mère. Il se plaint de la brillante ascension sociale du professeur Sérébriakov et critique ses travaux littéraires. Il se montre jaloux du professeur qui a épousé en premières noces sa sœur dont il fait l’éloge puis la jeune et belle Éléna Andréevna qui devrait trahir son vieux mari. Il manifeste pour elle un certain désir. Téléguine, peu écouté lorsqu’il exprime sa béatitude due à la contemplation des choses, lui oppose son exemple. Il a, lui, préféré le devoir au bonheur en acceptant d’aider sa femme, son amant maintenant décédé et leurs enfants (pp.16-19).
¤ Sonia envoie Marina voir des paysans (p. 20).
¤ Astrov et Éléna évoquent sans conviction la santé de Sérébriakov. Sonia se montre satisfaite de la présence d’Astrov. Éléna Andréevna montre son désintérêt pour Téléguine dont elle écorche le nom. Il explique son surnom « la Gaufre ». Maria Vassilievna commente une brochure où l’auteur contredit ce qu’il écrivait auparavant dans l’indifférence. Voïnitski se plaint d’avoir méconnu jusque-là « la vraie vie », illusionné qu'il était par des théories d’école. Il ne trouve pas d’oreilles compatissantes. Il se dispute à ce propos avec sa mère qui lui reproche de ne pas agir (pp. 20-23).
¤ Marina explique à Sonia ce que voulaient les paysans et repart inquiète du sort d’une poule (pp. 23-24).
¤ Un valet de ferme vient chercher le docteur pour une intervention à l’usine. Il hésite et commande un verre de vodka (p. 24).
¤ Éléna s’enquiert de son intérêt pour les forêts. Sonia expose l’action et la pensée écologiques du docteur en leur faveur. Elles rendent les hommes meilleurs notamment dans leur rapport avec les femmes. Puis, Astrov lui-même expose son credo sous les propos et le regard ironiques de Voïnitski. Il reproche à l’homme de détruire alors que sa vocation est de créer. Planter a pour but de rendre heureux les hommes de l’avenir (pp. 24-27).
¤ Le valet de ferme apporte à Astrov son verre de vodka qui disqualifie ses propos antérieurs. Une fois son verre de vodka bu, il part et Sonia montre son regret (p. 28).
¤ Éléna et Voïnitski échangent des propos doux amers. Elle lui reproche de s’en prendre à Maria et à son mari, de vouloir détruire la fidélité – discours démarqué de celui d’Astrov – tout en montrant qu’elle a compris les sentiments de Sonia pour Astrov et elle-même ne semble pas indifférente. Voïnitski avoue haïr le professeur et lui reproche sa vie paresseuse et sa philosophie démarquée d’Astrov. Il lui dit l’aimer : elle est son bonheur et lui affirme que de lui en parler fait son bonheur. Éléna se montre très peu intéressée (pp. 28-30).

Acte II (pp. 31-55)

L’été à la saison des foins (p. 36), après minuit (p. 32, 35) dans la salle à manger. Dehors, un orage (pp. 36, 38, 39, 42, 45, 50) menace, éclate puis passe.
¤ Le professeur Sérébriakov est réveillé par une douleur et/ou un rêve. Il accuse sa femme d’attendre sa mort et se plaint de sa retraite et de sa vieillesse. Il est conscient de tyranniser son entourage mais exprime son droit à une vieillesse tranquille. Éléna semble vouloir le tranquilliser (pp. 31-35)
¤ Puis il refuse à sa fille de voir le docteur Astrov et tente de la tyranniser également. Elle ne s’en laisse pas conter (pp. 35-36)
¤ Il refuse de rester seul avec Voïnitski qui vient remplacer Sonia et Éléna qui le veillent depuis deux nuits. Leur ancienne amitié a disparu (p. 36)
¤ Marina, la nourrice, plaint le professeur. Elle évoque sa première femme, Véra Petrovna, et lui promet des soins. Elle le traite comme un petit enfant et réussit ainsi à l’emmener dormir (pp. 36-38)
¤ Voïnitski se retrouve seul avec Éléna. Elle se plaint du professeur et lui fait observer les multiples conflits dans la maison. Elle lui reproche de ne rien faire pour réconcilier tout le monde. Lui se plaint d’avoir perdu sa vie et pense qu’elle perd la sienne. Tel est le contenu de sa seconde déclaration d’amour qui est refusée, notamment au motif qu’il est saoul (pp. 38-40)
¤ Voïnitski soliloque. Il regrette de ne pas être tombé amoureux d’Éléna dix ans plus tôt du vivant de sa sœur. Puis, il regrette son ancienne admiration pour Sérébriakov dont l’œuvre lui paraît maintenant nulle de même que le travail qu’il a fourni avec Sonia pour lui (pp. 40-41)
¤ Astrov arrive avec Téléguine à qui il demande de jouer de la guitare. Le docteur comprend l’attirance de Voïnitski pour Éléna et lui expose sa conception terre à terre des rapports entre hommes et femmes. Ils se saoulent et évoquent chacun leur vie (pp.41-44)
¤ Sonia, après qu’Astrov est allé mettre une cravate, suivi de Téléguine, dispute son oncle qui boit depuis peu et qui néglige le domaine. Il justifie l’usage de l’alcool par l’absence de « vraie vie ». Il est ému en voyant dans le regard de sa nièce sa défunte sœur et évoque un mystère (pp. 44-45)
¤ Sonia veut parler à Astrov qui s’est habillé correctement. Elle lui demande de ne plus faire boire son oncle, Vania. Comme il annonce qu’il part sur l’heure, elle tente de le retenir. La conversation roule sur le professeur et sur Éléna Andréevna. Astrov exprime son insatisfaction de la vie provinciale russe, des grossiers paysans, des hommes cultivés, qu’ils soient bêtes et qu’ils soient minés par la réflexion. Il affirme qu’il est trop tard pour lui d’aimer. Sonia quant à elle le flatte, lui fait jurer qu’il ne boira plus. Elle lui déclare indirectement son amour sans rencontrer d’écho favorable (pp. 45-50)
¤ Sonia monologue. Elle est heureuse malgré le refus implicite d’Astrov mais se plaint de sa laideur (p. 50)
¤ Éléna Andréevna et Sonia dialoguent. Elles se réconcilient. Éléna Andréevna affirme avoir cru épouser le professeur par amour. Elle ne l’a pas épousé par intérêt. Elle demande la confiance. Elle répond à Sonia qui lui a posé la question qu’elle n’est pas heureuse. Elles évoquent le docteur qui plaît à Éléna Andréevna. Cette dernière parle de son talent mis au service du bonheur de l’humanité. Sonia affirme son bonheur. Éléna Andréevna, malheureuse, est prête à jouer de la musique si le professeur le supporte. Sonia va poser la question (pp. 50-55)
¤ Elle demande à Efim, le gardien, de ne pas frapper sur sa planchette pour ne pas réveiller le professeur (p. 55)
¤ Sonia revient lui apprendre que le professeur refuse qu’elle joue (p. 55)

Acte III (pp. 56-81)

En septembre (p. 59), c’est l’automne (p. 70, cf. Acte IV, p. 82). Dans le salon de la maison. En début d’après-midi (pp. 56, 57).
¤ Il est une heure moins le quart. Éléna Andréevna, Sonia et Voïnitski attendent la réunion convoquée par le professeur. Sonia invite Éléna Andréevna à combattre son ennui qu’elle a communiqué à tous par le travail auprès du peuple. Elle refuse de confondre roman et réalité. Voïnitski lui propose de devenir sirène qu’elle est. Il part lui préparer un bouquet de roses (p. 56-58)
¤ Restées seules, Sonia avoue à Éléna Andréevna aimer depuis six ans Astrov sans être payée de retour. Éléna lui propose d’interroger le docteur sur ses sentiments relatifs à Sonia : elles en tombent finalement d’accord (pp. 58-61)
¤ Éléna Andréevna soliloque. Elle pense savoir que le docteur n’aime pas Sonia. Elle-même pense être séduite par cet homme qui n’est pas voué comme les autres à satisfaire uniquement ses besoins vitaux et croit deviner qu’il est attiré par elle. Elle hésite ‑ quoique ait pu dire Oncle Vania ‑ à se laisser séduire, anticipant sur ses remords (pp. 61-62)
¤ Éléna Andréevna et Astrov dialoguent. Il raconte comment il venait de temps en temps prendre plaisir à son travail de cartographie à côté de Sonia et de Voïnitski. Il lui expose ses travaux sur la progressive disparition de la forêt et d’une partie de la faune depuis un demi-siècle. Malgré les protestations d’Éléna Andréevna, ces explications ne l’intéressent pas. Elle l’interroge sèchement sur ses sentiments relatifs à Sonia. Astrov lui rétorque que son interrogatoire est une ruse et lui fait des propositions qu’elle semble repousser. Au moment où il l’embrasse, entre Voïnitski avec son bouquet de roses à la main (pp. 62-69)
¤ Éléna Andréevna hésite avant de voir Voïnitski et repousse finalement le docteur, gênée. Astrov parle du temps, exprimant ainsi la gêne (pp. 69-70)
¤ Éléna Andréevna, restée seule, demande à Voïnitski, abattu, de tout faire pour qu’ils partent, son mari, le professeur et elle (p. 70)
¤ Arrivée des autres personnages pour la réunion. Éléna Andréevna apprend assez laconiquement à Sonia le refus d’Astrov. Elle et Voïnitski sont désemparés. Dans son discours apprêté de professeur cultivé (Gogol le dispute au poète épicurien Horace), Sérébriakov explique son intention de vendre le domaine pour le bien de tous. Voïnitski s’estime trompé – Sérébriakov n’a rien à proposer pour le futur à sa fille Sonia, la vieille Marina et son beau-frère. Il réagit violemment parce qu’il a donné sa part d’héritage et travaillé pour le domaine. Il s’oppose à sa mère, Maria Vassilievna, d’accord avec le professeur. Il coupe une intervention intempestive de Téléguine. Il reproche finalement à Sérébriakov l’admiration qu’il a eue pour lui et sa vie gâchée alors qu’il aurait pu être philosophe ou écrivain. Chacun est hors de lui (pp. 70-78)
¤ Sérébriakov finit par accepter de se réconcilier avec Voïnitski sous la pression de sa femme, Éléna Andréevna, et de sa fille, Sonia, qui lui relate tout ce que son oncle a fait pour lui, notamment son aide pour les travaux littéraires du professeur. (pp. 78-80)
¤ Marina console Sonia et compare la dispute à celle des jars (les mâles des oies) (pp. 80)
¤ Après le coup de feu entendu, Sérébriakov entre et Voïnitski le rate pour la deuxième fois. Le malaise est presque général (pp. 80-81)

Acte IV (pp. 82-100)

C’est l’automne (p.82), la chambre d’Ivan Petrovitch Voïnitski. Le soir.
¤ Téléguine et Marina évoquent les événements et le départ d’Éléna Andréevna et de Sérébriakov pour Kharkov. Ils sont satisfaits de reprendre leur vie routinière (pp. 82-84)
¤ Voïnitski chasse Marina et Téléguine. Il veut rester seul. Astrov refuse de partir. Il demande à Voïnitski de lui rendre une boîte de morphine qu’il lui a dérobée. Voïnitski dénonce la folie de l’existence humaine. Astrov pense que l’homme est « toqué » (Le terme revient plusieurs fois. Astrov l’utilise à l’Acte I, pp. 12, 27, 28 ; Acte II, p. 43. Éléna Andréevna à l’Acte II, p. 52.). Voïnitski n’a aucun espoir et émet le vœu de recommencer sa vie tandis qu’Astrov se console à l’idée du bonheur de l’humanité future tout en dénonçant la misérable vie petite bourgeoise qui les gagne (pp. 84-88)
¤ Sonia, tout aussi malheureuse que son oncle, le persuade de rendre la boîte et l’invite de façon répétitive à supporter. L’oncle et la nièce s’accordent pour penser que c’est le travail qui le leur permettra (pp. 88-89).
¤ Éléna Andréevna invite Voïnitski à aller voir Sérébriakov, Sonia lui demande de se réconcilier avec lui (p. 90).
¤ Éléna Andréevna et Astrov restés seuls font leurs adieux. Il tente à nouveau de la séduire en arguant qu’elle peut succomber maintenant, dans la forêt plutôt que dans une petite ville de province puisqu’elle n’a aucun but dans la vie. Ayant échoué, il dénonce sans conviction assurée en elle et son mari, des oisifs qui les ont tous perturbés. Elle finit par l’étreindre passionnément avant leur séparation définitive (pp. 90-93).
¤ Sérébriakov pontifie en promettant un « traité d’art de vivre ». Lui et Éléna Andréevna font leurs adieux. Le professeur invite les autres à agir (pp. 93-94).
¤ Voïnitski et Éléna Andréevna se font leurs adieux chastement (p. 94).
¤ Le professeur et sa femme sont partis, constate Astrov (p. 94).
¤ Marina, Sonia et Maria Vassilievna constatent à leur tour le départ du couple. Cette dernière lit. Sonia et Astrov travaillent en établissant des factures. Astrov hésite à partir et se laisse persuader par Marina de boire un dernier verre de vodka tout en évoquant les énormes chaleurs africaines et finit par s’en aller (pp. 95-97).
¤ Marina et Sonia constatent tour à tour le départ d’Astrov. Malgré le travail, Voïnitski se plaint. Sonia évoque sa foi en un bonheur dans l’au-delà qui aurait pour source la pitié de Dieu et consisterait dans le repos (pp. 98-99)

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