Unique est donc principe moteur premier : l’objet désirable. En effet, si deux principes, l’intellect et le désir, étaient à l’origine du mouvement, c’est en vertu d’un caractère commun qu’ils seraient moteurs. Mais, en fait, on le constate, l’intellect ne meut pas sans le désir (car la volition est une espèce de désir, et quand on se meut selon le raisonnement, on se meut aussi par volition). En revanche, le désir peut mouvoir contre le raisonnement, car l’appétit est une espèce de désir. Pourtant, l’intellect est toujours droit, tandis que le désir et l’imagination peuvent être droits ou erronés. Voilà pourquoi c’est toujours l’objet désirable qui meut, mais ce peut être un bien véritable ou seulement apparent – non pas n’importe quel bien, s’entend, mais le bien pratique ; et le bien pratique est celui qui peut être autrement.
Ainsi donc c’est telle puissance de l’âme qui est principe du mouvement : celle qui porte le nom de « désir » ; la chose est claire.
Aristote, De l’âme, III, 10, 433a 20-35.
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