lundi 4 mai 2015

Fiche 7 : Le langage (L, ES)

Juan Gris (1887-1927), Nature morte à la nappe à carreaux (Still Life with Checkered Tablecloth) (1915), huile sur toile, 116,5 x 89,3 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.

Analyse.

Le langage passe pour un moyen de communication. On peut entendre par là qu’il permet de partager des idées, sentiments, etc. conformément à l’étymologie du mot communication ou alors qu’il permet de produire un effet, notamment de persuasion. Dans tous les cas, il serait un simple moyen pour la pensée qui pourrait s’en emparer ou s’en passer. Son utilité résiderait dans la transmission de la culture entendue au sens anthropologique de l’ensemble des conduites ou des pensées acquises.
Reste qu’à la différence de la communication animale, le langage humain présente certaines caractéristiques. D’une part, les sons articulés ont une signification et leur combinaison en produit une autre. On parle de double articulation. D’autre part, dans l’usage même le plus quotidien du langage humain, il y a réponse, voire réponse de réponse et ainsi de suite. Ensuite, l’individu parle en se référant à une situation et non parce qu’il est déterminé à s’exprimer. Enfin, il est capable d’inventer ne serait-ce que par combinaison des significations dont il dispose.
Or, le langage à l’analyse se révèle plutôt la condition de la communication puisqu’il faut posséder une langue pour pouvoir communiquer des idées, qu’autrui les comprenne et y réponde. Et le langage se présente sous la forme d’une diversité de langues qui peut paraître irréductible.
En outre, le langage sert tout autant à s’exprimer, c’est-à-dire à extérioriser ses pensées et à leur donner ainsi la forme objective qui permet de les appréhender comme telles. Le soliloque, c’est-à-dire l’acte de se parler à soi-même, apparaît alors comme une nécessité pour que soit possible la conscience de ses propres pensées. En ce sens, la conscience de soi aurait, dans le langage, une de ses conditions de possibilité.

Problèmes.

Le langage constitue-t-il un cadre qui s’impose à l’individu de sorte que sa pensée et donc sa relation au monde en serait déterminé ou bien une pensée différente du langage est-elle possible et si oui comment la mettre en évidence ?
La diversité des langues ne conduit-elle pas à une diversité irréductible d’humanités distinctes par leurs cultures, au sens anthropologique de représentations du monde et de valeurs propres à un groupe humain particulier ? Ou bien, malgré cette diversité une humanité est-elle possible, c’est-à-dire, est-il possible à partir d’une langue, sans passer par la tentative d’une langue universelle, de viser l’universel et comment, c’est-à-dire d’accéder à la culture au sens cicéronien du soin de son esprit ?



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