dimanche 10 janvier 2016

Hume, Enquête sur l'entendement humain - plan analytique, Section V Solution sceptique de ses doutes, Première partie

Hume, Enquête sur l’entendement humain, traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.

Plan analytique

Section V Solution sceptique de ses doutes.
Première partie.
Après avoir comparé la passion philosophique à la passion religieuse qui risque d’entraîner l’homme à aller dans le sens où le pousse son inclination naturelle et après avoir exposé quelques exemples de philosophies qui le manifestent, Hume présente la philosophie académique et sceptique (qu’il identifie) comme n’ayant pas cet inconvénient. Au contraire, c’est la seule qui parce qu’elle prône le doute, n’est que pure passion de la vérité. Il s’étonne qu’elle soit condamnée. Il propose comme hypothèse que c’est parce qu’elle ne flatte aucune passion qu’elle passe immorale (p.103-104).
Hume prévient que les conséquences négatives de l’enquête ne peuvent avoir aucune influence sur la vie. Le principe de la nature humaine qui fait faire un pas dans le raisonnement expérimental mérite simplement d’être découvert (p.104-105).
Hume suppose un homme qui arriverait avec toutes ses capacités cognitives mais sans expérience. Méconnaissant les pouvoirs cachés des choses, Hume en en déduit son incapacité à faire la moindre hypothèse sur la causalité. Il en serait réduit à la perception et à la mémoire (p.105).
Le même homme ayant acquis de l’expérience, inférerait les effets des causes sans mieux connaître les pouvoirs cachés des choses et sans un raisonnement spécifique. Hume en déduit qu’un autre principe explique qu’il raisonne ainsi sur les faits (p.105).
Ce principe est l’accoutumance selon Hume. Ce n’est pas nécessairement le principe dernier mais il suffit à rendre compte du fait que l’homme, lorsqu’il infère des faits, tire une conclusion après de nombreux cas alors qu’il ne le fait pas à partir d’un seul à la différence des raisonnements mathématiques (p.105-106).
Note de Hume (p.106-108).
Hume rapporte d’abord la distinction entre raison et expérience utilisée par les auteurs sur les sujets moraux, politiques et physiques, l’une étant indépendante de l’autre, ce qu’il illustre par un raisonnement montrant qu’il faut limiter le pouvoir politique et l’usage des exemples pour montrer la même chose (p.106-107).
Il précise que dans la conduite de la vie on préfère l’homme expérimenté au novice qui n’a que la raison (p.107).
Il avance sa thèse : cette distinction est erronée (p.107).
À l’examen, les prétendus raisonnements reposent sur une expérience première, la seule différence est qu’ils supposent une réflexion sur l’expérience pour en dégager les éléments importants alors que dans d’autres cas de l’expérience se dégage l’inférence (p.107-108).
La différence entre novice et homme expérimenté n’est que de degré, le premier applique moins bien les maximes qui viennent de l’expérience où sait moins ce qu’il faut ou non négliger dans les circonstances particulières (p.108).
Retour au texte principal.
Hume pose que l’accoutumance est le grand principe de la nature humaine qui permet non seulement de raisonner mais également d’ajuster les moyens aux fins, qui permet donc d’anticiper et d’agir (p.107).
Hume précise que l’accoutumance ne peut produire son effet sur l’esprit que si elle repose sur un fait présent aux sens ou à la mémoire sans quoi il n’y aurait qu’hypothèse. Comme il ne peut y avoir régression infinie, il est nécessaire de s’appuyer sur un fait (p.107-109).
Hume en conclut que la conjonction entre le constat d’un fait et une suite coutumière forme nos raisonnements sur les faits de façon aussi nécessaire que nous ressentons certaines passions dans certaines circonstances (p.109).
Toutefois, Hume va faire de la croyance et de la conjonction coutumière qui la fonde l’objet d’une enquête abstraite dont il dispense les lecteurs peu intéressé par la spéculation (p.109-110).


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