mardi 2 janvier 2018

Alfred Fouillée (1838-1912), biographie

Vie.
Alfred Fouillée est né le 18 octobre 1838 à La Pouëze (Maine et Loire). Son père, breton sa mère étant normande, était directeur d’une carrière d’ardoises. Bientôt ruinée, la famille s’installe à Laval ou le jeune Alfred étudie.
À 19 ans, il enseigne au collège d’Ernée la rhétorique. Puis, il se rend à Paris. Il contribue au Dictionnaire universel des contemporains de Gustave Vapereau (1819-1906). Il enseigne ensuite à Lohans (Saône et Loire), Douai (Nord) et Auxerre (Yonne).
Sur les conseils de Charles Glachant (1826-1889), ancien professeur de rhétorique à Louis-le-Grand et gendre du ministre Victor Duruy (1811-1894), et avec son aide, il prépare l’agrégation de lettres. Il enseigne à Carcassonne (Aude). L’agrégation de philosophie et la classe de philosophie ayant été rétablies par Victor Duruy, c’est l’agrégation de philosophie qu’il prépare seul. Reçu premier, il enseigna à partir de 1864 la philosophie successivement dans les lycées de Douai, de Montpellier et de Bordeaux.
Il s’use les yeux pour un travail sur Platon pour avoir un prix pour lequel Victor Cousin (1792-1867) qui l’avait rencontré, lui avait conseillé de concourir. C’est le jeune Jean-Marie Guyau (1854-1888) qui l’aide. Son étude sur La philosophie de Platon est couronnée en 1867.
Il est couronné pour son travail sur Socrate en 1868.
En 1869, il publie La philosophie de Platon.
Il est nommé maître de conférences à l’École Normale Supérieure en 1872. Il obtient le titre de docteur en philosophie en considération de ses deux ouvrages, La Liberté et le déterminisme et Platonis Hippias Minor sive Socratica contra liberum arbitrium argumenta. C’est Jean-Marie Guyau qui le prépare à la soutenance en imaginant toutes les objections possibles.
Sa santé le conduisit à abandonner l’enseignement en 1875.
Il épouse en 1885, après une longue liaison, sa cousine, Augustine Tuillerie (1833-1923), qui fut d’abord Madame Guyau, auteur du livre de lecture pour l’enseignement primaire Le Tour de la France par deux enfants sous le pseudonyme de G. Bruno.
En compagnie de sa femme, de son beau-fils, de sa bru et bientôt de leur fils, Augustin (1883-1917), il vit à Pau, Biarritz, Nice puis Menton.
En mars 1888, Jean-Marie Guyau meurt. Alfred Fouillée, soucieux de sa mémoire, participe à l’éducation du jeune Augustin Guyau.
Il meurt le 16 juin 1912 à Lyon.

Œuvres
La philosophie de Platon (1867) ; La liberté et le déterminisme, Platonis Hippias Minor sive Socratica contra liberum arbitrium argumenta (1872) ; Histoire de la philosophie (1875) ; Extraits des grands philosophes (1877) ; L’idée moderne du droit en Allemagne, en Angleterre et en France (1878) ; La science sociale contemporaine (1880) ; Critique des systèmes de morale contemporains (1883) ; La propriété sociale et la démocratie (1884) ; La morale, l’art et la religion d’après Guyau, L’avenir de la métaphysique fondée sur l’expérience (1889) ; L’évolutionnisme des idées-forces (1890) ; L’enseignement au point de vue national (1891) ; Descartes, La psychologie des idées-forces (1893) ; Pages choisies de Jean-Marie Guyau, Tempérament et caractère selon les individus, les sexes et les races, Le mouvement idéaliste et la réaction contre la science positive (1895) ; Le mouvement positiviste et la conception sociologique du monde (1896) ; Psychologie du peuple français, Les études classiques et la démocratie (1898) ; La France au point de vue moral (1900) ; La réforme de l’enseignement par la philosophie, La conception morale et civique de l’enseignement (1901) ; Nietzsche et l’immoralisme (1902) ; Esquisse psychologique des peuples européens, Le moralisme de Kant et l’amoralisme contemporain, Les éléments sociologiques de la morale (1905) ; La morale des idées-forces (1907) ; Le socialisme et la sociologie réformiste (1909) ; La démocratie politique et sociale en France (1910) ; La pensée et les nouvelles écoles anti-intellectualistes (1911).

Augustin Guyau publie en 1913 La philosophie et la sociologie d’Alfred Fouillée. Puis, il publie à titre posthume Humanitaires et libertaires au point de vue sociologique et moral, en 1914.


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