mercredi 12 novembre 2025

Expériences de la nature - résumé d'un texte de Claude Bernard

 sujet

Résumez le texte suivant en 100 mots (+ou – 10%). Indiquez votre total en fin de résumé en marquant tous les 20 mots les décomptes intermédiaires (20, 40, 60, …).

 

 

Le savant qui veut embrasser l'ensemble des principes de la méthode expérimentale doit remplir deux ordres de conditions et posséder deux qualités de l'esprit qui sont indispensables pour atteindre son but et arriver à la découverte de la vérité. D'abord le savant doit avoir une idée qu'il soumet au contrôle des faits mais en même temps il doit s'assurer que les faits, qui servent de point de départ ou de contrôle à son idée, sont justes et bien établis c'est pourquoi il doit être lui-même à la fois observateur et expérimentateur.

L'observateur, avons-nous dit, constate purement et simplement le phénomène qu'il a sous les yeux. Il ne doit avoir d'autre souci que de se prémunir contre les erreurs d'observation qui pourraient lui faire voir incomplètement ou mal définir un phénomène. À cet effet, il met en usage tous les instruments qui pourront l'aider à rendre son observation plus complète. L'observateur doit être le photographe des phénomènes, son observation doit représenter exactement la nature. Il faut observer sans idée préconçue; l'esprit de l'observateur doit être passif, c'est-à-dire se taire: il écoute la nature et écrit sous sa dictée. Mais une fois le fait constaté et le phénomène bien observé, l'idée arrive, le raisonnement intervient, et l'expérimentateur apparaît pour interpréter le phénomène.

L'expérimentateur, comme nous le savons déjà, est celui qui, en vertu d'une interprétation plus ou moins probable, mais anticipée, des phénomènes observés, institue l'expérience de manière que, dans l'ordre logique de ses prévisions, elle fournisse un résultat qui serve de contrôle à l'hypothèse ou à l'idée préconçue. Pour cela l'expérimentateur réfléchit, essaye, tâtonne, compare et combine pour trouver les conditions expérimentales les plus propres à atteindre le but qu'il se propose. Il faut nécessairement expérimenter avec une idée préconçue. L'esprit de l'expérimentateur doit être actif, c'est-à-dire qu'il doit interroger la nature et lui poser des questions dans tous les sens, suivant les diverses hypothèses qui lui sont suggérées.

Mais une fois les conditions de l'expérience instituées et mises en œuvre d'après l'idée préconçue ou la vue anticipée de l'esprit il va, ainsi que nous l'avons déjà dit, en résulter une observation provoquée ou préméditée. Il s'ensuit l'apparition de phénomènes que l'expérimentateur a déterminés, mais qu'il s'agira de constater d'abord, afin de savoir ensuite quel contrôle on pourra en tirer relativement à l'idée expérimentale qui les a fait naître.

Or, dès le moment où le résultat de l'expérience se manifeste, l'expérimentateur se trouve en face d'une véritable observation qu'il a provoquée, et qu'il faut constater, comme toute observation, sans aucune idée préconçue. L'expérimentateur doit alors disparaître, ou plutôt se transformer instantanément en observateur et ce n'est qu'après qu'il aura constaté les résultats de l'expérience, absolument comme ceux d'une observation ordinaire, que son esprit reviendra pour raisonner, comparer et juger si l'hypothèse expérimentale est vérifiée ou infirmée par ces mêmes résultats. Pour continuer la comparaison énoncée plus haut, je dirai que l'expérimentateur pose des questions à la nature mais que, dès qu'elle parle, il doit se taire ; il doit constater ce qu'elle répond, l'écouter jusqu'au bout et, dans tous les cas, se soumettre à ses décisions. L'expérimentateur doit forcer la nature à se dévoiler, a-t-on dit. Oui, sans doute, l'expérimentateur force la nature à se dévoiler, en l'attaquant et en lui posant des questions dans tous les sens mais il ne doit jamais répondre pour elle ni écouter incomplètement ses réponses en ne prenant dans l'expérience que la partie des résultats qui favorisent ou confirment l'hypothèse. Nous verrons ultérieurement que c'est là un des plus grands écueils de la méthode expérimentale. L'expérimentateur qui continue à garder son idée préconçue, et qui ne constate les résultats de l'expérience qu'à ce point de vue, tombe nécessairement dans l'erreur, parce qu'il néglige de constater ce qu'il n'avait pas prévu et fait alors une observation incomplète. L'expérimentateur ne doit pas tenir à son idée autrement que comme à un moyen de solliciter une réponse de la nature. Mais il doit soumettre son idée à la nature, et être prêt à l'abandonner, à la modifier ou à la changer, suivant ce que l'observation des phénomènes qu'il a provoqués lui enseignera.

Il y a donc deux opérations à considérer dans une expérience. La première consiste à préméditer et à réaliser les conditions de l'expérience ; la deuxième consiste à constater les résultats de l'expérience. Il n'est pas possible d'instituer une expérience sans une idée préconçue : instituer une expérience, avons-nous dit, c'est poser une question on ne conçoit jamais une question sans l'idée qui sollicite la réponse. Je considère donc, en principe absolu, que l'expérience doit toujours être instituée en vue d'une idée préconçue, peu importe que cette idée soit plus ou moins vague, plus ou moins bien définie. Quant à la constatation des résultats de l'expérience, qui n'est elle-même qu'une observation provoquée, je pose également en principe qu'elle doit être faite là comme dans toute autre observation, c'est-à-dire sans idée préconçue.

Claude BernardIntroduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865, Flammarion, p. 51-53.

 

 

Corrigé

 

1) Analyse du texte.

L’auteur se propose d’exposer la méthode expérimentale que le savant doit suivre pour faire œuvre de science. Deux conditions sont nécessaires : observer et expérimenter.

L’observation vise à dégager des faits, à les établir. Elle doit bannir tous les préjugés et impose une pure passivité de l’observateur.

L’expérimentation présuppose la formulation d’hypothèse ou de conjectures que les faits suggèrent.

Elle implique de constater les résultats des tests sans déformation, donc de bien observer. L’expérimentation est impossible sans une idée à mettre en œuvre. L’expérimentateur doit juger de la valeur de son expérience : elle confirme ou infirme la conjecture.

L’expérimentateur soumet la nature à la question et doit entendre ses réponses. Il ne doit pas défendre à tout prix ses hypothèses.

L’auteur en déduit que l’expérience comprend observation et expérimentation.

 

2) Idées du texte.

Observer et expérimenter sont les deux conditions pour faire de la science.

Observer, c’est dégager des faits.

Expérimenter, c’est tester une hypothèse suggérée par les faits observés. Il faut savoir en observer les résultats.

Le scientifique interroge la nature et doit écouter ses réponses sans lui faire dire autre chose.

Conséquence : l’expérience est observation et expérimentation.

 

3) Proposition de résumé.

 

20

 

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80

 

100

Le scientifique qui s’appuie sur l’expérience doit avoir deux caractéristiques principales, être un observateur sans préjugés et un / expérimentateur capable de tester ses conjectures. L’observateur établit les faits qui vont suggérer à l’expérimentateur des conjectures censées. / 

L’expérimentateur doit constater les résultats de ses tests sans aucun stéréotype, il doit donc être un bon observateur. Il / doit juger si ses hypothèses sont confirmées ou infirmées. Il soumet ainsi la nature à la question et doit obéir / à son verdict. Jamais il ne doit répondre à sa place, donc défendre opiniâtrement ses conjectures.

Donc l’expérience requiert / d’avoir une idée préalable et d’admettre les résultats.

110 mots

 

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