mardi 21 juillet 2015

Fondement - fiche

Analyse.

La notion de fondement (Du latin fundamentum de fundus “fond”, fundare “fonder”) paraît une métaphore. Elle désigne en architecture, ce sur quoi repose le bâtiment, ce sans quoi il ne serait pas possible.
L’idée de fondement, c’est donc l’idée de ce sans quoi quelque chose n’est pas possible, de ce sur quoi elle se tient. Chercher le fondement de la science, de la morale ou de la beauté, c’est donc chercher ce qui permet la science, soit la vérité, la morale, soit le choix du bien contre le mal, etc.
Par rapport à l’origine, le fondement s’en distingue en ce que l’origine désigne ce d’où vient quelque chose, souvent avec l’idée d’une antériorité chronologique, avec aussi et surtout avec l’idée de causalité. Mais l’origine ne dit rien de la légitimité. Le fondement peut d’ailleurs ne pas être l’origine. L’origine de la raison chez les Grecs est peut-être la cité et son exigence de persuader par la parole (logos). La cité n’est pas le fondement de la démonstration mathématique qu’illustrent Les Éléments d’Euclide (III° av. J.-C. av. J.-C.).
La notion de fondement est proche de celle de principe. Comme un principe, un fondement est premier ; comme lui il est au sens propre indémontrable, c’est-à-dire qu’on peut mettre en lumière qu’il est ce sur quoi repose autre chose, une théorie, une pratique, etc. ; comme un principe, un fondement doit être vrai.
Le fondement peut se distinguer du principe en ce qu’il légitime et n’explique pas seulement. Ainsi, le mal est peut-être le principe des actions humaines, il n’en est pas le fondement.
Ce qu’on estime injustifiable n’a donc pas de fondement ou plutôt possède un pseudo fondement.
Dans une perspective sceptique, la différence entre principe et fondement est nulle.
« Les problèmes mathématiques des soi-disant fondements sont aussi peu pour nous au fondement des mathématiques que le rocher peint supporte le château peint. » Wittgenstein, Remarques philosophiques.

Problèmes.

1. Comment établir un fondement dans la mesure où il ne suffit pas qu’il explique mais il doit également justifier une prétention ? Ne faut-il pas justifier la justification et ainsi de suite à l’infini ?
2. Est-il possible de vivre et de penser en se passant de tout fondement ?


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