dimanche 26 juillet 2015

Hume, "Enquête sur l'entendement humain" - plan analytique de la section I Des différentes espèces de philosophie

Hume, Enquête sur l’entendement humain, traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.

Plan analytique

Section I Des différentes espèces de philosophie.

1) Hume présente deux traitements de la philosophie.
Hume annonce qu’il y a deux façons légitimes de traiter la philosophie morale (p.47).
Il présente d’abord la première, la philosophie claire qui, considérant l’homme comme un être d’action, fait valoir en usant de rhétorique la différence entre la vertu et le vice pour favoriser la première (p.47).
Il présente ensuite la philosophie abstraite qui, considérant l’homme comme un être raisonnable, recherche les principes ou fondements de la science, de la morale et de la critique et est friande de n’importe quelle vérité (p.47-48).

2) Hume analyse les avantages de la philosophie facile aux yeux de l’opinion.
La philosophie facile a un premier avantage sur la philosophie abstraite : elle est profitable à la vie (p.48-49).
Le second avantage est la juste réputation plus étendue de la philosophie facile par rapport à la philosophie abstraite que ses erreurs éloignent du sens commun. Il illustre cet avantage avec une série d’auteurs qui s’opposent, les premiers représentant la philosophie facile, les seconds l’abstraite : Cicéron/Aristote ; La Bruyère/Malebranche ; Addison/Locke (p.49).
Dans une note présente dans les deux premières éditions, il précise qu’il ne s’agit pas d’une critique de Locke (p.49).
Comme le pur philosophe est méprisé et l’ignorant encore plus, le juste milieu illustré par la philosophie facile est vantée par l’opinion (p.49-50).
La valeur de la philosophie facile se déduit du fait que l’homme est un être raisonnable, sociable et actif qui ne peut cultiver la seule science abstruse sous peine de le payer d’une mélancolie mortifère que Hume fait dénoncer par une prosopopée de la nature (p.50-51).

3) Hume va défendre la philosophie abstraite.
Comme les hommes ne se contentent pas de préférer la philosophie facile mais qu’ils blâment la philosophie abstraite, Hume se propose de défendre cette dernière, c’est-à-dire la métaphysique (p.51).
Le premier avantage de la philosophie abstraite est qu’elle apporte la précision à la philosophie facile. Hume propose comme analogie la connaissance de l’anatomie qui facilite le travail du peintre (p.51-52).
Le second avantage de la philosophie abstraite est que sa précision, en se diffusant, est favorable à toutes les activités dans la société, y compris à la politique (p.52).
Autre avantage mis en lumière par Hume, le plaisir intellectuel, certain et sans violence, qui amène quelque lumière aux hommes et dont sont capables certains esprits vigoureux (p.52-53).

4) Hume va redéfinir la philosophie comme enquête sur l’entendement humain qui mêle les deux traitements de la philosophie.
Hume expose une objection qu’il approuve : l’incertitude de la philosophie abstraite entendue comme métaphysique. Elle est le fruit de l’orgueil humain mais surtout de la superstition qui y trouve une position de refuge (p.53).
Il répond à l’objection en invitant à attaquer la superstition sur ce terrain. Les échecs passés en métaphysique ne peuvent décourager. Pour en finir, Hume propose de faire l’analyse du pouvoir de l’entendement et de ses limites. Cette vraie métaphysique a l’avantage négatif de détruire la fausse métaphysique (p.53-54).
Il y voit un avantage positif : faire la géographie de l’esprit humain en distinguant ses différents pouvoirs, ce qui est plus important que celle des choses extérieures (p.55).
Refuser la métaphysique, c’est tomber dans le scepticisme absolu. Hume pose qu’on peut admettre des vérités dans la distinction des pouvoirs de l’esprit, comme la volonté et l’entendement, l’imagination et les passions. Il assure qu’il y a eu des progrès en métaphysique comme il y en a eu dans les sciences physiques (p.55-56).
Dans la note des deux premières éditions, Hume illustre ce que la philosophie est capable de découvrir comme vérités.
Hume fait une brève histoire de la question du fondement de la morale. Depuis Hutcheson, on range la morale dans les sentiments ou les goûts et non plus sous la raison (p.56).
Il remarque ensuite que l’opposition entre passions égoïstes et passions bienveillantes a été réfutée en ce que la passion précède le plaisir et n’est pas jamais intéressée (p.56-57).
Hume énonce alors le programme d’une philosophie qui, à l’instar des découvertes de la physique de Newton à laquelle il fait allusion, réussisse à découvrir les principes les plus généraux de l’esprit humain (p.57-58).
L’abstraction d’une telle recherche se justifie par le fait de sa difficulté (p.58-59).
Hume présente alors sa contribution dans l’enquête qu’il va présenter comme une tentative d’allier la précision avec la clarté en vue de combattre la superstition (p.59).

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