samedi 4 juillet 2015

Aristote, biographie

Vie.

Aristote est né en 384 av. J.-C. (1ère année de l’Olympiade 99) à Stagire au nord-ouest de la Chalcidique, non loin de la Macédoine (aujourd’hui Stavro). La cité est une ancienne colonie grecque qui deviendra macédonienne après sa conquête par Philippe II de Macédoine (382-336 av. J.-C.). Le père d’Aristote, Nicomaque, était médecin du roi Amyntas III (ou II) de Macédoine (règne de 393 à 369), père de Philippe. Sa mère était originaire de Chalcis, dans l’île d’Eubée. Après la mort de ses parents alors qu’il est encore enfant, il est adopté par Proxène qui fut son tuteur, de la cité d’Atarnée, cité située en Mysie (sur l’actuelle cote turque).

Il entre à l’Académie de Platon (~428-~347 av. J.-C.) au printemps 367. L’école avait une vingtaine d’années. Au moment de son arrivée, Platon était en Sicile pour son deuxième voyage. C’est Eudoxe (408-355 av. J.-C.) porté vers les sciences, mathématiques et astronomie qui dirige alors l’école. À son retour, Platon aurait remarqué ses dons. Il l’aurait surnommé le « liseur » ou « l’intelligence ». Un temps élève, Aristote acquiert une certaine autonomie et publie en 358 De la rhétorique ou Grylos. Il aurait critiqué dans cet ouvrage dans la veine platonicienne une rhétorique indifférente au bien et au mal. Il aurait été chargé de l’enseignement de la rhétorique à l’Académie. Son enseignement commençait par cette boutade : « Il serait honteux de se taire et de laisser parler Isocrate ». Les disciples du rhéteur Isocrate (436-338  av. J.-C) l’aurait mal pris. Il avait ouvert une école de rhétorique en 393 av. J.-C., école concurrente de l’Académie. Aristote aurait publié un Eudème ou de l’âme en 353 où il aurait défendu l’immortalité de l’âme et un Protreptique (προτρεπτικός) où il exhorte à la philosophie. Le traité a été découvert par extraction du Protreptique du néoplatonicien Jamblique (250-330) qui s’était inspiré d’Aristote. Peu après, il publie un dialogue Sur la justiceen quatre livres qui montrerait encore un certain attachement aux thèses de son maître. Il y traitait des formes de la justice et de l’amitié. Il aurait aussi écrit à des dates inconnues : Sur le BienDe la philosophie un dialogue en trois livres et le traité Des Idées.

Il quitte l’Académie à la mort du maître, Platon, en 348/347. On prétend qu’il aurait été déçu de ne pas avoir été désigné comme successeur de Platon qui lui préféra son neveu Speusippe (407-339). Il critique sévèrement ce dernier dans l’Éthique à Nicomaque, signe de désaccord de fond. Avec Xénocrate (~400-~314 av. J.-C.), le futur second scolarque de l’Académie, qui part avec lui, il se fixe auprès de son ami, le tyran d’Atarnée en Mysie, Hermias ( ?-341 av. J.-C.). Aristote y reste jusqu’en 344 environ. Eunuque et ancien esclave du précédent maître de la cité, Hermias avait déjà reçu deux philosophes de l’Académie, Coriscos de Scepsis (Κορίσκος, Korískos, IV° av. J.-C.) et Erastos (Ἔραστος, Érastos, IV° av. J.-C.), envoyés par Platon pour réformer sa cité. Dans un premier temps Hermias réforme son gouvernement qu’il rendit plus modéré sous l’influence des philosophes de l’école de Platon, dont Aristote. Il put étendre ainsi son territoire jusqu’à Assos. Ses relations avec les philosophes se gâtent. Il les installe à Assos à 200 kilomètres d’Atarnée. Aristote durant son séjour de trois ans à Atarnée, vers 340, se marie avec Pythias, la jeune sœur et fille adoptive du tyran Hermias. Ils auront une fille. Après la mort de sa première femme, il épousera Herpyllis dont il aura un fils, Nicomaque et une fille même si l’attribution des enfants à chacune des femmes est discutée.

Après Atarnée, Aristote et Xénocrate fondent une école à Assos qui est peut-être une succursale de l’Académie. Coriscos était un de ses élèves les plus assidus. Il quitte Assos et séjourne pendant deux ans à Mytilène sur l’île de Lesbos où il transporte son école, île d’où était originaire son disciple, Tyrtamos d’Erèse, qu’il a surnommé Théophraste (372-287 av. J.-C.), autrement dit, « parleur divin ». Il y écrivit peut-être ses traités zoologiques, notamment L’histoire des animaux.

Il est appelé par Philippe II de Macédoine en 343/342 pour être le précepteur de son fils Alexandre (356-323 av. J.-C.), le futur grand conquérant. Il aurait eu pour concurrent dans cette mission Speusippe (407-339 av. J.-C.) et Isocrate (436-338 av. J.-C.). Il s’acquitte de cette tâche jusqu’à la fin du règne de Philippe II.

En 341, Hermias qui avait pris langue avec Philippe pour combattre les Perses est capturé par Mentor, un mercenaire de Rhodes qui le remet aux Perses. Il sera peut-être torturé avant de mourir. 

Philippe aurait permis à Aristote de relever sa cité de naissance Stagire que les Macédoniens auraient rasé neuf ans plus tôt à laquelle il aurait donné une constitution.

Politiquement, la Grèce change. À la bataille de Chéronée en août ou septembre 338, Philippe et Alexandre – qui tenait le flanc gauche avec la cavalerie – défont la coalition de cités grecques dirigées par Athènes : c’est la fin de l’indépendance des Cités-États grecs. En 336, Philippe est assassiné. Alexandre lui succède.

En 335, Aristote retourne à Athènes. L’académie de Platon est dirigée depuis quatre ans par Xénocrate. Aristote fonde au nord-est d’Athènes en 334 dans un gymnase dédié à Apollon lycien son école : on l’appelle le lycée. Officiellement, c’est Théophraste, et non le métèque Aristote, qui en est le fondateur. Théophraste était chargé de l’histoire de la philosophie. Aristote a pour collaborateurs Eudème de Rhodes chargé des mathématiques et Ménon chargé de la médecine.

Dans le même temps, Alexandre, à la tête d’une coalition macédonienne et grecque, se lance à la conquête de l’empire perse. Il défait les mercenaires grecs à la bataille du Granique en mai 334. Il vainc une première fois Darius III (380-336-330) à la bataille d’Issos le 1er novembre 333. Le roi des perses s’enfuit en laissant son char et son trône. Le 1er octobre 331, Alexandre défait définitivement Darius III à la bataille de Gaugamèles. Sa conquête le conduit jusqu’en Inde et dans l’actuel Afghanistan. En 327, il fait exécuter Callisthène le neveu d’Aristote qui refusait de l’honorer comme un roi. Il meurt en juin 323 laissant un empire disparate que ses généraux vont se disputer et dépecer. Le parti anti-macédonien renaît à Athènes. Aristote est poursuivi pour impiété pour avoir écrit un hymne au tyran Hermias et lui avoir fait ériger une statue à Delphes. Il s’enfuit. Il se réfugie à Chalcis, la cité de sa mère, au prétexte qu’il ne veut pas d’un nouveau crime contre la philosophie, allusion à la condamnation à mort de Socrate en 399 av. J.-C.

Aristote meurt en 322 av. J.-C.

 

Œuvres.

Aristote, comme Platon, a écrit des dialogues dont Cicéron louait le style. Il ne nous en reste que des fragments. Par contre, il nous reste les textes qu’il écrivait pour ses cours ou pour ses élèves qui ont été édités au 1er siècle par Andronicos de Rhodes, scolarque du lycée.

Ses écrits étant difficiles, voire impossibles à dater, la liste qui suit n’est absolument pas chronologique.

L’Organon regroupe les textes relatifs à la logique, discipline inventée par Aristote. Il comprend les CatégoriesDe l’interprétationPremiers analytiquesSeconds analytiques, les Réfutations sophistiques et les Topiques.

On peut réunir en un ensemble des écrits “scientifiques”.

- la Physique ; les Météorologiques ; le Traité du ciel ; les Mécaniques (dont l’authenticité est contestée) ; les Problèmes (vraisemblablement apocryphes)

De l’âme ; Petits traités d’histoire naturelle comprenant : Sensation et SensibleMémoire et RéminiscenceSommeilSongesDivination par les SongesLongueur et Brièveté de la VieJeunesse et VieillesseRespiration ; De la génération et de la corruption.

Parties des animaux ; Génération des animaux ; Marche des animaux ; Mouvement des animaux ; Histoire des animaux.

On peut réunir en un autre ensemble des écrits plus “philosophiques”. La distinction est bien sûr anachronique.

Métaphysique (le nom et le mot sont d’Andronicos de Rhodes) ou Sur la philosophie première.

Éthique à Nicomaque ; Éthique à Eudème Grande morale (texte douteux, voire apocryphe) ; Politique.

Rhétorique Poétique.

- 158 Constitutions : seule la Constitution d’Athènes a été retrouvée au xix° siècle et nous fait mesurer la perte de l’ensemble.

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire