Hume,
Enquête sur l’entendement humain,
traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.
Plan
analytique
Section
I Des différentes espèces de philosophie.
1)
Hume présente deux traitements de la philosophie.
Hume
annonce qu’il y a deux façons légitimes de traiter la philosophie morale (p.47).
Il
présente d’abord la première, la philosophie claire qui, considérant l’homme
comme un être d’action, fait valoir en usant de rhétorique la différence entre
la vertu et le vice pour favoriser la première (p.47).
Il
présente ensuite la philosophie abstraite qui, considérant l’homme comme un
être raisonnable, recherche les principes ou fondements de la science, de la
morale et de la critique et est friande de n’importe quelle vérité (p.47-48).
2)
Hume analyse les avantages de la philosophie facile aux yeux de l’opinion.
La
philosophie facile a un premier avantage sur la philosophie abstraite :
elle est profitable à la vie (p.48-49).
Le
second avantage est la juste réputation plus étendue de la philosophie facile par
rapport à la philosophie abstraite que ses erreurs éloignent du sens commun. Il
illustre cet avantage avec une série d’auteurs qui s’opposent, les premiers
représentant la philosophie facile, les seconds l’abstraite : Cicéron/Aristote ;
La Bruyère/Malebranche ; Addison/Locke (p.49).
Dans
une note présente dans les deux premières éditions, il précise qu’il ne s’agit
pas d’une critique de Locke (p.49).
Comme
le pur philosophe est méprisé et l’ignorant encore plus, le juste milieu illustré
par la philosophie facile est vantée par l’opinion (p.49-50).
La
valeur de la philosophie facile se déduit du fait que l’homme est un être
raisonnable, sociable et actif qui ne peut cultiver la seule science abstruse
sous peine de le payer d’une mélancolie mortifère que Hume fait dénoncer par
une prosopopée de la nature (p.50-51).
3) Hume va défendre la
philosophie abstraite.
Comme
les hommes ne se contentent pas de préférer la philosophie facile mais qu’ils
blâment la philosophie abstraite, Hume se propose de défendre cette dernière,
c’est-à-dire la métaphysique (p.51).
Le
premier avantage de la philosophie abstraite est qu’elle apporte la précision à
la philosophie facile. Hume propose comme analogie la connaissance de
l’anatomie qui facilite le travail du peintre (p.51-52).
Le
second avantage de la philosophie abstraite est que sa précision, en se
diffusant, est favorable à toutes les activités dans la société, y compris à la
politique (p.52).
Autre
avantage mis en lumière par Hume, le plaisir intellectuel, certain et sans
violence, qui amène quelque lumière aux hommes et dont sont capables certains
esprits vigoureux (p.52-53).
4)
Hume va redéfinir la philosophie comme enquête sur l’entendement humain qui
mêle les deux traitements de la philosophie.
Hume
expose une objection qu’il approuve : l’incertitude de la philosophie
abstraite entendue comme métaphysique. Elle est le fruit de l’orgueil humain
mais surtout de la superstition qui y trouve une position de refuge (p.53).
Il
répond à l’objection en invitant à attaquer la superstition sur ce terrain. Les
échecs passés en métaphysique ne peuvent décourager. Pour en finir, Hume
propose de faire l’analyse du pouvoir de l’entendement et de ses limites. Cette
vraie métaphysique a l’avantage négatif de détruire la fausse métaphysique
(p.53-54).
Il
y voit un avantage positif : faire la géographie de l’esprit humain en
distinguant ses différents pouvoirs, ce qui est plus important que celle des
choses extérieures (p.55).
Refuser
la métaphysique, c’est tomber dans le scepticisme absolu. Hume pose qu’on peut
admettre des vérités dans la distinction des pouvoirs de l’esprit, comme la
volonté et l’entendement, l’imagination et les passions. Il assure qu’il y a eu
des progrès en métaphysique comme il y en a eu dans les sciences physiques
(p.55-56).
Dans
la note des deux premières éditions, Hume illustre ce que la philosophie est
capable de découvrir comme vérités.
Hume
fait une brève histoire de la question du fondement de la morale. Depuis
Hutcheson, on range la morale dans les sentiments ou les goûts et non plus sous
la raison (p.56).
Il
remarque ensuite que l’opposition entre passions égoïstes et passions
bienveillantes a été réfutée en ce que la passion précède le plaisir et n’est
pas jamais intéressée (p.56-57).
Hume
énonce alors le programme d’une philosophie qui, à l’instar des découvertes de
la physique de Newton à laquelle il fait allusion, réussisse à découvrir les
principes les plus généraux de l’esprit humain (p.57-58).
L’abstraction
d’une telle recherche se justifie par le fait de sa difficulté (p.58-59).
Hume
présente alors sa contribution dans l’enquête qu’il va présenter comme une
tentative d’allier la précision avec la clarté en vue de combattre la
superstition (p.59).
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