Indépendamment des notices, chronologies, articles et écrits divers relatifs à Shakespeare ou à son époque que j’ai utilisés pour écrire cette esquisse de biographie, je mentionne uniquement :
Bill Bryson, Shakespeare. Antibiographie (2007), traduit de l’américain par Hélène Hinfray, Payot, 2010.
Henri Fluchère, Shakespeare, dramaturge élisabéthain, Gallimard, 1966, « Tel ».
Jan Kott, Shakespeare notre contemporain, traduit du polonais par Anna Posner avec une préface de Peter Brook, Payot, 1992.
Mon but n’a pas été de résoudre les incertitudes concernant cet auteur, ni de prendre une position définitive contre les thèses qui font de lui le prête-nom de son œuvre, mais uniquement de fixer les grands moments de sa carrière tels qu’on peut raisonnablement les fixer.
La chronologie des œuvres qui est incluse est tout aussi hypothétique que celles qui ont pu être données.
Le 26 avril 1564 du calendrier julien, William Shakespeare est baptisé à Stratford-upon-Avon. Il est né quelques jours avant (peut-être le 23, jour de la fête nationale par une heureuse coïncidence inutile car le calendrier a changé). La ville de Stratford-upon-Avon est située à 130 kilomètres au nord-ouest de Londres. Il fallait quatre jours de marche ou deux jours à cheval pour rejoindre la capitale. Avec ses deux mille habitants, c’est une ville importante. En effet, trois villes avaient plus de 10 000 habitants (Norwich était la seconde ville), Londres en comptant 200 000 environ. William est le troisième enfant et premier garçon de John Shakespeare (~1530-1601) de Snitterfield et de Mary Arden de Wilmcote qui se sont mariés en 1557. Sa sœur Joan est la seule de ses quatre sœurs qui devint adulte. Née en 1558 elle épousa un chapelier. Elle mourut à soixante dix-sept ans. Son premier frère Gilbert, née en 1566, devint mercier. Richard né en 1574 vécut moins de quarante ans. Le plus jeune Edmund, devint comédien à Londres dans une troupe qui nous est inconnue. Il mourut à 27 ans. Son père est gantier et fait le commerce d’objets en cuir. Rien n’interdit de penser qu’il savait lire et écrire comme 60% des artisans spécialisés. C’est un citoyen en vue. En 1568, John Shakespeare est élu high bailiff, c’est-à-dire maire.
On suppose que le jeune William fit des études qui sont l’équivalent du lycée. Pour la King’s New School qu’il aurait pu fréquenter, les archives ont disparu depuis longtemps. L’enseignement y était de qualité. Il a dû apprendre parfaitement le latin contrairement à une allégation de son concurrent Ben Jonson (1572-1637) car les élèves de l’époque n’apprenaient pratiquement rien d’autres. Ses autres connaissances ont dû être acquises ailleurs et après. Il dut quitter l’école vers quinze ans. On perd sa trace.
Dans les années 1570 des troupes de théâtre itinérantes se produisent à Stratford-upon-Avon. À plusieurs reprises, John Shakespeare est accusé de pratiquer l’usure. (cf. Bill Bryson, p.19, p.41 et sq.). En 1576, il se retire de la vie publique.
1580 est l’année qui date pour la critique le drame élisabéthain qui mourrait en 1640 (Fluchère, p.37). On y distingue plusieurs périodes. La première qui est l’âge élisabéthain à proprement parler se caractérise par un culte et une foi en la vie (Fluchère, p.41). La seconde, qui peut se nommer jacobéenne, commence à la mort d’Élisabeth en 1603 (Fluchère, p.57). Elle est celle de l’incertitude. Le succès est interrogé du point de vue politique quant aux moyens et du point de vue métaphysique quant à la mort (Fluchère, pp.60-61).
En 1582 William se marie avec Anne Hathaway (~1556-1623), la fille d’un propriétaire terrien qui a huit ans de plus que lui dont on ne connaît pas exactement la date de naissance. Elle est enceinte – ce qui était le cas de 40 % des “jeunes filles” de l’époque.
En 1583, naît sa première fille, Susanna (1583-1649) : elle est baptisée le 26 mai.
Pendant la saison 1583-1584, trois troupes jouent à Stratford-upon-Avon, celle du comte d’Oxford, du comte d’Essex et du comte de Worcester.
Début février 1585, sa femme lui donne deux autres enfants, des faux jumeaux, une fille et un garçon, Judith (1585-1662) et Hamnet (1585-1596).
On pense qu’il a quitté Stratford pour Londres en 1585 ou 1586. Jusqu’en 1592, sa vie est obscure pour l’historien faute de documents. Aussi l’imagination ou les conjectures les plus fantaisistes ont pu se donner libre cours. On pense qu’il est entré pendant cette période dans le milieu du théâtre. Conjecture raisonnable car il a bien fallu qu’il s’y exerçât. C’est de façon bien évidemment conjecturale qu’on date certaines de ses pièces.
En 1587 les Chroniques d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande de Raphael Holinshed ( ?-~1580) sont publiées. Shakespeare y puisera des sujets, notamment Macbeth, voire des passages entiers. Le 8 février, Élisabeth 1ère (1533-1558-1603) fait exécuter la reine d’Écosse Marie Stuart, catholique et coupable selon elle d’avoir fomenté des complots contre elle. Au printemps, l’Espagne envoie l’Invincible Armada, une flotte qu’une tempête balaya. L’expédition fut un cuisant échec pour la première puissance mondiale de l’époque. Elle marque les débuts de l’irrésistible ascension du Royaume Uni qui dura jusqu’à la première guerre mondiale.
En 1589, est la date la plus reculée où le premier Henri VI a pu être représenté, à moins que ce soit l’année suivante.
En 1590, ce sont Henri VI 2 et 3 qui sont représentés ou l’année suivante pour l’un ou l’autre ou les deux.
En 1592, Robert Greene ( ?-1592), fait allusion à Shakespeare dont il cite un vers de la troisième partie d’Henry VI, dans un texte satirique. Il le qualifie de « upstart crow » (corbeau arriviste). Il est donc connu. L’éditeur et secrétaire de Robert Greene, Chettle, présenta à Shakespeare ses excuses Il apparaît sur une liste d’acteurs. Philippe Marlowe (1564-1593), grand rival de Shakespeare, fait représenter la première version théâtrale de La tragique histoire du docteur Faust, première pièce sur ce personnage. Le drame historique de Shakespeare, Richard III est joué cette année ou la suivante. On y trouve le mot fameux du roi ou du tyran au moment où il connaît la peur d’être à son tour assassiné après avoir beaucoup tué :
« Un cheval ! Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! » Richard III, Acte V, scène 4.
Pendant deux ans, à cause d’une grosse épidémie de peste (en un an il y eut à peu près 10 000 morts), les théâtres sont la plupart du temps fermés.
En 1593, Christopher Marlowe meurt dans une rixe à Deptford (il avait déjà été impliqué dans deux rixes mortelles). Titus Andronicusest représenté ou l’année précédente ou l’année suivante. Un croquis illustrant la scène où Tamora supplie Titus de supplier ses fils montre des costumes romains et des costumes de l’époque (cf. Bryson, p.83). Il donne La Comédie des erreurs (The Comedy of Errors) ou l’année suivante. La pièce est empruntée à Plaute. Puis, les théâtres sont fermés à cause de l’épidémie de peste jusqu’en 1594. Shakespeare écrit des poèmes (Sonnets). Son poème narratif, Vénus et Adonis (Venus and Adonis), est publié en avril. Il est dédié à un jeune homme de 19 ans, Henry Wriothesley, troisième comte de Southampton et baron de Titchfield. Efféminé, connu pour ses relations avec des femmes ou des hommes, il est peut-être (un portrait de lui en fait le jouvenceau du Sonnet 20 – il y a été identifié en 2002 selon Bryson p.95). Le poème fut un gros succès éditorial et connut dix rééditions de son vivant. Vénus poursuit le chaste Adonis sans succès. Peut-être écrit-il des pièces destinées à être jouées dans des cercles aristocratiques privés.
En 1594, Shakespeare donne La Mégère apprivoisée (The Taming of the Shrew), à moins que ce soit l’année précédente. Il donne également Peines d’amour perdues (Love’s Labour’s Lost), pièce perdue et Les Deux Gentilshommes de Vérone (The Two Gentlemen of Verona), à moins que ce soit l’année précédente ou l’année suivante. Il publie (Le Viol de Lucrèce) The Rape of Lucrece. Le poème est dédié à Southampton. Le thème en est la chasteté contrainte par un désir coupable. Il participe à la création d’une compagnie de théâtre, The Lord Chamberlain’s Men. La troupe est sous le patronage d’Henry Carey, baron Hunsdon (1523-1596) futur Lord Chamberlain, c’est-à-dire chef de la cour. La troupe participe donc aux divertissements royaux. Peut-être que Le songe d’une nuit d’été a été joué le 30 août à l’occasion de fêtes données par Jacques VI d’Écosse à l’occasion du baptême de son fils.
En 1595 ou l’année suivante (à l’occasion du mariage entre Thomas Berkeley et Elisabeth Carey auquel la reine Elisabeth 1ère a assisté), est jouée sa comédie Le songe d’une nuit d’été (A Midsummer Night’s Dream). Il donne Roméo et Juliette(Romeo and Juliet) à moins que ce soit l’année précédente ou l’année suivante. La pièce est démarquée de La tragique Histoire de Romeus et Julietted’Arthur Brooke. Cette dernière vient d’une pièce d’un Italien, Matteo Bandello. Richard IIest donné à moins que ce soit l’année suivante.
En 1596 Le Marchand de Venise (The merchant of Venice) est joué. Le Roi Jean (King John) est donné à moins que ce soit l’année précédente ou l’année suivante. Son fils Hamnet meurt à l’âge de onze ans à Stratford. À Londres, il est relaxé avec trois autres personnes dans une affaire de menace de mort.
En mai 1597, Shakespeare a acheté la deuxième plus grande maison de Stratford-upon-Avon, preuve que ses affaires sont prospères. Il achète des armoiries pour se faire appeler ainsi que son père « gentleman ». Dans le même temps, il est attrapé pour ne pas avoir payé une taxe de 5 shillings alors que ses revenus sont évalués à 200 à 700 livres annuels. Henri IV, 1 est joué à moins que ce soit l’année suivante ou l’année précédente. Henri IV, 2 est joué à moins que ce soit l’année suivante.
En 1598, sa troupe grâce à des appuis notamment financiers, entreprend la construction du théâtre du Globe à l’extérieur de Londres. Un des buts est d’échapper ainsi aux attaques des puritains (c’est-à-dire des protestants que la fondation de l’Église anglicane ne satisfait pas parce qu’elle conserve le faste du rite romain honni) qui pourfendent l’immoralité du théâtre. Ce sera le plus beau théâtre de la capitale. Il apparaît sur une liste d’acteurs, celle de la pièce de Ben Jonson, Chaque homme selon son humeur. Est représentée sa comédie, Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado about nothing). Elle provient d’un conte populaire italien. C’est l’année où son nom apparaît sur les pages de titre de ses pièces dans leur édition in-quarto. Francis Meres lui décerne des éloges dans son Palladis Tamia. Il se réfère à sa pièce Le songe d’une nuit d’été.
En 1599, Henri V, sa grande tragédie patriotique, est représentée. Jules Césarest représenté. Il publie The Phoenix and Turtle. Un recueil de poésie, Le Pèlerin passionné, où sa contribution, peut-être involontaire, est modique, paraît avec son nom sur la page de titre, nouvelle preuve de sa célébrité. On trouve son nom dans un passage élogieux dans une pièce joué par des étudiants de Cambridge et intitulé Retour du Parnasse, Première partie.
En 1600, deux comédies, Comme il vous plaira et Les Joyeuses Commères de Windsor, sont représentées à moins que ce ne soit l’année précédente pour l’une ou l’autre ou les deux. La première est empruntée à Rosalyndede Thomas Lodge. Le 8 octobre Le songe d’une nuit d’été est inscrit au registre des librairies. Une édition in-quarto est publiée la même année.
En 1601, son père meurt. Le 7 février, son drame historique Richard IIest représenté au théâtre du Globe. La censure de la reine Elisabeth 1ère interdira sa publication (Kott, p.18, p.19). A lieu également la représentation d’Hamlet. Une tradition non prouvée veut que Shakespeare ait joué le rôle du fantôme. La pièce est imitée d’un Hamlet perdu qui aurait pu avoir Thomas Kyd (1558-1594) pour auteur. Il publie un poème, Le Phénix et la Tourterelle.
En 1602, est représenté Troïlus et Cressida où les héros homériques sont parodiés. Tout est bien qui finit bienest représenté à moins que ce soit l’année suivante ou en 1604.
Le 24 mars 1603, la reine Élisabeth 1ère meurt. Jacques VI (1566-1525), roi d’Écosse depuis 1567, fils de Marie Stuart, accède au trône sous le nom de Jacques 1erd’Angleterre. La troupe de Shakespeare devient les King’s Men et joue régulièrement pour la cour. Shakespeare apparaît de nouveau sur une liste d’acteurs, celle de la pièce de Ben Jonson, La chute de Séjan. Les Essais de Montaigne (1533-1592) sont traduits par Florio.
En 1604 Othello et Mesure pour Mesure sont représentés. Othello a peut-être été donné devant Jacques 1er en 1604.
Le Roi Lear a été joué pour les fêtes de noël 1606 au palais de Whitehall devant Jacques 1er. Il existait un Roi Leir antérieur. Macbeth est également daté de 1606. Le sujet en est tiré des chroniques de Holinshed. D’une part on trouve une allusion à la Conspiration des Poudres qui a eu lieu en 1605. D’autre part, on trouve dans deux œuvres de 1607 des allusions à la pièce. L’une dans le Puritain, une pièce dont l’auteur est inconnu. L’autre dans le Chevalier au Pilon ardent de Beaumont et Fletcher. Précisons que les rôles féminins étaient joués par des hommes, vraisemblablement des jeunes gens. On ne sait rien des acteurs qui jouaient les rôles féminins de Shakespeare. Les puritains, de leur côté, accusaient de mauvaises mœurs, les troupes de théâtre à cause de ces travestissements. Shakespeare continue à investir dans les propriétés terriennes près de Stratford.
En 1607, sa fille Susanna se marie avec un médecin à Stratford. Antoine et Cléopâtre et Coriolan sont représentés à moins que ce soit l’année précédente pour l’une des pièces ou l’autre ou les deux. Timon d’Athènes est représenté.
En 1608 la troupe de Shakespeare prend possession de la salle de théâtre de Blackfriars. Il est toujours présent sur une liste d’acteurs. Périclèsest représenté. Sa production dramatique s’oriente vers les « romances », à savoir des pièces d’inspiration syncrétique avec des éléments mythologiques, historiques, comiques, tragiques, etc. Ben Jonson (1572-1637) est son ami et son principal rival pour les « divertissements de cour ».
En 1609 Cymbeline (The tragedy of Cymbeline, King of Britain) est représenté à moins que ce soit l’année suivante. The Sonnets sont publiés sans son autorisation. Ils sont consacrés à l’amour.
En 1610, Le Conte d’hiver est représenté à moins que ce soit l’année suivante. Il est une version arrangée d’un roman de Robert Greene, Pandosto.
En 1611, il donne sa plus célèbre « romance », La Tempête. C’est cette année-là qu’a dû avoir lieu la première représentation connue de Macbeth.
Il se retire, fortune faite, à Stratford-upon-Avon en 1612.
En 1613 Henri VIII est représenté. Le théâtre du Globe est détruit par un incendie.
Le 10 février 1616, sa fille Judith se marie avec un marchand de vins. William Shakespeare meurt le 23 avril.
En 1623 a lieu la première publication des œuvres de Shakespeare grâce à ses collègues, Henry Condell et John Heminges. On la nomme « premier folio » (le format d’une page équivalant environ à celui d’une feuille A3, soit 30 cm x 40 cm). Il a peut-être été inspiré par la publication des œuvres de Ben Jonson en 1616. On y trouve trente-six pièces, dont dix-huit inédites. Les pièces publiées séparément l’avaient toutes été avant 1616.
Le « folio » de 1623 est la base de toutes les éditions modernes. Deux pièces ont été ajoutées, Les Deux Nobles Cousins et Périclès, prince de Tyr. Il subsiste des doutes pour une douzaine de pièces. Deux pièces avérées, Love’s Labour’s Won, antérieure à 1598 et Cardenio, 1613, n’ont jamais été retrouvées.
On utilise les éditions en Quarto antérieures pour obtenir un texte acceptable. En effet, le texte n’appartenait pas à l’auteur mais à la compagnie qui le revendait à un imprimeur. D’où des obscurités.
Font partie intégrante de son œuvre, ses poésies, cent cinquante-quatre sonnets, quatre poèmes mythologico-métaphysiques (dont un qui est incertain), un recueil de vingt poèmes signé Shakespeare dont on sait que sept sont d’autres auteurs (deux de ces treize textes sont aussi inclus dans les Sonnets et trois sont des extraits de la pièce Peines d’amour perdues !).
On ne possède de la main de Shakespeare que six signatures sur des documents légaux. Les pièces que jouait sa troupe impliquaient la collaboration des comédiens, voire plusieurs auteurs.
Des spéculations ont eu cours sur le véritable auteur des pièces de Shakespeare. Comment un roturier aurait-il pu faire preuve d’autant d’esprit ? Nietzsche ne voit qu’un homme d’action capable d’une telle œuvre. Il penche pour Lord Bacon (cf. Ecce homo, Pourquoi j’en sais si long, 4). Le philosophe Francis Bacon (1561-1626) était, il est vrai, ami de Shakespeare. De façon générale, le modeste acteur soucieux d’argent n’aurait pu avoir la culture et les dons pour écrire une telle poésie.
Les choses se corsent lorsqu’il s’agit de révéler le véritable auteur car les prétendants sont nombreux. Outre le philosophe Francis Bacon qui fut le premier prétendant, on trouve des nobles comme le comte de Derby, le comte d’Oxford, le comte de Rutland ou un des comtes d’Essex et enfin d’autres dramaturges : Chettle, Dekter, Robert Greene, Middleton, Peele, Webster et même le dramaturge Christopher Marlowe (Christopher Marlowe) assassiné en 1593 (et prétendument réfugié en Italie.
Le manque de preuve d’une autre attribution implique d’accepter que le fils d’un gantier soit plus profond que les prétendues nobles seigneurs qu’il a dépeints.
En 1996, le théâtre du Globe a été reconstruit selon les plans de l’époque à son emplacement londonien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire