L’édition utilisée est :
Platon,
Apologie de Socrate, Criton, Phédon,
traduction, introduction, notices et notes de Bernard et Renée Piettre, Le
Livre de Poche, 1992.
Plan
I. L’apologie (= défense) de
Socrate.
(« Comment mes accusateurs ont agi sur vous (…) et pour moi et pour vous. » 17a-35d)
Prologue.
(17a-18b).
A. Socrate dénonce le discours persuasif de
ses accusateurs et leur beau langage. Il leur oppose son franc-parler sans fioriture
qui ne vise que la vérité.
(« Comment (…) et celui de l’orateur est de dire la vérité. » 17a-18a)
B. Annonce de plan. Socrate va d’abord se
défendre contre les anciennes accusations avant de se défendre contre l’acte
d’accusation lui-même.
(« Pour commencer (…) accusateurs récents. » 18a-b)
Première partie : Les anciennes accusations (18b-24b).
A. Rumeurs.
(« C’est qu’ils se sont faits nombreux (…) Athéniens. » 18b-20c)
1) Exposition
des anciennes accusations relatives à un Socrate prétendant connaître les
phénomènes du ciel et souterrains, qui transforme les mauvaises causes en
bonnes causes. Difficultés à les combattre.
(« C’est qu’ils se sont (…) loi et présenter ma défense. »
18b-19a)
a) Socrate
expose craindre les anciens accusateurs qui en font un physicien et un
sophiste.
(« C’est qu’ils se sont (…) ne croit pas non plus aux dieux. »
18b-c)
b) Les
accusateurs anciens sont presque tous inconnus et ont œuvré dans l’enfance
crédule des Athéniens.
(« Et puis, ces accusateurs-là (…) sans
que personne me réponde. » 18 c-d)
c) Socrate en
conclut d’une part qu’il a bien deux types d’accusateurs contre lesquels il
doit se défendre.
(« Considérez (…) des accusateurs récents, ici présents. » 18d-e°
d) Il en
conclut d’autre part qu’il va lui être difficile de réussir sa défense.
(« Bien. (…) loi et présenter ma défense. » 18e-19a).
2) Défense
contre les anciennes accusations.
(« Reprenons donc au début (…) Athéniens. » 19a-20c)
a) L’acte
d’accusation : Socrate est un savant, un sophiste ou rhéteur et un
professeur. Il apparaît dans la pièce d’Aristophane (450/445-~385 av. J.-C.) [Les Nuées, ~423 av. J.-C.].
(« Reprenons (…) ni petite. » 19a-c)
b) Socrate
réfute l’idée qu’il possède une science quelconque en faisant appel au
témoignage mutuel des membres de l’assistance.
(« Et ce que j’en dis (…) compte. » 19c-d)
c) À la
différence de Gorgias (~483-~376 av. J.-C., rhéteur), Prodicos (V° av. J.-C.,
sophiste), Hippias (2ème moitié du V° av. J.-C., savant et sophiste)
et Événos (V° av. J.-C., sophiste et poète), il n’éduque pas pour de l’argent.
Il le montre en rapportant un dialogue qu’il a eu avec Callias à propos
d’Événos.
(« C’est qu’en effet il n’y a rien de fondé
là-dedans (…) Athéniens. »
19d-20c)
B. Delphes.
(« Bien entendu, l’un de vous pourrait me
reprendre (…) que vous trouverez. »
20c-24b)
1) La question
de l’origine des calomnies et la « sagesse
d’homme » de Socrate.
(« Bien entendu, l’un de vous pourrait me
reprendre (…) calomnier. »
20c-e)
2) Chéréphon,
Apollon ; l’oracle, le témoin.
(« Je vous en prie, Athéniens, (…) puisque Chéréphon est mort. »
20e-21a)
3) L’énigme.
(« Examinez maintenant à quoi tend (…) ce qu’il voulait dire ; » 21b)
4) L’enquête ou
le dialogue.
(« (…) à la longue, et non sans beaucoup de peine
(…) j’avais profit à être comme j’étais. »
21b-22e)
a) Chez les
politiques.
(« Je soumets donc mon homme à un examen
complet (…) était irréfutable. »
21c-22a)
b) Chez les
poètes.
(« En effet, après les hommes politiques
(…) hommes politiques. » 22a-c)
c) Chez les
gens de métier.
(« Pour finir, j’allai donc trouver les gens de
métier. (…) j’avais profit à être comme
j’étais. » 22c-e)
5) La solution
de l’énigme et la poursuite de l’enquête : le Dieu a voulu dire que
« la sagesse humaine a peu de
valeur, et même aucune » (23a) : telle est la mission de Socrate.
(« Voilà l’enquête, Athéniens, d’où sont nées
tant de haines contre moi (…) du dieu. »
22e-23c)
6) Les jeunes
gens qui imitent Socrate ne sont pas des disciples.
(« De surcroît, les jeunes gens (…) du tout. » 23c)
7) Déduction
des anciennes fausses accusations relatives à Socrate : il est confondu
avec un sage ou un sophiste.
(« De là donc la colère de ceux (…) que vous trouverez. » 23c-24b)
Deuxième partie : Les nouvelles accusations
(24b-34b)
(« Voilà donc contre les accusations de mes premiers accusateurs (…) que moi je dis vrai ? » 24b-34b)
A. L’acte d’accusation : « Socrate est coupable devant la justice de
corrompre la jeunesse et de ne pas croire aux dieux qu’honore la cité, mais de
croire en d’autres choses, des affaires de démon d’un nouveau genre. »
24b-c.
(« C’est maintenant contre Mélétos (…) par point. » 24b-c)
B. L’interrogation de Mélétos.
(« Ainsi donc, ce texte déclare (…) à moi. ». 24c-28b)
1) Sur la
corruption de la jeunesse.
(« Ainsi donc (…) mêlé de ces questions. » 24c-26b)
a) Socrate
annonce sa thèse : c’est Mélétos qui est coupable d’accuser sans rien
connaître à la question de l’éducation.
(« Ainsi donc (…) vous le démontrer. » 24c)
b) Socrate
entame le dialogue avec Mélétos. Après hésitation et erreur, ce dernier
soutient que tous les juges, tous les Athéniens, sont compétents pour éduquer
les jeunes. Socrate est le seul à corrompre la jeunesse.
(« Viens ici, Mélétos, et réponds (…) que je dis. » 24c-25a)
c) Socrate
fait une analogie avec le dressage des chevaux pour démontrer la technicité de
la compétence éducative. Il s’oppose ainsi à l’idée démocratique de l’éducation.
(« C’est une grande malchance (…) indifférent. » 25a-c)
d) Socrate
démontre qu’il est absurde de vouloir, au sens d’agir en connaissance de cause,
corrompre la jeunesse qui, devenue mauvaise, nuira à son corrupteur. Au pire,
Mélétos aurait dû instruire Socrate.
(« Dis-nous encore (…) qu’il faut châtier, non ceux qu’il faut instruire ! » 25c-26a)
e) Conclusion
sur la question.
(« Voilà en effet, Athéniens (…) questions. » 26a-b)
2) Sur
l’athéisme de Socrate.
(« Cependant, toi, dis-nous (…) à
moi. » 26b-28b)
a) Socrate
établit le lien entre l’accusation de corruption de la jeunesse et celle
d’impiété.
(« Cependant (…) [Mélétos] voilà exactement ce que je dis. »
26b)
b) Socrate
fait préciser l’accusation : selon Mélétos, Socrate ne croit pas aux dieux
en général.
(« Eh bien, Mélétos (…) [Mélétos] tu ne crois pas du tout aux dieux. »
26b-c)
c) Socrate
montre que Mélétos le confond avec Anaxagore de Clazomènes (~500-428 av. J.-C.).
(« Étonnant Mélétos ! (…) [Mélétos] tu crois qu’il n’existe aucun dieu. »
26c-e)
d) Socrate
présente la thèse de Mélétos relative à son athéisme comme une contradiction.
(« En ce cas tu (…) s’amuse. » 26e-27 a)
e) Socrate
montre en interrogeant Mélétos que puisqu’il lui attribue une croyance aux
démons qui viennent des Dieux, il ne peut pas ne pas croire aux Dieux.
(« Examinez avec moi (…) que tu y parviennes. » 27a-28a)
f)
Conclusion : Socrate se déclare non coupable.
(« En fait, Athéniens, (…) à moi. » 28a-b)
C. La vie de Socrate.
(« Mais on dira peut-être (…) Mélétos ment, et que moi je dis vrai ? »
28b-34b)
1) À
l’objection qu’il prévient selon laquelle Socrate devrait avoir honte d’avoir
une activité qui le conduit à la mort, il répond que la seule question qui
vaille est celle de la justice.
(« Mais on dira (…) penserais être sage sans l’être réellement ! » 28b-29a)
a) La
question : vivre ou être juste ?
(« Mais on dira (…) bon ou mauvais ? » 28b)
b) Preuve
poétique : Achille a préféré la gloire à la vie.
(« Car, à t’entendre (…) inquiété de la mort ou du danger. »
28b-d)
c) La justice
consiste à garder son poste.
(« Oui, Athéniens, voici comment le problème
(…) déshonneur. » 28d)
d) Socrate a
gardé son poste pendant la guerre à Potidée (432-431 av. J.-C.), à Amphipolis
(422 av. J.-C.) et à Délion (424 av. J.-C.), à plus forte raison garde-t-il le
poste que le Dieu lui a confié en philosophant.
(« Quant à moi (…) penserais
être sage sans l’être réellement ! » 28d-29a)
2) Craindre la
mort, c’est une manifestation de l’ignorance qui consiste à croire savoir ce
qu’on ne sait pas.
(« C’est qu’en effet craindre la mort (…) fuirai. » 29a-b)
a) Craindre
la mort : un exemple d’ignorance car on ne sait pas si elle n’est pas le
plus grand des biens.
(« C’est qu’en effet (…) qu’on ne sait pas ? » 29a-b)
b) Socrate
craint l’injustice car c’est un mal mais non la mort qu’il ignore.
(« Pour moi, Messieurs, (…) fuirai. » 29b)
3) Le souci de
soi.
(« Alors, supposons même (…) morts. » 29c-30c)
a) Socrate
évoque l’hypothèse de l’acquittement en échange de l’arrêt de son activité de
philosophe sous peine de mort.
(« Alors (…) je vous dirais (…) » 29c-d)
b) Le
discours de Socrate à tout athénien exhortant au souci de soi.
(« « Pour moi (…) où je me suis engagé. » » 29d-30a)
c) Socrate incite
chacun à privilégier la vertu, ce qui n’est pas corrompre la jeunesse.
(« Car je ne passe mes journées (…) morts. » 30a-c)
4) Socrate, le
taon de la cité.
(« Pas de clameurs, Athéniens (…) ma
pauvreté. » 30c-31c)
a) Socrate ne
peut subir nul dommage de la part de ses accusateurs, c’est la Cité qui va
pâtir de sa condamnation.
(« Pas de clameurs (…) entreprenant de tuer un homme injustement. » 30c-d)
b) Socrate,
tel un taon, a été envoyé par le Dieu pour éveiller chaque citoyen.
(« En réalité donc, Athéniens, (…) d’autre, dans sa sollicitude envers vous. »
c) Sa
pauvreté est la preuve qu’il est un présent du Dieu à la Cité.
(« Que je sois justement (…) qui prouve assez que je dis vrai : ma
pauvreté. » 31a-c)
5) Pourquoi
Socrate a toujours refusé de faire de la politique.
(« Peut-être alors trouvera-t-on étrange
(…) mes disciples. » 31c-33a)
a) Une voix
démonique qui l’empêche d’agir, l’a fait pour la politique.
(« La cause en est (…) que je fasse de la politique. » 31c-d)
b) La voix démonique
avait raison car l’homme juste risque la mort s’il fait de la politique.
Socrate va le prouver par des faits. S’il paraît se vanter, il dit des vérités.
(« Et je dois dire qu’à mon avis (…) des vérités. » 31d-32b)
c) En
démocratie, Socrate, qui a été bouleute et prytane, a failli mourir pour s’être
opposé à une décision illégale de l’assemblée dans le procès des dix stratèges
vainqueurs d’une bataille navale [des Arginuses (406 av. J.-C.)]. Ils ont été
jugés collectivement et non individuellement comme la loi le stipule et qui ont
été condamnés à mort pour ne pas avoir recueilli les marins athéniens morts
après la bataille.
(« En effet, Athéniens (…) en démocratie. » 32b-c)
d) Sous
l’oligarchie [le gouvernement des trente tyrans qui dura huit mois en 404 av.
J.-C.], Socrate, convoqué avec quatre autres citoyens pour ramener Léon le
Salaminien pour le faire mettre à mort, rentre chez lui pendant que les autres
obéissent. Il montre ainsi qu’il préfère la mort à l’injustice.
(« Mais quand vint l’oligarchie (…) De cela vous trouverez de nombreux témoins »
32c-d)
e) Conclusion : l’homme de
bien ne peut être juste en faisant de la politique car sinon il meurt
rapidement.
(« Croyez vous donc que j’aurais survécu (…) mes disciples. » 32e-33a)
6) Socrate
n’est pas un maître.
(« Or, je n’ai jamais, moi, été le maître
(…) que moi je dis vrai ? »
33a-34b)
a) Socrate
laisse tout le monde l’écouter interroger, aussi n’est-il pas responsable de ce
que font ceux qui le suivent à qui ils n’enseignent rien.
(« Or, je n’ai jamais (…) ne dit pas la vérité. » 33a-b)
b) Ceux qui
l’écoutent prennent plaisir à l’entendre interroger les prétendus sages. C’est
la mission que le Dieu par de nombreux signes lui a confiée.
(« Mais quel plaisir (…) mission. » 33b-c)
c) Que
Socrate ne corrompe pas la jeunesse, il le prouve par le soutien des jeunes et
surtout de leurs parents qui sont au procès : Criton et son fils
Critobule, Lysanias et son fils Eschine, Antiphon et son fils Épigène, le jeune
Nicostrate, Paralios, Adimante et son frère Platon (~428-347 av. J.-C.) – notre
auteur, Éantodore et son frère Apollodore.
(« Voilà la vérité, Athéniens (…) que moi je dis vrai ? »
33c-34b)
7) Conclusion
de l’apologie (= défense) de Socrate.
(« Voilà, Messieurs (…) et pour moi et pour vous. »
34b-35d)
a) Socrate
annonce la colère de ceux qui, dans des procès moins importants, implorent les
juges alors que lui ne le fait pas.
(« Mais il se peut (…) on vote sous l’empire de la colère. » 34c)
b) Socrate
est un homme comme les autres qui a 3 fils mais il se refuse à un comportement
honteux. Il dénonce aux Athéniens des comportements qui sont contraires à la
bonne opinion.
(« Eh bien ! si quelqu’un parmi vous
(…) qui garde un maintien calme. »
34c-35b)
c) Socrate
soutient que c’est la justice et non l’émotion qui doit être le principe pour
des juges. En cela, ils font preuve de piété.
(« Mais, indépendamment de l’opinion (…) ni les uns ni les autres. » 35b-c)
d) Socrate ne
peut susciter la pitié car ce serait vouloir faire trahir leur serment aux
juges, donc un acte d’impiété. Or, il croit aux Dieux autrement que ses
accusateurs.
(« N’allez
donc pas trouver bon, Athéniens (…) et pour moi et pour vous. » 35c-d)
II. La discussion de la peine.
(« Si je ne m’indigne pas, Athéniens (…) argent, vous pouvez avoir confiance en eux. » 36e-38b)
A. Socrate commente le verdict le déclarant
coupable.
(« Si je ne m’indigne pas, Athéniens (…) emporté le cinquième des suffrages. »
35e-36b)
B. Socrate discute de la peine qu’il mérite.
(« Voilà donc que notre homme propose contre
moi la mort. (…) argent, vous pouvez avoir confiance en eux. » 36b-38b)
1. Première
proposition de Socrate : être nourri au Prytanée.
(« Et moi, quelle peine (…) ma peine à l’avenant ! »
36b-37b)
a) Socrate propose
qu’il soit puni comme il le mérite. Or, il a toujours invité chacun au souci de
soi et au souci de la cité avant toutes les préoccupations de possession, ce
que sa vie pauvre montre. Il mérite donc d’être nourri au Prytanée.
(« Voilà donc (…) être nourri au Prytanée. » 36b-37a)
b) Socrate
réfute l’idée d’arrogance en invoquant la loi athénienne qui est mal faite car
le procès ne doit durer qu’un jour alors qu’il lui en aurait fallu plusieurs
pour persuader.
(« Peut-être alors que dans ce langage (…) se libérer de grandes calomnies. »
37a-b)
c) Il ne peut
s’infliger volontairement une peine qu’il ne mérite pas car il ne sait pas si
la mort est une peine véritable.
(« Bien persuadé de n’être coupable d’injustice
(…) que je me condamnerai ? »
37b)
2. Les autres
peines.
(« Choisirai-je la prison (…) vous pouvez avoir confiance en eux. »
37c-38b)
a) La prison,
l’amende donc la prison.
(« Choisirai-je (…) d’argent pour payer. » 37c)
b) L’exil.
(« Alors, est-ce que je proposerai la peine de
l’exil ? (…) d’eux. »
37c-e)
c) L’exil
sans philosopher. Socrate ne le peut pas car la vie digne d’être vécu est celle
qui consiste à philosopher.
(« Peut-être alors quelqu’un dira-t-il (…) admettre. » 37e-38b)
d) L’amende,
puisque ce n’est pas une peine. Socrate propose une mine [= 100 drachmes, 6
drachmes était le salaire quotidien d’un ouvrier, c’est l’équivalent d’environ
16 jours de salaires d’un ouvrier dont Socrate dispose]. Sous l’injonction de
Platon, Criton, Critobule et Apollodore, Socrate propose 30 mines.
(« Oui, si j’avais de l’argent (…) vous
pouvez avoir confiance en eux. » 38b)
III Après le procès.
(« C’est pour un gain de temps bien mince (…) excepté le dieu. » 38 c-42 a)
A. Adresse à ceux qui l’ont condamné.
(« C’est pour (…) sur ces prophéties, je vous laisse. » 38c-39d)
1) Socrate fait
remarquer que cette condamnation est bien inutile vu son âge, précisant qu’il
s’adresse à ceux qui ont voté sa mort.
(« C’est pour (…) mais pour ceux qui ont voté ma mort. » 38c-d)
2) Socrate
expose à ses contempteurs leur conception selon laquelle il s’est perdu faute
de savoir persuader par un beau langage et émouvoir les juges et leur oppose
son attitude volontaire qui refuse l’immoralité.
(« Quelques mots encore à ces gens-là. (…) entendez d’habitude des autres accusés. »
38d-e)
3) Socrate a
choisi le courage, la justice et la vérité plutôt que la vie là où ses accusateurs
ont choisi la lâcheté, l’injustice et le mensonge qui est le choix le plus
facile.
(« Mais autant tout à l’heure (…) et je crois que la mesure en est bonne. »
38e-39b)
4) Socrate prophétise : le
nombre de ceux qui interrogent les Athéniens pour remettre en cause leur façon
de vivre va aller en augmentant.
(« J’ai envie, après cela (…) je vous laisse. » 39c-d)
B. Adresse aux juges.
(« Quant à vous qui avez voté mon acquittement
(…) méritent d’être blâmés. »
39d-41d)
1) Socrate
invite ceux qui ont voté son acquittement à rester tant que les magistrats [les
Onze chargés des questions judiciaires] ne l’amènent pas pour l’exécution afin
de dégager le sens du procès.
(« Quant à vous (…) ce qui vient de m’arriver. » 39e-40a)
2) Le sens du
procès est positif : la mort n’est pas un mal, il faut croire qu’elle est
un bien.
(« Car il m’est arrivé, Juges (…) ils méritent d’être blâmés. »
40a-41d)
a) Le démon
de Socrate n’a envoyé aucun signe : quel en est le sens ?
(« Car il m’est arrivé (…) Alors, comment dois-je interpréter son
silence ? » 40a-b)
b) Le silence
du démon de Socrate signifie que la mort n’est pas un mal.
(« Je vais vous le dire (…) faire n’avait pas été un bien. »
40b-c)
c) L’analyse
des deux définitions possibles de la mort montre qu’elle n’est pas un mal pour
Socrate.
(« Mais voici une autre manière (…) moins si ce qu’on raconte est vrai. »
40c-41c)
a) Analyse des deux sens de
la mort, soit l’absence de toute perception, soit le départ de l’âme vers un
autre lieu.
(« Mais voici (…) de l’âme de ce lieu-ci vers un autre lieu. » 40c)
b) Si la mort est une nuit,
elle est un bien comparé à la vie.
(« Si la mort est l’absence de toute perception
(…) rien de plus qu’une nuit unique. »
40c-e)
g) Si la mort est un voyage
vers l’au-delà, le jugement dernier débarrassera Socrate de tous ceux qui,
ici-bas, l’ont calomnié pour ne le laisser examiner que les poètes et les héros
sur la sagesse. La mort donne alors l’immortalité.
(« Mais si d’un autre côté mourir consiste en
une sorte de voyage de ce lieu-ci vers un autre lieu (…) si ce qu’on raconte est vrai. »
40e-41c)
d) Socrate
exhorte ses juges à penser que le silence de son démon est bien le signe que
les Dieux ne nuisent pas aux justes. La mort n’est pas un mal. Ce qui lui est
arrivé est un bien même si ceux qui l’ont condamné sont coupables d’injustice.
(« Mais vous aussi vous devez, Juges (…) méritent d’être blâmés. » 41c-d)
C. Dernières recommandations.
(« J’ai pourtant une prière à leur faire
(…) excepté le dieu. » 41e-42a)
1) Socrate
recommande à ceux qui l’ont jugé de punir ses fils s’ils font passer l’argent
ou d’autres prétendus biens avant la vertu et s’ils croient être ce qu’ils ne
sont pas.
(« J’ai pourtant (...) moi-même et mes fils. » 41e)
2) Le mot de la
fin : qui de Socrate qui va mourir ou des autres qui vont vivre prend la
bonne direction, le Dieu seul le sait.
(« Mais voici déjà (…) excepté le dieu. » 42a