Texte.
Art.
2. Que pour connaître les passions de
l’âme il faut distinguer ses fonctions d’avec celles du corps.
Puis
aussi je considère que nous ne remarquons point qu’il y ait aucun sujet qui
agisse plus immédiatement contre notre âme que le corps auquel elle est jointe,
et que par conséquent nous devons penser que ce qui est en elle une passion est
communément en lui une action ; en sorte qu’il n’y a point de meilleur
chemin pour venir à la connaissance de nos passions que d’examiner la
différence qui est entre l’âme et le corps, afin de connaître auquel des deux
on doit attribuer chacune des fonctions qui sont en nous. (329)
Descartes,
Les passions de l’âme, première
partie (1649).
Analyse.
Après
avoir posé dans l’article 1 le principe fondamental de l’identité de l’action
et de la passion et de leur différence quant au sujet, Descartes ajoute un
deuxième principe, à savoir que nous connaissons ce qui agit contre notre âme,
à savoir notre corps. Dès lors, ce qui est passion de l’âme doit être considéré
comme action du corps. La réciproque va de soi et n’a pas besoin d’être énoncée,
sans compter qu’elle n’est pas l’objet de la recherche.
Descartes
en tire une règle méthodologique pour connaître les passions de l’âme,
distinguer les fonctions du corps de celle de l’âme.
C’est
dans cette distinction rigoureuse que Descartes va innover.
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