jeudi 12 novembre 2015

Hume, Enquête sur l'entendement humain - plan analytique de la section IV Doutes sceptiques sur les opérations de l'entendement Première partie

Hume, Enquête sur l’entendement humain, traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.

Plan analytique

Section IV Doutes sceptiques sur les opérations de l’entendement.
Première partie.
Hume soutient qu’on peut diviser en deux classes les objets recherchés, à savoir les relations d’idées et les faits. Il commence par indiquer les sciences concernées par les idées et les faits, à savoir les mathématiques où la certitude est démonstrative ou intuitive. Il l’illustre par un exemple, le théorème de Pythagore. Il conclut son analyse en indiquant que la pensée seule peut y découvrir la vérité (p.85).
Il distingue les faits qui eux ne relèvent pas de la seule pensée dans la mesure où le contraire d’un fait est pensable. Il en va ainsi de la proposition factuelle « Le soleil se lèvera demain ». Les faits ne relèvent pas de la démonstration (p.85-86).
Il peut alors mettre en lumière l’intérêt d’une enquête spécifique sur les faits. Il en indique surtout la nouveauté en philosophie et s’excuse par avance de ses erreurs (p.86).
Hume montre que toutes les inférences relatives aux fait s’appuient sur la relation de cause à effet, directe, indirecte ou collatérale (p.86-87).
Il en déduit qu’il faut s’enquérir de cette relation pour mener l’enquête sur les faits (p.87).
Hume expose sa thèse selon laquelle la relation de cause à effet n’est pas connue par la raison mais par l’expérience, autrement dit l’examen rationnel ne permet ni de concevoir la cause ni l’effet d’un objet inconnu du point de vue de l’expérience (p.87).
Hume propose un premier argument en mettant en avant la nécessaire reconnaissance par tout homme du caractère expérimental de la connaissance des effets des objets nouveaux et inconnus. Il donne plusieurs exemples, deux morceaux de marbre poli qu’on ne peut détacher, l’aimant, la poudre et notre ignorance des propriétés nutritives du pain et du lait (p.87-88).
Il propose une objection selon laquelle pour les événements familiers, qu’il illustre par l’inférence du mouvement d’une bille de billard, nous pensons les connaître par la raison. Il répond que c’est là l’effet de la coutume que joue d’autant plus qu’elle se cache (p.88).
Hume indique donc qu’il va apporter des arguments pour montrer que dans tous les cas, c’est l’expérience qui permet de connaître la cause et l’effet. Le premier argument est que si on fait abstraction de l’expérience passée, on ne peut trouver l’effet dans la cause parce qu’ils sont différents. Toute inférence sera arbitraire. Il l’illustre par le mouvement d’une boule de billard et par la chute des corps (p.88-89).
Le second est que la connexion entre la cause et l’effet est tout aussi arbitraire. Il y a cent mouvements différents et pensables sans contradiction qui résultent du mouvement en ligne droite d’une bille de billard (p.89).
Hume résume les deux thèses : et la relation entre la cause et l’effet, et la connexion entre eux sont arbitraires sans l’expérience (p.89-90).
Il explique alors pourquoi aucun philosophe ne l’a tenté. La raison peut seulement ramener à quelques causes ou principes généraux comme « l’élasticité, la gravité, la cohésion des parties, la communication du mouvement par impulsion » mais ne peut expliquer la cause des causes générales. La vraie métaphysique conduit à découvrir l’ignorance humaine (p.90).
Enfin, Hume assigne un rôle subordonné à la géométrie. Elle permet soit d’aider à la découverte des lois, soit pour en déterminer l’action lorsqu’il y a des quantités à déterminer, mais elle reste subordonnée à la découverte des lois par l’expérience. Il illustre sa thèse par l’exemple du moment ou force du corps qui est en raison ou en proportion de sa masse et de sa vitesse (p.91).

L’objet de cette première partie est de montrer la spécificité des raisonnements relatifs aux faits, c’est-à-dire qu’il repose sur la relation de cause à effet et sont subordonnés à l’expérience, de sorte que la raison seule est impuissante.


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