Hume,
Enquête sur l’entendement humain,
traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.
Plan
analytique
Section
IV Doutes sceptiques sur les opérations de l’entendement.
Première
partie.
Hume
soutient qu’on peut diviser en deux classes les objets recherchés, à savoir les
relations d’idées et les faits. Il commence par indiquer les sciences
concernées par les idées et les faits, à savoir les mathématiques où la
certitude est démonstrative ou intuitive. Il l’illustre par un exemple, le
théorème de Pythagore. Il conclut son analyse en indiquant que la pensée seule
peut y découvrir la vérité (p.85).
Il
distingue les faits qui eux ne relèvent pas de la seule pensée dans la mesure
où le contraire d’un fait est pensable. Il en va ainsi de la proposition
factuelle « Le soleil se lèvera
demain ». Les faits ne relèvent pas de la démonstration (p.85-86).
Il
peut alors mettre en lumière l’intérêt d’une enquête spécifique sur les faits.
Il en indique surtout la nouveauté en philosophie et s’excuse par avance de ses
erreurs (p.86).
Hume
montre que toutes les inférences relatives aux fait s’appuient sur la relation
de cause à effet, directe, indirecte ou collatérale (p.86-87).
Il
en déduit qu’il faut s’enquérir de cette relation pour mener l’enquête sur les
faits (p.87).
Hume
expose sa thèse selon laquelle la relation de cause à effet n’est pas connue
par la raison mais par l’expérience, autrement dit l’examen rationnel ne permet
ni de concevoir la cause ni l’effet d’un objet inconnu du point de vue de
l’expérience (p.87).
Hume
propose un premier argument en mettant en avant la nécessaire reconnaissance
par tout homme du caractère expérimental de la connaissance des effets des
objets nouveaux et inconnus. Il donne plusieurs exemples, deux morceaux de
marbre poli qu’on ne peut détacher, l’aimant, la poudre et notre ignorance des
propriétés nutritives du pain et du lait (p.87-88).
Il
propose une objection selon laquelle pour les événements familiers, qu’il
illustre par l’inférence du mouvement d’une bille de billard, nous pensons les
connaître par la raison. Il répond que c’est là l’effet de la coutume que joue
d’autant plus qu’elle se cache (p.88).
Hume
indique donc qu’il va apporter des arguments pour montrer que dans tous les
cas, c’est l’expérience qui permet de connaître la cause et l’effet. Le premier
argument est que si on fait abstraction de l’expérience passée, on ne peut
trouver l’effet dans la cause parce qu’ils sont différents. Toute inférence
sera arbitraire. Il l’illustre par le mouvement d’une boule de billard et par
la chute des corps (p.88-89).
Le
second est que la connexion entre la cause et l’effet est tout aussi
arbitraire. Il y a cent mouvements différents et pensables sans contradiction
qui résultent du mouvement en ligne droite d’une bille de billard (p.89).
Hume
résume les deux thèses : et la relation entre la cause et l’effet, et la
connexion entre eux sont arbitraires sans l’expérience (p.89-90).
Il
explique alors pourquoi aucun philosophe ne l’a tenté. La raison peut seulement
ramener à quelques causes ou principes généraux comme « l’élasticité, la gravité, la cohésion des
parties, la communication du mouvement par impulsion » mais ne peut
expliquer la cause des causes générales. La vraie métaphysique conduit à
découvrir l’ignorance humaine (p.90).
Enfin,
Hume assigne un rôle subordonné à la géométrie. Elle permet soit d’aider à la
découverte des lois, soit pour en déterminer l’action lorsqu’il y a des
quantités à déterminer, mais elle reste subordonnée à la découverte des lois
par l’expérience. Il illustre sa thèse par l’exemple du moment ou force du
corps qui est en raison ou en proportion de sa masse et de sa vitesse (p.91).
L’objet
de cette première partie est de montrer la spécificité des raisonnements
relatifs aux faits, c’est-à-dire qu’il repose sur la relation de cause à effet
et sont subordonnés à l’expérience, de sorte que la raison seule est
impuissante.
merci de votre aide !
RépondreSupprimer