VII°-VI° av. J.-C. : la Terre est un disque plat
pour Thalès (VII°-VI° av. J.-C.) et non une déesse dont les racines sont
solides comme dans la pensée religieuse antérieure (cf. Hésiode, VIII°-VII° av.
J.-C., Théogonie).
V° av. J.-C. : la Terre devient sphérique
dans un univers sphérique (par exemple chez Parménide). Pour les Pythagoriciens
comme Philolaos, elle se meut autour d’un mystérieux feu central avec toutes
les autres planètes connues ou astres errants dont la connaissance a été
emprunté aux Babyloniens (Mercure ou Hermès pour les Grecs, Vénus ou Aphrodite
pour les Grecs, Mars ou Arès pour les Grecs, Jupiter ou Zeus pour les Grecs et
Saturne ou Kronos pour les Grecs) dont le Soleil et la
Lune.
IV° av. J.-C. : Platon (428-347 av. J.-C.)
reprend le schéma d’un univers sphérique avec une Terre au centre, immobile ou
qui tourne sur elle-même (la question est discutée). Ce mouvement était conçu
pour rendre compte du mouvement apparent des étoiles.
Puis
son élève Aristote (384-322 av. J.-C.), dont les textes parviendront aux musulmans
et aux chrétiens, reprend aussi le schéma d’un univers sphérique avec une Terre
immobile. Pour lui, l’univers se divise en deux zones : le monde
sublunaire, c’est-à-dire la Terre et son atmosphère, monde du désordre et des quatre
éléments, et le monde supra lunaire, monde d’harmonie et du cinquième élément.
IV°/III° av. J.-C. : le philosophe Épicure (341-270
av. J.-C.) soutient que l’univers est infini, que les étoiles sont comme des
Soleils autour desquels tournent d’autres planètes.
III° av. J.-C. : Aristarque de Samos propose le
modèle héliocentrique avec une Terre qui tourne sur elle-même et autour du
Soleil. Il n’est pas suivi.
Figure 1 : Les planètes tournent sur un épicycle qui
lui-même tourne sur un déférent.
Ier av. J.-C. : Le poète et philosophe Lucrèce
(94-54 av. J.-C.) expose la pensée d’Épicure dans son De la nature.
II ° ap. J.-C. : Claude Ptolémée (100-168), astronome
et géographe, perfectionne le modèle géocentrique en concevant des épicycles et
des déférents (cf. Figure 1) qui rendent compte du mouvement apparent des
planètes (ou astres errants) vues de la Terre. Il réfute la possibilité d’un
mouvement de la Terre en arguant que les objets ne pourraient retomber
parallèlement à leur point de chute.
Figure 2 L'univers
de Ptolémée
IV°-V° : la philosophe Hypatie
(355/370-415) reprend le modèle de Ptolémée. Elle est assassinée par les
chrétiens. Quelques-uns d’entre eux remettent en cause la sphéricité de la
Terre. Mais l’Église se rangera à l’univers géocentrique d’Aristote et Ptolémée
durant tout le moyen âge.
XII° : le philosophe arabo-andalou Averroès
(1126-1298) refuse les déférents de Ptolémée et revient à l’astronomie
d’Aristote.
XV° : en 1473, le premier ouvrage
imprimé du poème de Lucrèce, qui venait d’être retrouvé dans la bibliothèque
d’une abbaye, sort des presses. En 1492, Christophe Colomb (1451-1506) croit
avoir trouvé les Indes. Il a découvert sans le savoir l’Amérique. Claude Ptolémée,
le géographe, l’ignorait. Son autorité est remise en cause.
Figure 3 L'univers selon Copernic
XVI° : les marins de Magellan
(1480-1521) reviennent en 1522 de leur tour de la Terre.
Nicolas
Copernic (1473-1543), chanoine polonais et astronome, publie le résultat de ses
recherches l’année de sa mort en 1543. Il propose un modèle héliocentrique en
s’appuyant sur l’autorité des Pythagoriciens et d’Aristarque de Samos. Son
univers reste fini.
Giordano
Bruno (1548-1600), qui soutient l’héliocentrisme et un univers infini comme
Épicure et Lucrèce, est brûlé à Rome le 17 février 1600.
1564 : naissance de Galilée le 15
février à Pise.
1582 : le calendrier grégorien (le nôtre)
est adopté en s’appuyant pour partie sur la détermination du jour de Copernic
légèrement plus courte que celle du calendrier julien jusque-là en usage (que
Jules César [100-44 av. J.-C.] avait fait adopter à Rome).
XVII° : en 1609, Galilée, qui enseigne à l’université de Padoue, ayant
perfectionné la lunette astronomique inventée par un artisan néerlandais
l’année précédente, découvre les montagnes de la Lune et ses cratères, les
tâches solaires, quatre satellites de Jupiter et enfin que la voie lactée est
une poussière d’étoiles. Le cosmos d’Aristote est remis en cause.
1610 : Galilée publie le Messager des étoiles qui consigne ses
découvertes et laisse entendre que l’astronomie géocentrique peut être remise
en cause. L’astronome protestant Johannes Kepler (1571-1630) le soutient. Dans
le même temps, ce dernier publie sa découverte des deux premières lois qui
portent son nom : 1. Les planètes décrivent des trajectoires elliptiques dont le Soleil est un
foyer. 2. Le mouvement de chaque planète est tel que le segment de droite
reliant le Soleil et la planète balaie des aires égales pendant des durées égales.
Galilée
devient enseignant de mathématiques à l’université de Pise.
1611 : le cardinal Maffeo Barberini
(1568-1644), le futur pape Urbain VIII, lui fait présenter ses découvertes au
collège pontifical.
1615 : Galilée s’aventure sur le terrain religieux
(ce que l’Église ne lui a jamais pardonné) en soutenant dans une lettre à la
grande Duchesse Christine de Lorraine l’autonomie de la science par rapport à
la théologie tout en essayant de la concilier avec ses découvertes.
Février 1616 : Galilée se voit interdire par
le Saint Office d’enseigner l’héliocentrisme qui ne peut être présenté au mieux
que comme une hypothèse.
26 mai 1616 : le cardinal Bellarmin fournit à
Galilée un document indiquant qu’il n’a pas été condamné mais qu’il lui est
interdit de défendre et d’enseigner l’héliocentrisme.
1618 : Kepler découvre sa troisième
loi : Pour toutes les planètes, le rapport entre le cube du demi grand axe de la
trajectoire et le carré de la période est le même — cette constante étant
indépendante de la masse de la planète.
6 août1623 : le cardinal Barberini devient pape
sous le nom d’Urbain VIII. Galilée est autorisé à publier son Essayeur qu’il dédie au pape. Il y
soutient que la nature est écrite en langage mathématique – en quoi il s’oppose
à Aristote. Il critique les jésuites.
21 février 1632 : Galilée, protégé notamment par le
pape, fait publier, en italien, le Dialogue
sur les deux plus grands systèmes du monde, qui oppose le système
géocentrique de Ptolémée au système héliocentrique de Copernic. Il fait
intervenir trois personnages, Salviati, le partisan de Copernic, qui a le nom
d’un astronome de ses amis, Sagredo, l’homme de bon sens, du nom d’un de ses
amis et Simplicio, le partisan de Ptolémée. Ce dernier est ridicule. Le pape se
serait senti visé par ce personnage. Galilée se défendra en disant qu’il lui a
donné le nom d’un philosophe et commentateur d’Aristote : Simplicius
(VI°). L’ouvrage est un succès.
1er octobre
1632 : Galilée
est convoqué devant le Saint Office à Rome avec l’aval du pape qui ne le
protège plus.
Février 1633 : Galilée défère à la
convocation du Saint Office, il avait été jusque-là malade. Il est interrogé
jusqu’au 21 juin. Il est menacé de torture. Le 22 juin, il est condamné à la prison et lit le texte d’abjuration
qui lui a été préparé. Sa peine est commuée par le pape en résidence surveillée
qu’il effectue bientôt dans sa résidence d’Arcetri, une colline au sud de
Florence.
1638 : Galilée fait publier à Amsterdam le
Discours concernant deux sciences nouvelles où il expose les résultats de
sa physique et notamment sa conception du mouvement qui ruine les objections de
Ptolémée contre le mouvement de la Terre.
8 janvier1642 : Galilée meurt à 77 ans.
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