Hume,
Enquête sur l’entendement humain,
traduction par André Leroy, présentation par Michelle Beyssade, GF n°1305.
Plan
analytique
Section
III L’association des idées.
1)
Les principes de l’association des idées.
Hume
pose qu’il y a une connexion entre les idées, qui, quelque arbitraires qu’elles
paraissent, se suivent avec une régularité à découvrir (p.71).
Hume
énonce les trois principes d’association des idées : la ressemblance, la
contiguïté spatiale ou temporelle et la causalité (p.71-72).
Hume
montre sur des exemples les principes et considère qu’on ne peut se limiter à
trois que de façon empirique (p.72).
Une
note explique ainsi la contrariété comme un mélange de ressemblance et de
causalité (p.72).
Pour
l’édition de 1777, la section III est finie.
2)
Illustrations de l’association des idées.
Hume
annonce qu’il va illustrer les principes de l’association des idées dans le
domaine de l’imagination et des passions (p.72-73).
Il
pose comme thèse principale que l’homme étant raisonnable, il cherche toujours,
même maladroitement, à ajuster les moyens aux fins (p.73).
Il
en déduit que toute œuvre du génie doit avoir un dessein même s’il peut arriver
qu’elle s’en écarte dans certains genres par la vigueur de la pensée comme l’ode
ou par négligence comme l’épître ou l’essai (p.73).
La
règle du dessin implique selon l’auteur que toute narration doit avoir une
sorte d’unité (p.73).
Hume
expose la diversité d’application de la règle. Il donne l’exemple d’Ovide qui
s’est servi de la seule ressemblance (p.73).
L’historien,
par exemple de l’Europe, suivrait quant à lui, la contiguïté dans l’espace et
le temps (p.73-74).
Hume
remarque enfin que la causalité est pour l’historien le lien le plus fort car
elle permet de régir l’avenir (p.74).
Hume
en déduit qu’il peut comprendre l’unité d’action dont parlent les critiques
depuis Aristote. Il mentionne la différence entre épopée et biographie, cette
dernière trouvant son unité dans la vie tout entière de l’individu, en quoi il
s’oppose à Aristote qu’il cite en langue originale en note. Il annonce qu’il va
étudier plus particulièrement l’union des passions et de l’imagination dans l’épopée
qui est plus étroite qu’en histoire, voire que dans tous les genres de poésie
(p.74-75).
Premier
point : le poète entre dans les détails et sa peinture est plus vive pour
l’imagination du lecteur dont il avive les passions par sympathie qu’en
histoire. Hume blâme la répétition des détails dans l’Iliade mais surtout leur manque dans la Henriade [de Voltaire] (p.75-76).
Deuxième
point : le poète épique ne doit pas remonter loin dans la série des causes
pour que l’imagination puisse effectuer facilement des transitions et que les
passions soient liées avec elle. Introduire un épisode sans lien ou remonter
loin produisent une rupture qui lasse ou dégoûte, à moins d’user du récit
indirect comme dans l’Odyssée et l’Enéide (p.76-77).
Hume
précise que la règle précédente s’applique dans la poésie dramatique où un
acteur sans lien avec les autres ou un épisode disjoint rompent la
communication des passions et dissocient les idées. Terreur et pitié ne peuvent
plus se transporter d’une scène à l’autre (p.77-78).
Hume
dissocie, dans cet alinéa qu’il introduit dans l’édition de 1760, les
contraintes plus fortes de l’unité d’action dans l’épopée que dans le poème
dramatique. En celui-ci le spectateur fait l’unité par sa présence d’où un
disparate qu’il illustre par le théâtre comique anglais dont il n’excepte pas
Congreve ou par la double intrigue chez Térence. Il ajoute que la comédie touche
moins les passions que la tragédie. Par contre, dans la fiction narrative, l’auteur
doit assurer l’unité d’action, ce qu’ont fait Boccace ou La Fontaine (p.78-79).
Hume
donne une conclusion à la question de l’unité d’action. Dans l’histoire, c’est
la causalité, en poésie, c’est la causalité mais plus resserrée (p.79).
À
la question du critère de resserrement de la causalité qui sépare histoire et
épopée, Hume répond qu’il s’agit plus d’une question de goût que de raisonnement
(p.79).
Il
le montre avec l’exemple d’Homère qui réalise l’unité d’action même s’il ne s’en
tient pas à la seule colère d’Achille (p.79-80).
Il
le montre également en exposant d’abord une objection qu’on pourrait faire à la
poésie de Milton d’être remontée trop loin dans la causalité pour défendre l’unité
du poème par la contigüité et la ressemblance des événements (p.80).
Il
conclut cette section en attirant l’attention sur l’association des idées
notamment en liaison avec les passions. Le point essentiel est de retenir les
trois principes de ressemblance, de contigüité et de causalité (p.80-81).
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