L’édition utilisée est :
Sartre, L’existentialisme est un humanisme, Présentation et notes par Arlette Elkhaïm-Sartre, Gallimard, Folio essais n°284, 1996.
Plan
Les critiques à l’encontre de l’existentialisme et le but de l’ouvrage.
(« Je voudrais ici défendre l’existentialisme (…) dans quel sensnous l’entendons. » pp.21-23)
1) Les critiques.
(« On lui a d’abord reproché (…) les actes des autres. » pp.21-22)
a) La critique des communistes : l’existentialisme est un quiétisme du désespoir et au fond une philosophie bourgeoise.
(« On lui a d’abord reproché (…) reproches des communistes. » p.21)
b) Une critique chrétienne : l’existentialisme ne montre que les côtés négatifs de l’humain.
(« On nous a reproché (…) le sourire de l’enfant. » pp.21-22)
c) Critique commune aux catholiques et aux communistes : l’existentialisme est un subjectivisme à cause de son point de départ dans le cogito.
(« Les uns et les autres (…) lecogito. » pp.21-22
d) Une autre critique chrétienne : l’existentialisme est un nihilisme.
(« Et du côté chrétien (…) les actes des autres. » p.22)
2) Le but de l’exposé est de répondre à ces critiques ; ce que son titre, étonnant pour certains, indique.
(« C’est à ces différents reproches (…) nous l’entendons. » pp.22-23)
Première définition esquissée de l’existentialisme et réponses à quelques reproches.
(« En tout cas, ce que nous pouvons (…) les existentialistes français et moi-même. » pp.23-26
1) Définition préalable de l’existentialisme : il rend la vie humaine possible et la comprend comme subjectivité.
(« En tout cas (…) une subjectivité humaine. » p.23)
2) On reproche à l’existentialisme de voir le mauvais côté des choses.
(« Le reproche essentiel (…) Qu’est-ce qu’on appelle existentialisme ? » pp.23-25)
a) Ce reproche l’assimile au naturalisme avec lequel on est moins dur.
(« Le reproche essentiel (…) un roman existentialiste : » pp.23-24)
b) Le reproche fait à l’existentialisme d’être désabusé vaut plus pour la sagesse des nations, qui, quant à elle, qui n’est pas critiquée, à tort, pour cela.
(« tel qui utilise la sagesse des nations (…) d’être trop sombre. » pp.24-25)
c) Le problème de savoir si ce n’est pas son optimisme et le choix qu’il pense qu’on reproche à l’existentialisme exige une solution philosophique.
(« et au point que je me demande (…) existentialisme ? » p.25)
3) La mode existentialiste et les deux existentialismes, chrétien avec Karl Jaspers (1883-1969) et Gabriel Marcel (1889-1973), et athée avec Martin Heidegger (1889-1976), compliquent le problème de la définition précise de l’existentialisme.
(« La plupart des gens (…) les existentialistes français et moi-même. » pp.25-26)
Définition approfondie de l’existentialisme et réponses à certains reproches.
(« Ce qu’ils ont en commun (…) une morale d’action et d’engagement. » pp.26-56)
1) La thèse existentialiste : « l’existence précède l’essence ».
(« Ce qu’ils ont en commun (…) en me choisissant, je choisis l’homme. » pp.26-33)
a) Formulation de la thèse.
(« Ce qu’ils ont en commun (…) faut-il au juste entendre par là ? » p.26)
b) La vision technique du monde. Elle s’appuie sur l’objet technique pour penser que l’essence précède l’existence.
(« Lorsqu’on considère un objet fabriqué (…) la production précède l’existence. » pp.26-27)
c) C’est la vision technique du monde qui conduit à penser un Dieu créateur qui conçoit la nature humaine. L’athéisme des Lumières conserve la notion de nature humaine.
(« Lorsque nous concevons un Dieu (…) rencontrons dans la nature. » pp.27-29)
d) L’existentialisme athée, plus cohérent, pense que pour l’homme l’existence précède l’essence.
(« L’existentialisme athée (…) dignité que la pierre ou la table ? » pp.29-30)
e) Le projet est un choix plus originel que la volonté.
(« Car nous voulons dire que l’homme (…) appelle volonté. » pp.30-31)
f) L’homme est responsable de lui et de l’humanité.
(« Mais si vraiment l’existence (…) en me choisissant, je choisis l’homme. » pp.31-33)
2) Angoisse – délaissement – désespoir.
(« Ceci nous permet de comprendre (…) compter sur rien. » pp.33-51)
a) Angoisse.
(« D’abord, qu’entend-on par angoisse ? (…) de l’action même. » pp.33-37)
(1) L’homme est angoisse, c’est-à-dire sentiment de sa responsabilité totale.
(« D’abord, qu’entend-on (…) profonde responsabilité. » p.33)
(2) L’homme de mauvaise foi fuit l’angoisse.
(« Certes, beaucoup d’hommes (…) l’angoisse apparaît. » pp.33-34)
(3) L’angoisse d’Abraham selon Kierkegaard (1813-1855).
(« C’est cette angoisse (…) c’est qu’il se masque l’angoisse. » pp.34-36)
(4) L’angoisse n’implique pas le quiétisme, mais au contraire rend possible l’action.
(« Il ne s’agit pas là (…) de l’action même. » pp.36-37)
b) Délaissement.
(« Et lorsqu’on parle de délaissement (…) Le délaissement va avec l’angoisse. » pp.37-47)
(1) La morale laïque, née à partir de 1880, nie Dieu mais non le ciel intelligible des valeurs. À elle se rattache le radicalisme.
(« L’existentialisme est très opposé (…) tranquillement et d’elle-même. » pp.37-38)
(2) L’existentialisme soutient que l’absence de Dieu implique que tout est permis selon l’implication proposée par Dostoïevski (1821-1881). L’homme est délaissé car il n’a aucune excuse.
(« L’existentialisme, au contraire (…) l’homme est liberté. » pp.38-39)
(3) L’homme est condamné à être libre. Il n’est précédé d’aucune valeur. Il n’a pour excuse ni la passion, ni les signes divins.
(« Si, d’autre part, Dieu n’existe pas (…) alors on est délaissé. » pp.39-41)
(4) Un exemple. Un jeune homme, ancien élève de Sartre, est venu lui demander conseil car il avait à choisir entre aider sa mère et la résistance. L’exemple illustre le choix irréductible entre deux morales, choix que ni la morale chrétienne, ni la conception de Kant (1724-1804) de la morale ne peuvent permettre.
(« Pour vous donner un exemple (…) traiter ma mère comme moyen. » pp.41-43)
(5) Le sentiment ne peut guider l’action car c’est elle qui le constitue.
(« Si les valeurs sont vagues (…) concepts qui me permettront d’agir. » pp.43-45)
(6) Retour à l’exemple du jeune homme. Il a demandé conseil. C’est déjà un choix. C’est toujours notre engagement, autrement dit notre choix, qui détermine le sens de nos actes : tel est le délaissement.
(« Au moins, direz-vous, est-il allé voir (…) Le délaissement va avec l’angoisse. » pp.45-47)
c) Désespoir.
(« Quant au désespoir (…) compter sur rien. » pp.47-51)
(1) Définition et justification du désespoir : on peut seulement compter sur des probabilités pour les objets concernés par notre action.
(« Quant au désespoir (…) agir sans espoir. » pp.47-48)
(2) L’objection marxiste : il faut compter sur les autres.
(« Les marxistes (…) sinon vous n’êtes pas moral » » pp.48-49)
(3) Réponse à l’objection marxiste : on peut compter probablement sur des hommes qu’on connaît mais la liberté humaine empêche toute prévision pour les autres hommes. Elle exige le désespoir qui n’est pas le quiétisme.
(« Je réponds d’abord (…) compter sur rien. » pp.49-51)
3) L’existentialisme est un optimisme.
(« Le quiétisme, c’est l’attitude (…) une morale d’action et d’engagement. » pp.51-56)
a) Le quiétisme repose sur l’idée que les autres peuvent agir à notre place alors que l’existentialisme définit chaque homme par ses actions.
(« Le quiétisme (…) rien d’autre que sa vie. » p.51)
b) L’existentialisme fait horreur car il enlève la justification du malheur par le déterminisme.
(« D’après ceci, nous pouvons comprendre (…) en dehors de cette figure il n’y a rien. » pp.51-53)
c) L’homme est la série de ce qu’il fait.
(« Évidemment, cette pensée peut paraître dure (…) entreprises. » p.53)
d) Le reproche finalement fait à l’existentialisme, c’est bien son optimisme.
(« Dans ces conditions, ce qu’on nous reproche (…) engagent totalement. » pp. 53-56)
e) Conclusion sur une première série de reproches.
(« Ainsi, nous avons répondu (…) une morale d’action et d’engagement. » p.56)
La conception existentialisme de la subjectivité et l’humanisme.
(« Cependant, on nous reproche encore (…) précisément comme humain. » pp.56-77)
1) L’objection de subjectivisme : réponse.
(« Cependant(…) compréhensible universellement. » pp.56-62)
a) Sens de la subjectivité comme point de départ : elle est la seule doctrine qui permet d’atteindre la vérité absolue et le domaine de l’intersubjectivité.
(« Notre point de départ est en effet (…) autres. » pp.56-59)
(1) Le cogito de Descartes (1596-1650).
(« Notre point de départ (…) sans intermédiaire. » pp.56-57)
(2) La dignité humaine.
(« En second lieu, cette théorie (…) règne matériel. » pp.57-58)
(3) L’égale certitude d’autrui, condition de notre être. L’intersubjectivité.
(« Mais la subjectivité que nous atteignons (…) autres. » pp.58-59)
b) La condition humaine.
(« En outre, s’il est impossible (…) compréhensible universellement. » pp.59-62)
(1) Définition de la condition humaine comme ensemble des limites a priori de l’existence humaine.
(« En outre (…) rapport à elles. » pp.59-60)
(2) L’universalité de l’homme comme projet est construite et non donnée.
(« Et bien que les projets puissent être divers (…) époque qu’il soit. » pp.60-61)
(3) Le caractère absolu de la liberté est compatible avec la relativité de la culture.
(« Cet absolu du choix (…) compréhensible universellement. » pp.61-62)
2) Autres objections relatives au subjectivisme.
(« Cela ne résout pas entièrement l’objection de subjectivisme (…) l’homme se réalisera précisément comme humain. » pp.62-77)
a) L’objection selon laquelle l’existentialisme autorise à faire n’importe quoi revient à trois objections contre son subjectivisme : anarchie, impossibilité de juger les autres et gratuité.
(« La première est la suivante (…) une communauté humaine. » pp.62-74)
(1) Exposé des objections.
(« Cela ne résout pas (…) pas très sérieuses. » pp.62-63)
(2) Réponse à la première objection : l’existentialisme est un anarchisme.
(« D’abord la première objection : vous pouvez choisir n’importe quoi (…) la gratuité du choix. » pp.63-67)
(a) Le caprice est limité car on ne peut pas choisir de ne pas choisir.
(« D’abord(…) caprice ; » pp.63-64)
(b) Le choix n’est pas l’acte gratuit d’André Gide (1869-1951) : il s’effectue en situation.
(« et si l’on croit (…) injuste de le taxer de caprice. » p.64)
(c) La morale et l’œuvre d’art ont en commun la création.
(« Disons plutôt qu’il faut comparer (…) la gratuité du choix. » pp.64-67)
(3) Réponse à la seconde objection selon laquelle il est impossible de juger les autres.
(« En second lieu, on nous dit : vous ne pouvez pas juger les autres. (…) de l’engagement libre. » pp.67-73)
(a) Il est vrai qu’on ne peut juger les autres dans la mesure où c’est la liberté qui fait le projet.
(« En second lieu, on nous dit : vous ne pouvez pas juger les autres (…) communistes. » p.67)
(b) En quel sens on peut juger les autres.
(« Mais on peut juger, cependant (…) de l’engagement libre. » pp.67-73)
a) On peut juger les autres théoriquement : le jugement de la mauvaise foi.
(« On peut juger, d’abord (…) l’attitude de bonne foi. » pp.67-69)
b) On peut juger les autres moralement même si le contenu de la morale est variable : les lâches et les salauds.
(« Et en outre je peux porter un jugement moral. (…) fait au nom de la liberté. » pp.69-71)
c) Deux exemples d’actions morales opposées : Maggie Tulliver et la Sanseverina et deux exemples d’actions immorales.
(« Examinons, par exemple (…) insouciante. » pp.71-73)
d) L’engagement libre permet de juger.
(« Ainsi vous voyez (…) de l’engagement libre. »
(4) Réponse à la troisième objection selon laquelle la doctrine existentialiste manque de sérieux : c’est l’homme qui donne un sens à sa vie et crée ainsi les valeurs.
(« La troisième objection (…) une communauté humaine. » pp.73-74)
b) L’objection de revenir à l’humanisme après sa critique dans La Nausée (1938).
(« On m’a reproché (…) précisément comme humain. » pp.74-77)
(1) L’humanisme que rejette l’existentialisme est celui qui considère l’homme comme la fin et la valeur suprême.
(« Par humanisme on peut entendre (…) nous ne voulons pas. » pp.74-76)
(a) Définition de l’humanisme qui prend l’homme comme fin et valeur suprême.
(« Par humanisme (…) certains hommes. » pp.74-75)
(b) Première critique : l’homme ne peut juger l’homme ni le prendre comme fin car il est à faire.
(« Cet humanisme est absurde (…) il est toujours à faire. » p.75)
(c) Rendre un culte à l’humanité comme Auguste Comte (1798-1857) conduit au fascisme.
(« Et nous ne devons pas croire (…) nous ne voulons pas. » pp.75-76)
(2) L’humanisme existentialiste conçoit toute réalité à partir de l’homme comme transcendance.
(« Mais il y a un autre sens de l’humanisme (…) précisément comme humain. » pp.76-77)
Conclusion. Les objections contre l’existentialisme sont injustes. Il tire les conséquences rigoureuses de son athéisme et soutient que l’homme et non Dieu est la source de toute action.
(« On voit, d’après ces quelques réflexions (…) désespérés. » pp.77-78)
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