Vie.
Épictète est né en 50 ap. J.-C., vraisemblablement en Phrygie. Il était l’esclave d’Épaphrodite ( ?-95), un affranchi qui servit comme secrétaire impérial plusieurs empereurs, Claude (10 av. J.-C.-41ap. J.-C.-54), Néron (37-54-68) qu’il aida à se suicider, Vespasien (9-69-79), Titus (39-79-81), Domitien (51-81-96). Il a donc été emmené à Rome. Son maître a la réputation d’avoir été cruel. Une anecdote veut que son maître le torturant, Épictète aurait prévenu son bourreau en disant : « Attention ! La jambe va se casser ». Puis, la torture continuant, il lui aurait dit : « La jambe est cassée ». On la connaît par le chrétien Origène (~185-~253) qui, au livre VII de son Contre Celse, rapporte les propos de Celse, philosophe épicurien du II° siècle dans son Discours de la vérité contre les chrétiens qui opposait Epictète à Jésus. L’anecdote présente une attitude manifestement stoïcienne. Si on l’accepte, on est amené à penser qu’Epictète a dû suivre des cours de philosophie stoïcienne de Gaius Musonius Rufus (~30-~90) pendant sa captivité.
En 89, il a peut-être quitté Rome suite au décret de bannissement des philosophes pris par l’empereur Domitien (cf. Yann Le Bohec [né en 1943], Naissance, vie et mort de l’empire romain, Picard, 2012, p.94).
En 95, il fut peut-être affranchi à la mort de son maître exécuté par Domitien. C’est peut-être à ce moment qu’il a quitté Rome.
À Nicopolis en Épire, Épictète ouvre une école de philosophie où il enseigne la philosophie stoïcienne. Peut-être qu’il lui arriva de revenir à Rome.
Épictète est mort à Nicopolis en 125 ou en 130.
Œuvres.
Épictète n’a écrit aucun ouvrage.
Parmi ses nombreux disciples, une mention spéciale doit donc être faite à Arrien (~95-~175), haut fonctionnaire et historien (il est notamment l’auteur d’une Histoire d’Alexandre le grand) grâce à qui nous possédons les Entretiensd’Épictète et le Manuel, pensées du maître qu’il a recueillies. Les Entretiens montrent Épictète dialoguant avec divers interlocuteurs. C’était un moment de ses cours qui devaient comprendre des leçons plus techniques d’exposés doctrinaux et des commentaires des œuvres des philosophes antérieurs, notamment stoïciens. Le Manuel est un résumé de la doctrine destinée à être appris par cœur pour être utilisé à tous les moments de la vie. Le terme grec “enkheiridion” traduit par “manuel” signifie littéralement “ce que l’’on a sous la main”.
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