Friedrich
Nietzsche est né à Röcken en Saxe en 1844. Son père était pasteur. Il étudie la
philologie classique (c’est-à-dire le latin et le grec à travers les œuvres) à
l’université de Bonn et devient lui-même professeur à Bâle en 1869. En 1865, il
découvre le grand ouvrage de Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme
représentation. Il est un temps un fervent disciple. Il est l’ami du
musicien Richard Wagner (1813-1883).
Ces deux
maîtres sont présents dans sa première grande œuvre publiée en 1872, La naissance
de la tragédie où apparaît une virulente critique de Socrate. Il publiera
dans cette première philosophie, quatre Considérations intempestives
entre 1873 et 1876. Dans la première, sur Richard Strauss, il fustige le
philistin cultivé. Dans la seconde, De l’utilité et de l’inconvénient de
l’histoire pour la vie, il critique la philosophie de l’histoire de Hegel
et de ses épigones, leur culte du fait accompli et l’idée de progrès, critique
en partie démarquée de celle de Schopenhauer. Dans la troisième, Schopenhauer
éducateur, publiée en 1874, il rend hommage au maître non sans distance.
Dans la dernière, Richard Wagner à Bayreuth, publié en 1876, l’hommage
dissimule mal une prise de distance.
En mai 1878, il rompt avec Wagner. Son état de santé
se dégrade et sa réflexion prend un nouveau tour. À partir de 1879, il obtient
une modeste pension qui lui permettra de ne plus travailler. Il va mener une
vie solitaire et errante. Il séjourne dans les Alpes, en Méditerranée, à Nice,
bref, essentiellement dans les pays latins. Il connut Lou Andréas-Salomé (1861-1937)
qui refusa de l’épouser. Elle devint plus tard, en 1911, l’amie de Freud.
Il écrit ses
grandes œuvres et noircit un grand nombre de cahiers qui constitueront après sa
mort une part non négligeable de son œuvre. On peut citer en 1878, Humain,
trop humain ; en 1880-1881, Aurore ; en 1881-1882, Le
Gai Savoir en quatre livres ; de 1883 à 1885, son grand poème
philosophique Ainsi parlait Zarathoustra où les thèmes de la volonté de
puissance et de l’éternel retour apparaissent clairement ; en 1886 paraît Par
delà bien et mal ainsi que la réédition d’œuvres antérieures augmentées de
préfaces, à savoir Humain trop humain I et II, ce dernier composé
d’Opinions et sentences mêlées et du Voyageur et son ombre ;
Le Gai Savoir en cinq livres ; en 1887 La généalogie de la
morale, ; en 1888, Le cas Wagner, Le crépuscule des idoles,
Nietzsche contre Wagner, L’Antéchrist, et Ecce homo sont
les derniers livres qu’il fait lui-même publier.
Le 3 janvier
1889, il s’effondre à Turin. Il s’enfonce dans la folie dont il ne sortira pas
jusqu’à sa mort en 1900. Il est pris en charge par sa mère. Sa sœur, mariée à
un pangermaniste antisémite, se servira de son œuvre qu’elle mit au service du
III° Reich. C’est elle qui composa à partir de brouillons La volonté de
puissance sur la base d’un projet de Nietzsche qu’il ne réalisa pas et dont
on ne peut reconstituer l’itinéraire que de façon hypothétique.
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