Maurice Merleau-Ponty est né à Rochefort-sur-Mer (Charentes maritimes, 17) le 14 mars 1908. Son père est mort pendant la grande guerre. Sa sœur et lui sont élevés par Louise, leur mère à Paris dans le XVI° arrondissement. Dévote, elles les élèvent dans le catholicisme.
Après des études secondaires au Lycée Louis-le-Grand, il entre à l’École normale supérieure en 1926. En 1929, il fait son diplôme d’études supérieures sous la direction d’Émile Bréhier (1876-1952) dont l’intitulé est « La notion du multiple intelligible chez Plotin » (Saint Aubert 2004, p.322). Il assiste aux conférences de Husserl les 23 et 25 février 1929 qui donneront lieu aux Méditations cartésiennes(avec une traduction de Levinas publiée en 1931).
Il obtient la seconde place à l’agrégation de philosophie en 1930. Il fait son service militaire jusqu’en 1931. Il enseigne alors au lycée de Beauvais durant deux années scolaires (1931-1933). En 1933-1934, il est boursier du Centre national de la Recherche scientifique (C.N.R.S.). Il peut assister à l’école pratique des hautes études au séminaire d’Alexandre Kojève (1902-1968) sur Hegel où il rencontre le psychanalyste Jacques Lacan (1901-1981) qui deviendra son ami. Puis, il retourne enseigner en lycée, à Chartres (1934-1935). Il devint ensuite agrégé répétiteur à l’École normale supérieure jusqu’en 1939. Il séjourne à Louvain du 1erau 6 avril 1939 où il rencontre Eugen Fink (1905-1975), l’assistant de Husserl et le rédacteur de la Sixième méditation cartésienne.
Mobilisé, il rencontre Jean Beaufret (1907-1982) à l’école d’état-major à Vincennes en 1940. Il l’entretient de la phénoménologie (cf. Beaufret 1984, p.3). Il est bientôt libre. Il épouse en 1940, Suzanne Berthe Jolibois (1914-2010), psychiatre. Il enseigne à Paris au lycée Carnot. Il occupe l’appartement de Wladimir Jankélévitch (1903-1885) avec l’accord de ce dernier qui avait été révoqué pour ses origines juives. Il envoie à Jankélévitch les quittances du loyer pour qu’il les règle selon le témoignage de ce dernier. En juin 1941 naît sa fille, Marianne. Durant l’été 1942, lors d’un séjour en Provence, il lit la Sixième méditation cartésienne à partir d’une copie que lui fournit Gaston Berger (1896-1960). En 1943-1945, il refuse de s’engager dans la résistance ( « Sartre jugé par Jankélévitch » Le Monde, 11juin 1985). Puis, il devient professeur de première supérieure (Khâgne) au lycée Condorcet en 1944-1945. Il est reçu docteur ès lettres pour deux travaux publiés tour à tour, La Structure du comportement (1942) et la Phénoménologie de la Perception (1945). C’est Émile Bréhier son directeur de thèse. La soutenance des deux thèses a lieu le 2 juillet 1945 (cf. Noble Stephen A, « De la conscience et du comportement à la conscience perceptive : critiques et enjeux d'une pensée endevenir. Inédits de et sur Merleau-Ponty, 1940-1945 », Revue internationale dephilosophie, 2008/2 (n° 244), p. 127-147. URL :https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2008-2-page-127.htm).
Cette même année, il fait partie du comité de rédaction de la revue Les Temps modernes dont Jean-Paul Sartre, qu’il a connu à l’École normale supérieure, est le directeur, au côté de l’écrivain Michel Leiris (1901-1990) du philosophe Raymond Aron (1905-1983), de Simone de Beauvoir (1908-1986), du journaliste Albert Ollivier (1915-1964) et de l’écrivain Jean Paulhan (1884-1968). Dans le premier numéro des Temps modernes qui paraît en octobre, il publie un article « La guerre a eu lieu ». Dans le numéro 2 qui paraît le 1er novembre, il commente L’être et le Néant de Sartre.
Dans le numéro des Temps modernes du 1er février 1946, il publie « Foi et mauvaise foi ».
Il publie Humanisme et terreur. Essais sur le problème communiste (1947). Il commence une carrière universitaire : maître de conférence puis professeur à l’université de Lyon jusqu’en 1948, année où il est invité à Mexico. Il est chargé de conférences à l’École normale supérieure de 1946 à 1949, maître de conférences puis professeur sans chaire à la Sorbonne de 1949, année où il participe à un congrès international en Italie, jusqu’en 1951. Il est élu au Collège de France en 1952. Il quitte la rédaction de la revue Les Temps modernes pour des divergences politiques avec Sartre relatives aux pays « communistes ». Il écrit notamment « il n’y a pas de socialisme quand un citoyen sur vingt est au camp. » (« L’U.R.S.S. et les camps » repris dans Signes, p.332). Sa leçon inaugurale au Collège de France, Éloge de la philosophie, prononcée le 15 janvier 1953, est publiée la même année. Il consacre ses cours au Collège de France de cette année-là à deux thèmes : le cours du lundi « Recherches sur l’usage littéraire du langage » et le cours du jeudi s’intitule « Le monde sensible et l’expression ».
Il publie Les aventures de la dialectique en 1955. La critique de communisme réel lui vaut un procès fictif par des membres du PCF le 29 novembre 1955 auquel il ne se rend pas. Les procureurs sont Jean-Toussaint Desanti (1914-2002), Henri Lefebvre (1901-1991), Maurice Caveing (né en 1923). Il passe aux yeux de Roger Garaudy (1913-2012), alors communiste, pour un idéologue de la bourgeoisie.
En 1956, il parcourt l’Afrique où il donne des conférences.
En 1958, il fait partie du bureau national du cartel de l’Union des forces démocratiques (UFD) organisée pour les élections législatives de cette année-là. Elle rassemble la gauche non-communiste et se veut antigaulliste.
Signes, un recueil d’articles, paraît en 1960. Il rédige durant l’été son dernier ouvrage, L’œil et l’esprit, qui paraît en janvier 1961.
Il meurt à l’âge de 53 ans le 3 mai 1961 à Paris d’un arrêt cardiaque.
En 1964, Le visible et l’invisible sur lequel il travaillait juste avant sa mort est édité.
En 1966 paraît Sens et non-sens, un recueil d’articles.
En 1968 sont publiés les Résumés de cours. Collège de France, 1952-1960.
En 1969, paraît La prose du monde.
En 1985, Éloge de la philosophie est à nouveau publiée suivie d’essais.
En 1992, sa veuve dépose tous les inédits qu’elle possède à la Bibliothèque nationale (cf. de Saint Aubert Emmanuel, « Relire Merleau-Ponty à la lumière des inédits », Revue internationale de philosophie 2/ 2008 (n° 244), p. 123-125 URL : www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2008-2-page-123.htm.)
En 1995, paraît La nature. Notes de cours du Collège de France,
En 1996 sont publiées des Notes de cours. 1959-1961.
En 2000, paraît Parcours deux. 1951-1961.
En 2001, d’autres cours paraissent : Psychologie et pédagogie de l’enfant. Cours de Sorbonne 1949-1952.
En 2003 ce sont L’institution/La passivité. Notes de cours au Collège de France (1954-1955).
Voir entre autres :
http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/ins_dis/maurice_merleauponty.ht
Bibliographie.
Sur Merleau-Ponty.
Da Silva-Charrak 2005 : Clara Da Silva-Charrak, Merleau-Ponty : Le corps et le sens, PUF, « Philosophies », 2005.
Saint Aubert 2004 : Emmanuel de Saint Aubert, Du lien des êtres aux éléments de l’être. Merleau-Ponty au tournant des années 1945-1951, Paris, Vrin, 2004.
Divers.
Beaufret 1984 : Jean Beaufret (1907-1984), Entretiens avec Frédéric de Towarnicki, PUF, « Épiméthée », 1984.
Article
Noble Stephen A, « De la conscience et du comportement à la conscience perceptive : critiques et enjeux d'une pensée en devenir. Inédits de et sur Merleau-Ponty, 1940-1945 », Revue internationale de philosophie, 2008/2 (n° 244), p. 127-147. URL :https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2008-2-page-127.htm
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