Emmanuel Kant est né à Königsberg le 22 avril 1724,
dans une famille modeste. Son père, Johann-Georg Kant (1682-1746), d’ascendance
écossaise, était un ouvrier sellier. Sa mère, Anna Régina Reuter (1697-1737),
était piétiste, une tendance du protestantisme luthérien qui confine à une
forme de mysticisme. On lui attribue une influence sur son fils. Kant, le
quatrième enfant, avait dix frères et sœurs.
De 1732 à 1740, il étudie au Collegium Fridericanium, un collège piétiste dirigé par Frantz
Albrecht Schultz (1692-1763), théologien piétiste qui avait fait sa philosophie
avec Christian Wolff (1679-1754) le disciple de Leibniz (1646-1716) (cf.
Delbos, La philosophie pratique de Kant, Paris, Félix Alcan, 1905,
p. 25-31).
Le 18 décembre 1737, Kant perd sa mère.
En 1740, Frédéric II (1712-1740-1786) monte sur le trône.
Son oncle, un artisan cordonnier aisé, lui permet de
poursuivre des études universitaires. Il y apprend la théologie, la philosophie
et les sciences. Lorsque son père meurt en 1746, il quitte l’université sans
avoir obtenu tous ses grades. Il gagne sa vie comme précepteur de familles
nobles de Prusse orientale.
En 1746, il publie les Pensées sur la véritable estimation des forces vives (Gedanken
von der wahren Schätzung der lebendigen Kräfte). Le 24 mars, son
père meurt.
En 1754, il publie Recherche sur la question : la Terre a-t-elle subi quelques
modifications dans sa rotation autour de son axe ? et La question : la Terre
vieillit-elle ? examinée au point de vue physique.
En 1755, il obtient la « promotion »
de l’Université de Königsberg, puis l’« habilitation » qui l’autorise
à professer des cours libres à l’Université en qualité de
« privat-docent ». Il y enseigne à peu près tout :
mathématiques, logique, physique, anthropologie, géographie et philosophie. Sa
vie est consacrée à l’étude. S’il est vrai qu’on ne lui connaît pas de
relations féminines (ni masculines), sa table est tous les jours ouverte à des
convives et semble avoir été très joyeuse. La régularité de son existence est
illustrée par sa promenade quotidienne qui permettait aux habitants de
connaître exactement l’heure.
Ses premiers travaux sont ceux d’un universitaire
qui ne serait peut-être pas passé à la postérité. On peut citer son ouvrage de
physique, de cosmologie faudrait-il dire, Histoire universelle de la nature
et théorie du ciel (Allgemeine Naturgeschichte und Theorie des Himmels)
paru en 1755. Il tente de rendre compte de la composition du cosmos avec les
seuls principes de la physique newtonienne sans utiliser l’hypothèse de Dieu comme
l’illustre physicien. Le mathématicien et physicien français, Pierre-Simon de Laplace
(1749-1827) reprendra ce projet. Kant publie Conception nouvelle du mouvement et du repos (Principiorum primorum
cognitionis metaphysicae nova dilucidatio). Le tremblement de terre
de Lisbonne qui aura un si grand retentissement a lieu le premier novembre.
En 1756, Voltaire (1694-1778) donne son Poème sur le désastre de Lisbonne qui
s’en prend à la théodicée de Leibniz et donc refuse l’idée de Providence.
Rousseau y répond dans une lettre datée du 18 août où, fidèle à sa façon, il
accuse l’homme social des maux qu’il attire sur lui. Kant de son côté publie Sur les causes des tremblements de terre, à
l’occasion du sinistre qui a atteint les régions occidentales de l’Europe vers
la fin de l’année dernière (Von den Ursachen der Esderschütterungen bei
Gelengenheit des Unglücks, welches die westliche Länder von Europa gegen das
Ende des vorigen Jahres betroffen hat) ; Histoire et description du tremblement de terre de l’année 1755 (Geschichte
und Naturbeschreibung der merkwürdigsten Vorfälle des Erdbebens, welches an dem
Ende des 1755sten Jahres einen grossen Theil der Erde erschüttert hat) ;
Considération sur les tremblements
de terre observés depuis quelque temps (Fortgesetzte Betrachtungen der seit
einiger Zeit wahrgenommenen Erdschütterungen). C’est le début de la
guerre de sept ans. L’armée russe occupe Königsberg. Les Essais de Hume sont traduits en allemand par J.-G. Sulzer
(1720-1779). Kant publie en latin : Monadologie
physique, exemple de l’usage de la métaphysique unie à la géométrie dans la
science de la nature (Metaphysicae cum geometria iunctae usus in
philosophia naturalis, cuius specimen I. continet monadologiam physicam).
En janvier 1759, Voltaire publie un conte
philosophique Candide ou l’Optimisme qui remet en cause la
théodicée de Leibniz. Kant quant à lui publie Essai de quelques considérations sur l’optimisme (Versuch
einiger Betrachtungen über den Optimismus) qui annonce ses leçons du
semestre d’hiver 1759-1760. Soutenant les thèses leibniziennes sur le meilleur
des mondes possibles, il n’a pas reçu la leçon critique de Voltaire.
En 1762, Rousseau publie Du contrat social et Émile ou
de l’éducation. Condamné à Paris et Genève, il commence une vie errante. Kant
pour sa part publie : De la fausse
subtilité des quatre figures du syllogisme (Die falsche Spitzfindigkeit der vier syllogistischen Figuren). Herder
(1844-1803) suit les cours de Kant.
En 1763, Kant présente au concours de l’Académie de
Berlin sa Recherche sur l’évidence des
principes de la théologie et de la morale (Untersuchung über die
Deutlichkeit der Grundsätze der natürlichen Theologie und der Moral).
Il obtient l’accessit. Il publie : Uniquement
fondement possible d’une démonstration de l’existence de Dieu (Der
einzig mögliche Beweisgrund zu einer Demonstration des Daseins Gottes) ;
Essai pour introduire en philosophie le
concept de grandeur négative (Versuch, den Begriff der negativen Größen
in der Weltweisheit einzuführen). Dans ce dernier texte, Kant pense
la positivité du négatif sur le modèle des entiers relatifs. Il est amené à
penser que le mal est une réalité tout aussi importante que le bien et non une
moindre réalité comme dans la conception de Leibniz.
En 1764, il publie sa Recherche sur l’évidence des principes de la théologie et de la morale ;
Essai sur les maladies de la tête (Versuch
über die Krankheiten des Kopfes) ; Observations sur le sentiment du beau et du sublime (Beobachtungen
über das Gefühl des Schönen und Erhabenen). Kant écrit :
« Newton le premier de tous vit
l’ordre et la régularité unis à une grande simplicité là où avant lui il n’y
avait à trouver que désordre et que multiplicité mal agencée, et depuis ce
temps les comètes vont leur cours en décrivant des orbites géométriques. –
Rousseau le premier de tous découvrit sous la diversité des formes humaines
conventionnelles la nature de l’homme dans les profondeurs où elle était
cachée, ainsi que la loi secrète en vertu de laquelle la Providence est
justifiée par ses observations. Jusqu’alors, l’objection de Manès avait encore
toute sa valeur. Depuis Newton et Rousseau, Dieu est justifié, et désormais la
doctrine de Pope est vraie ». Herder arrête de suivre les cours de
Kant. Il restera en correspondance avec lui.
En 1765, il
présente le Programme des leçons du
semestre d’hiver 1765-1766 (Nachricht von der Einrichtung seiner Vorlesungen in dem
Winterhalbenjahre von 1765-1766). Pour la morale, il se
réfère à Hutcheson (1694-1746), Shaftesbury (1671-1713) et Hume (1711-1776).
C’est cette année que paraissent les Nouveaux
Essais sur l’entendement humain de Leibniz qu’il avait renoncés à publier
suite à la mort de Locke, l’auteur de l’Essai
philosophique concernant l’entendement humain (1689) traduit en français
par Pierre Coste en 1700), contre qui le texte est dirigé.
En 1766 il publie Rêves d’un visionnaire expliqués par des rêves métaphysiques (Träume
eines Geistersehers, erläutert durch Träume der Metaphysik). Il s’y
réfère positivement au Candide de
Voltaire et à son injonction finale : « Il faut cultiver notre jardin ».
En 1768 il publie Du premier fondement de la différence des régions de l’espace (Von
dem ersten Grunde des Unterschiedes der Gegenden im Raume). Le texte
présente la première conception de la priorité de l’espace sur la perception de
la matière, espace qui rend possible que des corps soient donnés.
En 1770, il soutient une thèse rédigée en
latin, De la forme et des principes du monde sensible et intelligible (De mundi sensibilis
atque intelligibilis forma et principiis). Il devient professeur titulaire.
En 1771, il publie un « Compte rendu de
l’ouvrage de Moscati sur la différence de structure des animaux et de l’homme »
(“Recension
von Moscatis Schrift: Von dem körperlichen wesentlichen Unterschiede zwischen
der Structur der Thiere und Menschen“), dans les Königsbergschen gelehrte und politische Zeitungen.
Dans une lettre du 21 février 1772 à Marcus
Herz (1747-1803), un de ses étudiants juifs, Kant donne la première formulation
du problème critique. Il annonce un ouvrage sur « les limites de la
sensibilité et de la raison » qui paraît annoncer la Critique de la Raison pure.
En 1774, Johann Bernhard Basedow (1724-1790)
ouvre son Philanthropinum, une
institution d’éducation démarquée de l’Émile de Rousseau.
En 1775, il publie Des différentes races humaines (Über
die verschiedenen Racen der Menschen).
En 1776, Kant publie Sur l’institut philanthropique (Aufsätze, das
Philanthropin betreffend) de Dessau de Basedow.
En 1781, après un silence relatif, il publie
à Riga, la première version de son premier ouvrage fondamental : la Critique
de la raison pure (Kritik der
reinen Vernunft). Ce gros livre écrit
pour des philosophes professionnels constitue une critique de la philosophie ou
plutôt de la métaphysique, c’est-à-dire de la prétention de connaître par la
raison les principes de la réalité, à savoir l’âme, le monde et Dieu.
Il propose une version abrégée de la Critique de la Raison pure en
1783 : Prolégomènes à toute métaphysique future qui se présentera comme
science (Prolegomena zu einer
jeden künftigen Metaphysik, die als Wissenschaft wird auftreten können). Il écrit dans la préface : « Ce fut l’avertissement de David Hume, qui,
voilà plusieurs années, me sortit de mon sommeil dogmatique (…) ».
En 1784, il publie deux articles de
philosophie de l’histoire dans la Revue
mensuelle berlinoise : l’Idée d’une histoire universelle
d’un point de vue cosmopolitique (Idee
zu einer allgemeinen Geschichte in weltbürgerlicher Absicht) et Réponse
à la question : qu’est-ce que les Lumières ? (Beantwortung der Frage: Was ist
Aufklärung). Il y dialogue avec Moïse Mendelssohn (1729-1786) qui
écrit également un article. Juif attaché à sa religion et à son peuple, luttant
contre l’oppression dont il était victime, son point de vue est celui d’une
liberté qui ne nie pas les attaches culturelles (cf. Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme, Sur
l’antisémitisme, Points 1984, note 2 p.134).
Il publie en 1785 un premier livre sur la
morale depuis l’instauration de la philosophie critique : les Fondements
de la métaphysique des mœurs (Grundlegung zur
Metaphysik der Sitten). L’idée
est là encore révolutionnaire. C’est sur l’idée du devoir et non sur celle du
bien (y compris Dieu) ou de bonheur que la morale doit être fondée. Kant ne
prétend pas d’ailleurs fonder une morale mais rendre compte de la morale de
tous les hommes. Il publie un Compte
rendu de l’ouvrage de Herder : Idées sur la philosophie de l’histoire de
l’humanité (Recensionen von J.G. Herders Ideen zur Philosophie der
Geschichte der Menschheit. Theil 1. 2.). C’est un ses anciens élèves, partisan des préjugés contre les Lumières.
Il publie également De l’illégitimité de
la contrefaçon des livres ; Définition
du concept de race humaine (Bestimmung
des Begriffs der Menschenrace) ; Sur
les volcans de la lune (Über die Vulkane
im Monde).
Johann Schultz (1739-1805), un de ses disciples, lance une revue quotidienne dédiée à la
philosophie critique de Kant, l’Allgemeine
Literaturzeitung à Iéna.
En 1786, Frédéric II meurt et avec lui un roi
protecteur d’une certaine liberté de penser. Frédéric-Guillaume II (1744-1786-1797) lui succède. Kant publie les Premiers
principes de la métaphysique de la nature (Metaphysische Anfangsgründe der Naturwissenschaft) qui sont une
fondation de la physique newtonienne. Il publie un article de philosophie de
l’histoire, les Conjectures sur les commencements de l’histoire humaine (Mutmaßlicher Anfang der
Menschengeschichte) et un ouvrage de philosophie politique Sur le : Principe du droit naturel, de
Huseland (Recension von Gottlieb
Huseland's Versuch über den Grundsatz des Naturrechts). Jacobi (1743-1819),
qui soutient la primauté de la foi, accuse les partisans des Lumières d’être
des suppôts de Spinoza et du panthéisme. Il s’en prend à Mendelssohn. Kant
intervient dans cette querelle du spinozisme avec son Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?
En 1787, il publie une seconde édition, très
remaniée de la Critique de la Raison pure,
qui diminue fortement le rôle de l’imagination dans la constitution de la
connaissance et augmente le rôle de l’entendement.
En 1788, c’est la deuxième critique, la Critique
de la raison pratique (Kritik der
praktischen Vernunft).
Kant y montre que la raison, facteur d’illusion lorsqu’elle veut connaître, est
le seul principe légitime, lorsqu’il s’agit d’agir. Il réintroduit les idées
d’immortalité de l’âme, de liberté et de Dieu comme des postulats qui découlent
du devoir moral. Un article intitulé De l’usage des principes téléologiques
en philosophie (Über den Gebrauch teleologischer Prinzipien in der
Philosophie) complète ses
réflexions de philosophie de l’histoire. Il publie également Sur une médecine philosophique du corps.
Le ministre Johann Von Wöllner (1732-1800) prend un édit sur la religion qui
limite la liberté du règne de Frédéric II sur ses questions.
En avril 1790, c’est la troisième critique de
Kant, la Critique de la faculté de juger (Kritik der Urteilskraft). Il en a écarté une importante préface qui sera publiée en 1794 par
Jakob Sigismund Beck (1760-1840), un de ses élèves. Le philosophe examine dans la
première partie de cette troisième critique le jugement esthétique et dans la
seconde partie le jugement téléologique. Cette critique a pour fonction
explicite d’unifier les deux précédentes et de donner à la philosophie critique
son unité. Kant publie en même temps un texte polémique contre un de ses
opposants, le pasteur et théologie, Johann August Eberhard (1739-1809) : Sur une découverte selon laquelle toute
nouvelle critique de la raison pure serait rendue superflue par une plus
ancienne (Über eine Entdeckung,
nach der alle neue Kritik der reinen Vernunft durch eine ältere entbehrlich
gemacht werden soll) qu’on
abrège en Réponse à Eberhard (Streitschrift gegen Eberhardt). Il publie en appendice à l’ouvrage de
Borowski, Cagliostro, « Sur le
mysticisme et les moyens d’y remédier ».
En 1791, il publie Sur l’échec de toute tentative philosophique en matière de théodicée (Über das Mißlingen aller philosophischen
Versuche in der Theodicee) et Sur la
question mise au concours pour l’année 1791 par l’Académie de Berlin :
Quels progrès effectifs a accomplis la métaphysique depuis l’époque de Leibniz
et de Wolf ?
En 1792, il publie dans le Berlinische Monatsschrift le début de
son essai Sur le mal radical. Il ne
peut en achever la publication à cause de la censure. Fichte (1762-1814) fait
paraître sans nom d’auteur Critique de
toute révélation. On attribue l’ouvrage à Kant. Il publie un démenti.
Il publie en 1793 un ouvrage sur la religion,
La religion dans les limites de la simple raison (Die Religion innerhalb der Grenzen der bloßen Vernunft), qui paraît être une tentative de
rationalisation du christianisme, seule religion conforme à la raison selon
Kant, mais un christianisme où la révélation et le sacrifice du Christ ne
jouent aucun rôle. La défense de sa morale contre Christian Garve (1742-1798),
de sa politique contre Hobbes (1588-1679) ou contre August Wilhelm Rehberg (1757-1836)
qui venait de publier ses Recherches sur
la révolution française, autrement dit contre la révolution, et de sa
philosophie de l’histoire contre Mendelssohn, l’occupe dans un long article
intitulé Sur un lieu commun : il se peut que ce soit juste en théorie,
mais, en pratique, cela ne vaut rien (Über den
Gemeinspruch: Das mag in der Theorie richtig sein, taugt aber nicht für die
Praxis), en abrégé Théorie
et pratique.
En 1794, il est nommé membre de l’Académie de
Saint-Pétersbourg. Il publie La Fin de
toutes choses (Das Ende aller Dinge), De
l’influence de la lune sur le temps (Etwas
über den Einfluß des Mondes auf die Witterung). Il autorise Jacob Sigismund
Beck (1761-1840), un ancien étudiant, à inclure Sur la philosophie en général dans ses Extraits des ouvrages critiques de Kant. Fichte (1762-1814) publie
la Théorie de la science en
prétendant continuer Kant, ce que ce dernier refusera toujours.
Kant intervient de nouveau dans le champ de
la philosophie de l’histoire avec son Projet de paix perpétuelle (Zum ewigen Frieden. Ein philosophischer Entwurf) en 1795, qui sera son premier ouvrage
traduit en français par un prussien enthousiaste de la révolution française.
Il quitte l’enseignement en 1796 : son
dernier cours a lieu le 23 juillet. Il publie Sur l’organe de l’âme. À propos de l’ouvrage de Sömmering ; Sur un ton supérieur récemment pris en
philosophie (Von einem neuerdings
erhobenem vornehmen Ton in der Philosophie) ; Annonce de la prochaine
conclusion d’un traité de paix perpétuelle en philosophie (Verkündigung des nahen Abschlusses eines
Tractats zum ewigen Frieden in der Philosophie). Son disciple Beck,
dans son Unique point de vue duquel la
philosophie critique doit être jugée répond aux attaques de Gottlob Ernst Schulze
(1761-1833), qui avait publié en 1792 un Ænesidemus
anonymement, et de Jacobi sur la notion de chose en soi.
En 1797, il publie la Métaphysique des
mœurs en deux parties, la Doctrine du droit et la Doctrine de la
vertu (Die Metaphysik
der Sitten, 1. Metaphysischen Anfangsgründe der Rechtslehre ; 2.
Metaphysischen Anfangsgründe der Tugendlehre). Ce sont les parties positives de sa « critique de la raison
pratique ».
En 1798, il publie le Conflit des facultés (Der Streit der
Fakultäten). Dans cet ouvrage, il
montre dans une première section comment la philosophie résout son conflit avec
les facultés de théologie sur la religion, dans la seconde section comment elle
résout son conflit avec la faculté de droit sur l’histoire et dans la troisième
son conflit avec la faculté de médecine dans le régime de vie. Dans la seconde
section, Kant y analyse la révolution française comme un événement capital pour
la compréhension du destin de l’humanité. On lui attribue d’avoir interrompu sa
célèbre promenade de l’après-midi pour attendre des nouvelles de la révolution
française. Il publie également l’Anthropologie
du point de vue pragmatique (Anthropologie
in pragmatischer Hinsicht) ainsi que Sur
la fabrication des livres (Über die
Buchmacherei). Une deuxième édition de la Doctrine du droit est donnée. Dans une lettre datée du 21 septembre,
Kant écrit à Garve : « Ce n’est
pas l’examen de la nature de Dieu, de l’immortalité, etc. mais l’antinomie de
la raison pure (…). C’est l’antinomie de la raison pure : “le monde a un
commencement. – Il n’a pas de commencement, etc. jusqu’à la quatrième : Il
y a une liberté en l’homme – contre : il n’y a pas de liberté, tout est en
lui, au contraire, nécessité naturelle ; c’est cette antinomie qui m’a d’abord
réveillé de mon sommeil dogmatique et m’a conduit à la Critique de la Raison Pure
elle-même afin de supprimer le scandale de la contradiction apparente de la
raison avec elle-même. » (AK, XII, 256-258 ; Kant, Correspondance, Gallimard, 1981, p.705).
Avant sa mort, ses disciples feront paraître
un certain nombre d’ouvrages.
La Logique (Immanuel Kants Logik) est publiée par Gottlob Benjamin Jäsche (1762-1842)
en 1800.
La Géographie physique (Immanuel Kants physische Geographie) est publiée par Friedrich Theodor Rink (1770-1821)
en 1802.
En 1803 Rink publie les Propos de
Pédagogie (Über Pädagogik). La même année a lieu la deuxième édition de
la Doctrine de la vertu.
Kant meurt le 12 février 1804.
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