mercredi 17 juin 2015

Kant, biographie

Emmanuel Kant est né à Königsberg le 22 avril 1724, dans une famille modeste. Son père, Johann-Georg Kant (1682-1746), d’ascendance écossaise, était un ouvrier sellier. Sa mère, Anna Régina Reuter (1697-1737), était piétiste, une tendance du protestantisme luthérien qui confine à une forme de mysticisme. On lui attribue une influence sur son fils. Kant, le quatrième enfant, avait dix frères et sœurs.
De 1732 à 1740, il étudie au Collegium Fridericanium, un collège piétiste dirigé par Frantz Albrecht Schultz (1692-1763), théologien piétiste qui avait fait sa philosophie avec Christian Wolff (1679-1754) le disciple de Leibniz (1646-1716) (cf. Delbos, La philosophie pratique de Kant, Paris, Félix Alcan, 1905, p. 25-31).
Le 18 décembre 1737, Kant perd sa mère.
En 1740, Frédéric II (1712-1740-1786) monte sur le trône.
Son oncle, un artisan cordonnier aisé, lui permet de poursuivre des études universitaires. Il y apprend la théologie, la philosophie et les sciences. Lorsque son père meurt en 1746, il quitte l’université sans avoir obtenu tous ses grades. Il gagne sa vie comme précepteur de familles nobles de Prusse orientale.
En 1746, il publie les Pensées sur la véritable estimation des forces vives (Gedanken von der wahren Schätzung der lebendigen Kräfte). Le 24 mars, son père meurt.
En 1754, il publie Recherche sur la question : la Terre a-t-elle subi quelques modifications dans sa rotation autour de son axe ? et La question : la Terre vieillit-elle ? examinée au point de vue physique.
En 1755, il obtient la « promotion » de l’Université de Königsberg, puis l’« habilitation » qui l’autorise à professer des cours libres à l’Université en qualité de « privat-docent ». Il y enseigne à peu près tout : mathématiques, logique, physique, anthropologie, géographie et philosophie. Sa vie est consacrée à l’étude. S’il est vrai qu’on ne lui connaît pas de relations féminines (ni masculines), sa table est tous les jours ouverte à des convives et semble avoir été très joyeuse. La régularité de son existence est illustrée par sa promenade quotidienne qui permettait aux habitants de connaître exactement l’heure.
Ses premiers travaux sont ceux d’un universitaire qui ne serait peut-être pas passé à la postérité. On peut citer son ouvrage de physique, de cosmologie faudrait-il dire, Histoire universelle de la nature et théorie du ciel (Allgemeine Naturgeschichte und Theorie des Himmels) paru en 1755. Il tente de rendre compte de la composition du cosmos avec les seuls principes de la physique newtonienne sans utiliser l’hypothèse de Dieu comme l’illustre physicien. Le mathématicien et physicien français, Pierre-Simon de Laplace (1749-1827) reprendra ce projet. Kant publie Conception nouvelle du mouvement et du repos (Principiorum primorum cognitionis metaphysicae nova dilucidatio). Le tremblement de terre de Lisbonne qui aura un si grand retentissement a lieu le premier novembre.
En 1756, Voltaire (1694-1778) donne son Poème sur le désastre de Lisbonne qui s’en prend à la théodicée de Leibniz et donc refuse l’idée de Providence. Rousseau y répond dans une lettre datée du 18 août où, fidèle à sa façon, il accuse l’homme social des maux qu’il attire sur lui. Kant de son côté publie Sur les causes des tremblements de terre, à l’occasion du sinistre qui a atteint les régions occidentales de l’Europe vers la fin de l’année dernière (Von den Ursachen der Esderschütterungen bei Gelengenheit des Unglücks, welches die westliche Länder von Europa gegen das Ende des vorigen Jahres betroffen hat) ; Histoire et description du tremblement de terre de l’année 1755 (Geschichte und Naturbeschreibung der merkwürdigsten Vorfälle des Erdbebens, welches an dem Ende des 1755sten Jahres einen grossen Theil der Erde erschüttert hat) ; Considération sur les tremblements de terre observés depuis quelque temps (Fortgesetzte Betrachtungen der seit einiger Zeit wahrgenommenen Erdschütterungen). C’est le début de la guerre de sept ans. L’armée russe occupe Königsberg. Les Essais de Hume sont traduits en allemand par J.-G. Sulzer (1720-1779). Kant publie en latin : Monadologie physique, exemple de l’usage de la métaphysique unie à la géométrie dans la science de la nature (Metaphysicae cum geometria iunctae usus in philosophia naturalis, cuius specimen I. continet monadologiam physicam).
En janvier 1759, Voltaire publie un conte philosophique Candide ou l’Optimisme qui remet en cause la théodicée de Leibniz. Kant quant à lui publie Essai de quelques considérations sur l’optimisme (Versuch einiger Betrachtungen über den Optimismus) qui annonce ses leçons du semestre d’hiver 1759-1760. Soutenant les thèses leibniziennes sur le meilleur des mondes possibles, il n’a pas reçu la leçon critique de Voltaire.
En 1762, Rousseau publie Du contrat social et Émile ou de l’éducation. Condamné à Paris et Genève, il commence une vie errante. Kant pour sa part publie : De la fausse subtilité des quatre figures du syllogisme (Die falsche Spitzfindigkeit der vier syllogistischen Figuren). Herder (1844-1803) suit les cours de Kant.
En 1763, Kant présente au concours de l’Académie de Berlin sa Recherche sur l’évidence des principes de la théologie et de la morale (Untersuchung über die Deutlichkeit der Grundsätze der natürlichen Theologie und der Moral). Il obtient l’accessit. Il publie : Uniquement fondement possible d’une démonstration de l’existence de Dieu (Der einzig mögliche Beweisgrund zu einer Demonstration des Daseins Gottes) ; Essai pour introduire en philosophie le concept de grandeur négative (Versuch, den Begriff der negativen Größen in der Weltweisheit einzuführen). Dans ce dernier texte, Kant pense la positivité du négatif sur le modèle des entiers relatifs. Il est amené à penser que le mal est une réalité tout aussi importante que le bien et non une moindre réalité comme dans la conception de Leibniz.
En 1764, il publie sa Recherche sur l’évidence des principes de la théologie et de la morale ; Essai sur les maladies de la tête (Versuch über die Krankheiten des Kopfes) ; Observations sur le sentiment du beau et du sublime (Beobachtungen über das Gefühl des Schönen und Erhabenen). Kant écrit : « Newton le premier de tous vit l’ordre et la régularité unis à une grande simplicité là où avant lui il n’y avait à trouver que désordre et que multiplicité mal agencée, et depuis ce temps les comètes vont leur cours en décrivant des orbites géométriques. – Rousseau le premier de tous découvrit sous la diversité des formes humaines conventionnelles la nature de l’homme dans les profondeurs où elle était cachée, ainsi que la loi secrète en vertu de laquelle la Providence est justifiée par ses observations. Jusqu’alors, l’objection de Manès avait encore toute sa valeur. Depuis Newton et Rousseau, Dieu est justifié, et désormais la doctrine de Pope est vraie ». Herder arrête de suivre les cours de Kant. Il restera en correspondance avec lui.
En 1765, il présente le Programme des leçons du semestre d’hiver 1765-1766 (Nachricht von der Einrichtung seiner Vorlesungen in dem Winterhalbenjahre von 1765-1766). Pour la morale, il se réfère à Hutcheson (1694-1746), Shaftesbury (1671-1713) et Hume (1711-1776). C’est cette année que paraissent les Nouveaux Essais sur l’entendement humain de Leibniz qu’il avait renoncés à publier suite à la mort de Locke, l’auteur de l’Essai philosophique concernant l’entendement humain (1689) traduit en français par Pierre Coste en 1700), contre qui le texte est dirigé.
En 1766 il publie Rêves d’un visionnaire expliqués par des rêves métaphysiques (Träume eines Geistersehers, erläutert durch Träume der Metaphysik). Il s’y réfère positivement au Candide de Voltaire et à son injonction finale : « Il faut cultiver notre jardin ».
En 1768 il publie Du premier fondement de la différence des régions de l’espace (Von dem ersten Grunde des Unterschiedes der Gegenden im Raume). Le texte présente la première conception de la priorité de l’espace sur la perception de la matière, espace qui rend possible que des corps soient donnés.
En 1770, il soutient une thèse rédigée en latin, De la forme et des principes du monde sensible et intelligible (De mundi sensibilis atque intelligibilis forma et principiis). Il devient professeur titulaire.
En 1771, il publie un « Compte rendu de l’ouvrage de Moscati sur la différence de structure des animaux et de l’homme » (“Recension von Moscatis Schrift: Von dem körperlichen wesentlichen Unterschiede zwischen der Structur der Thiere und Menschen“), dans les Königsbergschen gelehrte und politische Zeitungen.
Dans une lettre du 21 février 1772 à Marcus Herz (1747-1803), un de ses étudiants juifs, Kant donne la première formulation du problème critique. Il annonce un ouvrage sur « les limites de la sensibilité et de la raison » qui paraît annoncer la Critique de la Raison pure.
En 1774, Johann Bernhard Basedow (1724-1790) ouvre son Philanthropinum, une institution d’éducation démarquée de l’Émile de Rousseau.
En 1775, il publie Des différentes races humaines (Über die verschiedenen Racen der Menschen).
En 1776, Kant publie Sur l’institut philanthropique (Aufsätze, das Philanthropin betreffend) de Dessau de Basedow.
En 1781, après un silence relatif, il publie à Riga, la première version de son premier ouvrage fondamental : la Critique de la raison pure (Kritik der reinen Vernunft). Ce gros livre écrit pour des philosophes professionnels constitue une critique de la philosophie ou plutôt de la métaphysique, c’est-à-dire de la prétention de connaître par la raison les principes de la réalité, à savoir l’âme, le monde et Dieu.
Il propose une version abrégée de la Critique de la Raison pure en 1783 : Prolégomènes à toute métaphysique future qui se présentera comme science (Prolegomena zu einer jeden künftigen Metaphysik, die als Wissenschaft wird auftreten können). Il écrit dans la préface : « Ce fut l’avertissement de David Hume, qui, voilà plusieurs années, me sortit de mon sommeil dogmatique (…) ».
En 1784, il publie deux articles de philosophie de l’histoire dans la Revue mensuelle berlinoise : l’Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique (Idee zu einer allgemeinen Geschichte in weltbürgerlicher Absicht) et Réponse à la question : qu’est-ce que les Lumières ? (Beantwortung der Frage: Was ist Aufklärung). Il y dialogue avec Moïse Mendelssohn (1729-1786) qui écrit également un article. Juif attaché à sa religion et à son peuple, luttant contre l’oppression dont il était victime, son point de vue est celui d’une liberté qui ne nie pas les attaches culturelles (cf. Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme, Sur l’antisémitisme, Points 1984, note 2 p.134).
Il publie en 1785 un premier livre sur la morale depuis l’instauration de la philosophie critique : les Fondements de la métaphysique des mœurs (Grundlegung zur Metaphysik der Sitten). L’idée est là encore révolutionnaire. C’est sur l’idée du devoir et non sur celle du bien (y compris Dieu) ou de bonheur que la morale doit être fondée. Kant ne prétend pas d’ailleurs fonder une morale mais rendre compte de la morale de tous les hommes. Il publie un Compte rendu de l’ouvrage de Herder : Idées sur la philosophie de l’histoire de l’humanité (Recensionen von J.G. Herders Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit. Theil 1. 2.). C’est un ses anciens élèves, partisan des préjugés contre les Lumières. Il publie également De l’illégitimité de la contrefaçon des livres ; Définition du concept de race humaine (Bestimmung des Begriffs der Menschenrace) ; Sur les volcans de la lune (Über die Vulkane im Monde).
Johann Schultz (1739-1805), un de ses disciples, lance une revue quotidienne dédiée à la philosophie critique de Kant, l’Allgemeine Literaturzeitung à Iéna.
En 1786, Frédéric II meurt et avec lui un roi protecteur d’une certaine liberté de penser. Frédéric-Guillaume II (1744-1786-1797) lui succède. Kant publie les Premiers principes de la métaphysique de la nature (Metaphysische Anfangsgründe der Naturwissenschaft) qui sont une fondation de la physique newtonienne. Il publie un article de philosophie de l’histoire, les Conjectures sur les commencements de l’histoire humaine (Mutmaßlicher Anfang der Menschengeschichte) et un ouvrage de philosophie politique Sur le : Principe du droit naturel, de Huseland (Recension von Gottlieb Huseland's Versuch über den Grundsatz des Naturrechts). Jacobi (1743-1819), qui soutient la primauté de la foi, accuse les partisans des Lumières d’être des suppôts de Spinoza et du panthéisme. Il s’en prend à Mendelssohn. Kant intervient dans cette querelle du spinozisme avec son Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ?
En 1787, il publie une seconde édition, très remaniée de la Critique de la Raison pure, qui diminue fortement le rôle de l’imagination dans la constitution de la connaissance et augmente le rôle de l’entendement.
En 1788, c’est la deuxième critique, la Critique de la raison pratique (Kritik der praktischen Vernunft). Kant y montre que la raison, facteur d’illusion lorsqu’elle veut connaître, est le seul principe légitime, lorsqu’il s’agit d’agir. Il réintroduit les idées d’immortalité de l’âme, de liberté et de Dieu comme des postulats qui découlent du devoir moral. Un article intitulé De l’usage des principes téléologiques en philosophie (Über den Gebrauch teleologischer Prinzipien in der Philosophie) complète ses réflexions de philosophie de l’histoire. Il publie également Sur une médecine philosophique du corps. Le ministre Johann Von Wöllner (1732-1800) prend un édit sur la religion qui limite la liberté du règne de Frédéric II sur ses questions.
En avril 1790, c’est la troisième critique de Kant, la Critique de la faculté de juger (Kritik der Urteilskraft). Il en a écarté une importante préface qui sera publiée en 1794 par Jakob Sigismund Beck (1760-1840), un de ses élèves. Le philosophe examine dans la première partie de cette troisième critique le jugement esthétique et dans la seconde partie le jugement téléologique. Cette critique a pour fonction explicite d’unifier les deux précédentes et de donner à la philosophie critique son unité. Kant publie en même temps un texte polémique contre un de ses opposants, le pasteur et théologie, Johann August Eberhard (1739-1809) : Sur une découverte selon laquelle toute nouvelle critique de la raison pure serait rendue superflue par une plus ancienne (Über eine Entdeckung, nach der alle neue Kritik der reinen Vernunft durch eine ältere entbehrlich gemacht werden soll) qu’on abrège en Réponse à Eberhard (Streitschrift gegen Eberhardt). Il publie en appendice à l’ouvrage de Borowski, Cagliostro, « Sur le mysticisme et les moyens d’y remédier ».
En 1791, il publie Sur l’échec de toute tentative philosophique en matière de théodicée (Über das Mißlingen aller philosophischen Versuche in der Theodicee) et Sur la question mise au concours pour l’année 1791 par l’Académie de Berlin : Quels progrès effectifs a accomplis la métaphysique depuis l’époque de Leibniz et de Wolf ?
En 1792, il publie dans le Berlinische Monatsschrift le début de son essai Sur le mal radical. Il ne peut en achever la publication à cause de la censure. Fichte (1762-1814) fait paraître sans nom d’auteur Critique de toute révélation. On attribue l’ouvrage à Kant. Il publie un démenti.
Il publie en 1793 un ouvrage sur la religion, La religion dans les limites de la simple raison (Die Religion innerhalb der Grenzen der bloßen Vernunft), qui paraît être une tentative de rationalisation du christianisme, seule religion conforme à la raison selon Kant, mais un christianisme où la révélation et le sacrifice du Christ ne jouent aucun rôle. La défense de sa morale contre Christian Garve (1742-1798), de sa politique contre Hobbes (1588-1679) ou contre August Wilhelm Rehberg (1757-1836) qui venait de publier ses Recherches sur la révolution française, autrement dit contre la révolution, et de sa philosophie de l’histoire contre Mendelssohn, l’occupe dans un long article intitulé Sur un lieu commun : il se peut que ce soit juste en théorie, mais, en pratique, cela ne vaut rien (Über den Gemeinspruch: Das mag in der Theorie richtig sein, taugt aber nicht für die Praxis), en abrégé Théorie et pratique.
En 1794, il est nommé membre de l’Académie de Saint-Pétersbourg. Il publie La Fin de toutes choses (Das Ende aller Dinge), De l’influence de la lune sur le temps (Etwas über den Einfluß des Mondes auf die Witterung). Il autorise Jacob Sigismund Beck (1761-1840), un ancien étudiant, à inclure Sur la philosophie en général dans ses Extraits des ouvrages critiques de Kant. Fichte (1762-1814) publie la Théorie de la science en prétendant continuer Kant, ce que ce dernier refusera toujours.
Kant intervient de nouveau dans le champ de la philosophie de l’histoire avec son Projet de paix perpétuelle (Zum ewigen Frieden. Ein philosophischer Entwurf) en 1795, qui sera son premier ouvrage traduit en français par un prussien enthousiaste de la révolution française.
Il quitte l’enseignement en 1796 : son dernier cours a lieu le 23 juillet. Il publie Sur l’organe de l’âme. À propos de l’ouvrage de Sömmering ; Sur un ton supérieur récemment pris en philosophie (Von einem neuerdings erhobenem vornehmen Ton in der Philosophie) ; Annonce de la prochaine conclusion d’un traité de paix perpétuelle en philosophie (Verkündigung des nahen Abschlusses eines Tractats zum ewigen Frieden in der Philosophie). Son disciple Beck, dans son Unique point de vue duquel la philosophie critique doit être jugée répond aux attaques de Gottlob Ernst Schulze (1761-1833), qui avait publié en 1792 un Ænesidemus anonymement, et de Jacobi sur la notion de chose en soi.
En 1797, il publie la Métaphysique des mœurs en deux parties, la Doctrine du droit et la Doctrine de la vertu (Die Metaphysik der Sitten, 1. Metaphysischen Anfangsgründe der Rechtslehre ; 2. Metaphysischen Anfangsgründe der Tugendlehre). Ce sont les parties positives de sa « critique de la raison pratique ».
En 1798, il publie le Conflit des facultés (Der Streit der Fakultäten). Dans cet ouvrage, il montre dans une première section comment la philosophie résout son conflit avec les facultés de théologie sur la religion, dans la seconde section comment elle résout son conflit avec la faculté de droit sur l’histoire et dans la troisième son conflit avec la faculté de médecine dans le régime de vie. Dans la seconde section, Kant y analyse la révolution française comme un événement capital pour la compréhension du destin de l’humanité. On lui attribue d’avoir interrompu sa célèbre promenade de l’après-midi pour attendre des nouvelles de la révolution française. Il publie également l’Anthropologie du point de vue pragmatique (Anthropologie in pragmatischer Hinsicht) ainsi que Sur la fabrication des livres (Über die Buchmacherei). Une deuxième édition de la Doctrine du droit est donnée. Dans une lettre datée du 21 septembre, Kant écrit à Garve : « Ce n’est pas l’examen de la nature de Dieu, de l’immortalité, etc. mais l’antinomie de la raison pure (…). C’est l’antinomie de la raison pure : “le monde a un commencement. – Il n’a pas de commencement, etc. jusqu’à la quatrième : Il y a une liberté en l’homme – contre : il n’y a pas de liberté, tout est en lui, au contraire, nécessité naturelle ; c’est cette antinomie qui m’a d’abord réveillé de mon sommeil dogmatique et m’a conduit à la Critique de la Raison Pure elle-même afin de supprimer le scandale de la contradiction apparente de la raison avec elle-même. » (AK, XII, 256-258 ; Kant, Correspondance, Gallimard, 1981, p.705).
Avant sa mort, ses disciples feront paraître un certain nombre d’ouvrages.
La Logique (Immanuel Kants Logik) est publiée par Gottlob Benjamin Jäsche (1762-1842) en 1800.
La Géographie physique (Immanuel Kants physische Geographie) est publiée par Friedrich Theodor Rink (1770-1821) en 1802.
En 1803 Rink publie les Propos de Pédagogie (Über Pädagogik). La même année a lieu la deuxième édition de la Doctrine de la vertu.
Kant meurt le 12 février 1804.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire