Henri Bergson
est né le 18 octobre 1859 à Paris. Son père, Michel Bergson (1820-1898) était
un pianiste et compositeur juif polonais exilé. Sa mère, Catherine Levison
(1834-1928), était une juive anglaise. Elle ne lui parla qu’en anglais. Il fut
élevé dans la tradition juive. Il est le second enfant d’une phratrie qui en
comptera sept.
En 1863, son
père est nommé au Conservatoire de Genève. Toute la famille y déménage.
Le 28 février
1865 naît, à Genève, sa sœur Moina (1865-1928).
En 1866, la
famille revient à Paris. Son père ne connaît pas un succès suffisant.
Après un
séjour en Angleterre, il revient en France vers neuf ans où il fait ses études.
À partir de
1868, il est élève au lycée Bonaparte (actuellement lycée Condorcet).
En 1870, les
parents de Bergson s’installent à nouveau et définitivement à Londres. Henri
est pensionnaire à l’institution Springer à Paris. L’été, il rejoint ses
parents à Londres.
En 1875, il
obtient le premier prix de Rhétorique au Concours général.
En 1876, il
obtient le premier prix de philosophie au Concours général.
En 1877, il
obtient le premier prix de mathématiques au Concours général. Il fut donc aussi
brillant en science qu’en lettres.
Il s’engage
dans la section « Lettres » de l’École Normale Supérieure
contrairement aux conseils de son professeur de mathématiques. Il y entre troisième
en 1878 dans la même promotion que Jean Jaurès (1859-1914), premier. Il a
également pour condisciple Émile Durkheim (1859-1917) le futur fondateur de la
sociologie française, voire de la sociologie tout court, le futur psychiatre,
Pierre Janet (1859-1947), le futur historien et évêque, Alfred Baudrillart
(1959-1942). Il a comme professeur le kantien Émile Boutroux (1845-1921) et
l’historien Numa Denis Fustel de Coulanges (1830-1889), célèbre auteur de La cité antique (1864).
Le 5 novembre
1880, à sa majorité donc, il opte pour la nationalité française, ce que lui permet
le droit du sol. Cela valide également son entrée à l’École normale supérieure.
Il devient agrégé
de philosophie en 1881 (troisième derrière Jaurès second). Il est professeur au
lycée d’Angers.
En 1882, il
est professeur de littérature à l’École supérieure de jeunes filles d’Angers.
En 1883, il
est professeur au lycée de Clermont Ferrand. Il publie James Sully. Les illusions des sens et de l’esprit. En 1884, il est
chargé de conférence à l’Université de Clermont Ferrand.
En 1884, il
donne des Extraits de Lucrèce. Il est
chargé de cours à l’université de Clermont-Ferrand.
En 1888, il
devient professeur suppléant aux lycées Louis-le-Grand et Henri-IV à Paris.
En 1889, il
enseigne au collège Rollin à Paris. Il soutient ses deux thèses de doctorat
devant Émile Boutroux et Paul Janet (1823-1899). Sa thèse principale, soutenue
le 27 décembre 1889 s’intitule : Essai sur les données immédiates de la
conscience. Sa thèse latine est consacrée à Aristote. Elle est intitulée Quid Aristoteles de loco senserit.
En 1890, il
devient professeur au lycée Henri-IV à Paris.
Il se marie en
1891 avec Louise Neuburger (1871-1946). Marcel Proust (1871-1922), cousin de la
mariée par sa mère, Jeanne Weil, était son garçon d’honneur. Il fait le
discours de distribution des prix au lycée Henri-IV sur le thème de « La
politesse ».
En 1893, naît
sa fille, Jeanne (1893-1961), handicapée ; elle ne parlait pas et
n’entendait pas. Elle sera une peintre et sculpteuse. Il est professeur au
lycée Henri-IV.
En 1895, il
fait le discours de remise des prix du concours générale : « Le bon
sens et les études classiques ».
Il publie en
1896 son deuxième ouvrage important, Matière et mémoire, essai sur les rapports du corps à l’esprit.
Il est chargé
de cours en tant que suppléant au Collège de France durant l’année scolaire
1897-1898 en philosophie grecque et latine.
Il obtint un
poste de maître de conférences à l’École Normale Supérieure en 1898. Il aura
comme élève Charles Péguy (1873-1914). Le 9 mars son père meurt à Londres.
En 1899, Le Rire paraît dans la Revue de Paris.
En 1900, il
obtient la chaire de philosophie grecque et latine au Collège de France. Il
publie son essai sur Le Rire. Essai sur
la signification du comique, dont le succès ne s’est jamais démenti. Ses
cours connaissent un grand succès. Son ancien élève, Charles Péguy, Jacques Maritain
(1882-1973) et bien d’autres, vinrent l’écouter.
En 1901, il
devient membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
En 1902, il
est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il publie un article sur
« L’effort intellectuel » dans la Revue
philosophique.
En 1903, il
publie dans la Revue de métaphysique et
de morale l’« Introduction à la métaphysique ».
En 1904, il
quitte sa première chaire au Collège de France pour occuper celle de
philosophie moderne, succédant ainsi au sociologue Gabriel Tarde (1843-1904).
Il publie dans la Revue de métaphysique
et de morale « Le parallélisme psycho-physiologique ».
En 1905, les
discussions entre Bergson et le psychologue Alfred Binet (1857-1911) sont
retranscrites dans la séance « Esprit et matière » du Bulletin de la Société française de
philosophie.
En 1906 il
publie dans la Revue philosophique
« L’idée de néant ».
Il publie son
troisième grand ouvrage, L’évolution
créatrice en 1907. Il est fait officier de la légion d’honneur.
En 1908,
Bergson rencontre à Londres, le philosophe américain de l’école pragmatiste,
William James (1842-1910).
En 1911, il
obtient le titre de docteur ès sciences de l’Université d’oxford. Il y prononce
sa conférence La perception du changement
qui sera reprise dans La pensée et le
mouvant. Il donne une conférence au congrès de philosophie de
Bologne : « L’intuition philosophique ». Il publie sa conférence
à l’université de Birmingham prononcée le 29 mai : « Vie et
conscience » (Life et Consciousness). Elle sera reprise sous le titre « La
conscience et la vie » dans L’énergie
spirituelle.
En 1912, il
donne à Foix une conférence « L’âme et le corps » qui sera reprise
dans L’énergie spirituelle.
En 1913, il
donne des cours à l’université Columbia de New York. Il obtient la présidence
de la Société pour la recherche psychique (Society for Psychical Research).
En 1914, il
donne les Gifford Lectures à Edimbourg. Il est élu à l’Académie française le 12
février 1914 mais ne sera reçu qu’après la première guerre mondiale le 24
janvier 1918. Durant celle-ci, il a une activité diplomatique secrète en Espagne
et surtout aux Etats-Unis. Il participe à la mission chargée de convaincre le
président Woodrow Wilson (1856-1924 ; deux mandats de 1913 à 1921) de
faire entrer en guerre les Etats-Unis contre les puissances de l’axe. Son
patriotisme anti-allemand est intransigeant, voire caricaturale. Pendant ce
temps, le 1er juin, l’Église catholique met ses ouvrages à l’Index
(c’est-à-dire dans la liste des œuvres qu’un bon catholique ne doit pas lire où
il se retrouve en bonne compagnie : Montaigne, Descartes, etc.).
En 1919, il
publie L’énergie spirituelle, un recueil de différents articles publiés
dans diverses revues. Il est fait Commandeur de la légion d’honneur. Il met fin
à son activité d’enseignant.
En 1920,
Bergson donne une conférence en ouverture à la rencontre philosophique d’Oxford :
« Prévision et nouveauté » puis la conclut sur le thème de la
technique et du supplément d’âme.
En 1921, il
quitte sa chaire de philosophie moderne au Collège de France suite à sa mise à
la retraite.
En 1922, il
est nommé président de la Commission internationale de coopération
intellectuelle (CICI), un organisme de la Société des Nations (SDN), une sorte
d’ancêtre de l’actuelle UNESCO. Il publie Durée et simultanéité, ouvrage
où il critique la conception du temps de la théorie de la relativité
d’Einstein. Il rejeta ultérieurement ce livre. Le 6 avril, il rencontre
Einstein lors d’un débat (publié) en séance à la Société française de
philosophie. Le philosophe et le savant s’y affrontent sur la question du
temps.
En 1923 il est
fait Grand officier de la légion d’honneur.
En 1925, ses
problèmes de santé l’amène à démissionner de son poste à la CICI.
En 1928, il
obtient le prix Nobel de littérature au titre de l’année 1927. Le 25 juillet,
sa sœur, Moina Bergson Mathers, meurt à Londres.
En 1930, il
est fait Grand-croix de la Légion d’honneur. Paraît son article « Le
possible et le réel » dans la revue suédoise Nordisk Tidskrift.
En 1932, il
publie Les deux sources de la morale et de la religion.
En 1934, La
pensée et le mouvant, un recueil d’articles, précédé d’une introduction
inédite.
Attiré par le
catholicisme, il renonce néanmoins à se convertir, en raison de la montée de
l’intolérance et des persécutions antisémites.
« Je serais converti, écrit-il en 1937, si je n’avais vu se préparer depuis des
années la formidable vague d’antisémitisme qui va déferler sur le monde. J’ai
voulu rester parmi ceux qui seront demain persécutés. »
Ayant refusé
tout traitement de faveur après les lois antijuives de Vichy, il se fait
recenser comme juif, il meurt bientôt à Paris le 3 janvier 1941. Paul Valéry (1871-1945)
prononcera son éloge funèbre le 9 janvier devant quelques dizaines de personnes
pendant que la France subira la domination de son collègue de l’Académie
française, le maréchal Pétain (1856-1951).
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