Vie.
En 534, sous
le règne du tyran Pisistrate (~600-561-527
av. J.-C.), aurait eu lieu la première représentation tragique aux Grandes Dionysies
à Athènes (cf. Jacqueline De Romilly 1980, p. 65 ; Meier 2004,
p. 60, p. 70 ; Vernant/Vidal-Naquet 1986, p. 17). Cette
fête religieuse se tenait à la fin du mois de mars sur les flancs de
l’Acropole. Cette innovation par rapport au chœur de dithyrambe aurait été
l’œuvre de Thespis (~580- ?), le créateur de la tragédie (cf. Plutarque, Vie de Solon, LX ; Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes
illustres, III, 56), personnage peut-être légendaire (Vidal-Naquet 1972,
p. 92, p. 93). Les Grecs croyaient en son existence comme le montre
la mention de ses danses dans Les Guêpes
d’Aristophane (~445-~386 av. J.-C.) ou le dialogue que lui fait tenir Plutarque
avec Solon (cf. Plutarque, Solon, 40 ;
Vernant 1973, p. 17 ; Vidal-Naquet 2002, p. 14-15) où
le législateur critique un spectacle mensonger et corrupteur. Thespis aurait
introduit un premier acteur dialoguant avec le chœur. Pisistrate, quant à lui, régnait
depuis 561 environ où il avait accédé au pouvoir grâce au peuple en profitant
des conflits opposant les grandes familles aristocratiques (cf. Mossé 1971,
p. 20 et sq. ; Poursat 1995, p. 148). Sa tyrannie (ou royauté),
entrecoupée de deux exils, passe pour avoir été assez bienveillante (cf. Mossé
1971, p. 22).
Eschyle, fils
d’Euphorion (expression qu’on trouve sous la plume d’Hérodote, Histoires, II Euterpe, 156), naît à Éleusis,
sur le territoire de la cité d’Athènes en 525/524 pendant la tyrannie des fils
de Pisistrate, Hippias ( ?-490 av. J.-C.) et Hipparque ( ?-514 av.
J.-C.). Peut-être que sa famille était noble (contra Saïd 1997, p. 135). On
lui attribue deux frères, Cynégire et Ameinias (ou Aminias), et une sœur dont
les enfants furent des poètes tragiques. Lui-même eut deux fils, Euphorion –
comme le père d’Eschyle – et Euaion (ou Eubion ou Evéon ou encore Bion selon Victor
Hugo dans son William Shakespeare qui
suit un des noms donnés par le court article que Suidas – l’auteur présumé de
l’encyclopédie intitulé Souda du ix° siècle – a consacré à Eschyle), qui
devinrent des poètes tragiques. Il a dû apprendre à lire et à écrire. Mais il a
dû également s’initier au théâtre s’il est vrai que même le génie a besoin de
savoir-faire.
Concernant sa
formation, nous sommes dans une certaine ignorance. Quant à sa vocation, les
anciens avaient une explication simple que nous a donné Pausanias (~115-~180)
dans sa Description de la Grèce : « Eschyle disait qu’enfant, il s’était endormi
dans la campagne alors qu’il surveillait des vignes. Dionysos lui apparut et
lui ordonna de composer une tragédie. Aussitôt éveillé – comme il voulait obéir
– il s’y essaya, et la composa sans difficulté. » (I, XXI, 2 ;
cf. Palomar Perez 1988, p.66)
A-t-il été
initié aux mystères d’Éleusis ? On l’infère d’un passage des Grenouilles (406/405 av. J.-C.)
d’Aristophane (v.886 sq.). Il fut plus tard accusé d’avoir dévoilé une partie
des dits mystères dans une de ses tragédies (laquelle ?). Or, il se
défendit en prétendant ne pas les connaître au témoignage d’Aristote (384-322
av. J.-C., Éthique à Nicomaque, livre
III, chapitre 2, 1111a9). Il est donc permis de faire avec Paul Mazon, dans
l’introduction de son édition des œuvres d’Eschyle, l’hypothèse qu’il n’y a pas
été initié.
En 522, Darios
1er (~550-522-486 av.
J.-C.), qui appartenait peut-être à une branche de la famille régnante, devient
roi des Perses après une conjuration qui écarta Bardiya ( ?-522 av. J.-C.),
fils de Cyrus II le grand ( ?-559-529
av. J.-C.), fondateur de l’empire perse, qui l’avait écarté au profit de son
cadet, Cambyse II ( ?-529-522
av. J.-C.). Il épouse Atossa, une des filles de Cyrus.
En 514,
Hipparque est assassiné par Aristogiton, un aristocrate, et son jeune amant
Harmodios pour une sombre affaire d’honneur. Ils sont tués à leur tour. Hippias
règne seul.
En 510, Hippias
est chassé d’Athènes avec l’aide des Spartiates commandés par le roi Cléomène 1er
( ?-520-488). Il se
réfugie chez les Perses qu’il conseille. Preuve d’une perméabilité entre les
Grecs et les Barbares. La tyrannie des Pisistratides prend fin. S’opposent deux
hommes, Isagoras ( ?- ?) soutenu par les Spartiates et Clisthène
( ?- ?), fils de Mégaclès.
En 508,
Isagoras est archonte. Sa volonté d’instaurer un régime oligarchique et
l’intervention de Sparte sont contestés. Clisthène finit par trouver dans le
peuple (grec, δῆμος, démos) un soutien décisif contre les
oligarques.
En 508,
Clisthène donne ses institutions au nouveau régime : la démocratie ou
plutôt l’isonomie comme il est
préférable de le nommer. Ce régime n’était pas tout à fait nouveau puisque les
cités de Corinthe et d’Argos l’avaient adopté (Meier 2004, p. 17). Il
résidait dans le partage du pouvoir entre une aristocratie qui conservait son
pouvoir d’initiative et un peuple, notamment les couches moyennes, qui
participait à la vie politique. L’isonomie se distingue de la démocratie au
sens propre en ce que ce n’est pas le peuple qui exerce le pouvoir (cf. Meier
2004, p. 129). Des institutions anciennes, Clisthène conserve :
-
Les quatre classes censitaires. À savoir les pentacosiomédimnes (revenu d’au moins
500 médimnes de grains, le médimne valant un demi-hectolitre environ), les hippeis ou chevaliers (revenu d’au moins
300 médimnes), les zeugites (revenu
d’au moins 200 médimnes) et les thètes
(revenu inférieur au 200 médimnes).
-
L’archontat. Il regroupait neuf magistrats, à
savoir, l’archonte éponyme, c’est-à-dire qui donne son nom à l’année, le
polémarque, chef des armées et le roi dont la fonction n’était que religieuse
et les six thesmothètes qui avaient des fonctions législatives – ils
proposaient des réformes législatives – et judiciaires – ils présidaient les
jurys (cf. Fustel de Coulanges (1830-1899), La
cité antique, 1864).
-
L’Aréopage. Il regroupait les archontes sortis
de charge qui siégeaient jusqu’à la fin de leur vie. L’Aréopage se réunissait
sur la colline d’Arès (= le Dieu de la guerre), proche de l’Acropole.
Clisthène
change nombre d’institutions. Il fait entrer de nouveaux citoyens dans le corps
civique, peut-être des étrangers, voire des esclaves selon un passage difficile
d’Aristote dans sa Politique (livre III,
1275 b).
Il commence
par remplacer les tribus par une entité locale à laquelle il donne une fonction
politique : le dème. Dorénavant,
chaque athénien sera nommé d’après son dème et non plus d’après son père (Mossé
1984, p. 153) – du moins officiellement. Les dèmes ont des tailles très
variables. On peut admettre qu’ils étaient au nombre de 100 (cf. Lévy 1995,
p. 200). Plusieurs dèmes constituent une trittye. Le territoire d’Athènes est découpé en trois zones, l’astu, c’est-à-dire la ville, la zone
urbanisée et les ports du Pirée et de Phalère ; la mésogée, c’est-à-dire la zone du milieu et la paralie qui regroupe les régions de la côte. Chaque région a dix
trittyes. Avec une trittye de chaque zone, Clisthène crée dix tribus. Les quatre tribus
traditionnelles n’ont plus que des attributions religieuses.
Le pouvoir est
désormais détenu par l’Ecclésia ou Ekklesia (ἐκκλησία, l’assemblée
du peuple), composée des citoyens mâles. Elle a le pouvoir de déclarer la
guerre, d’infliger des amendes, de condamner à mort. Elle est parfois un
tribunal dans les affaires de haute trahison (eisangélie). Elle se réunit quatre fois par prytanie (donc quarante
fois par an). Le vote a lieu en principe à main levée (sauf plus tard pour certains
cas comme l’ostracisme).
L’Héliée est le tribunal populaire. Il a
6000 membres, soit 600 par tribus. Regroupés par section, ils siègent en fonction
de l’importance du procès au nombre de 201, 501, 1001, 1501 (ou 200, 500, 1000,
1500).
L’archontat est réformé. Les archontes sont
élus à raison d’un par tribu. Aussi un dixième apparaît-il, le secrétaire des
thesmothètes. L’archonte éponyme est conservé. Entre autres fonctions, il
désigne les chorèges, c’est-à-dire
les riches citoyens chargés de financer les pièces de théâtres et organise les
processions des grandes Dionysies qui ont lieu dans la deuxième quinzaine de
mars (cf. Meier 2004, p. 69 et sq.) durant six jours (Mossé 1971,
p. 55) voire sept (Dupont 2015, p. 37). La fête a lieu en
l’honneur de Dionysos Eleuthéreus dont le sanctuaire se trouve au pied de
l’Acropole (Dupont 2015, p. 37). Après un premier jour consacré aux
processions, les pièces de théâtre étaient représentées durant cinq jours. Le
premier jour voyait les concours de dithyrambes. Les trois suivants étaient
représentés trois tragédies et un drame satyrique par jour, œuvre d’un poète. Les
thèmes des drames satyriques sont les mêmes que ceux des tragédies. La
différence tient au chœur de satyres, personnages dionysiaques, donc adeptes du
vin et des plaisirs d’Aphrodite. On peut estimer à six à sept heures la durée
de la représentation de l’œuvre d’un poète tragique. Le dernier jour, cinq
comédies étaient représentées (cf. Lévy 1995, p. 258 ;
Dupont 2015, p. 37).
Sur les gradins du théâtre de
Dionysos à Athènes, entre 17 000 et 30 000 spectateurs. Dans Le Banquet (175e) de Platon, Socrate loue
Agathon pour sa sagesse car il a triomphé devant plus de 30 000 Grecs.
Dans l’Ion, Socrate parle au rhapsode
de 20 000 spectateurs. Peuvent assister à la représentation les citoyens, les
esclaves avec leurs maîtres, les métèques – c’est-à-dire les étrangers résidant
à Athènes –, les étrangers, voire les femmes.
Les acteurs se
trouvent sur la skènè ou scène, en bois à l’époque d’Eschyle (cf.
Dupont 2015, p. 38). Le chœur est situé, plus bas, sur l’orchestra (orkhestra,
ὀρχήστρα du verbe orkheîsthai, danser) ou orchestre. Il est de forme circulaire
avec en son centre l’autel rond de Dionysos. On nomme parodos chaque côté de
l’orchestra où entrait le chœur.
Le chœur comprend 14 chanteurs et
un chef de chœur, le coryphée. Ce sont des citoyens ordinaires. L’instrument
qui les accompagne est l’aulos, une sorte de flute. En effet, le chœur, pour
l’essentiel chante, psalmodie et danse. Il utilise à cet effet une métrique
particulière. Le coryphée peut, seul, donner la réplique aux acteurs. Parfois,
un acteur chantait en solo. Aucun membre du chœur n’a de masque.
Il n’y aurait eu qu’un acteur à
l’origine selon Aristote (Poétique,
chapitre 4, 1449a) et Eschyle aurait introduit le second acteur.
« Le premier, Eschyle porta d’un à
deux le nombre des acteurs ; il diminua la partie du chœur et donna le
premier rôle au dialogue. » Aristote,
La Poétique, chapitre 4, 1449a16-20,
traduction Roselyne Dupont-Roc et Jean Lallot, Seuil, 1980.
Sophocle aurait introduit un
troisième acteur. L’acteur qui peut tenir plusieurs rôles est nécessairement un
homme. Les acteurs sont rémunérés. La métrique dans laquelle il s’exprime est
proche de la prose. Il porte un masque, des cothurnes, c’est-à-dire des
souliers qui le rehaussent. Son costume doit servir à le faire reconnaître.
Les thètes
restent exclus des charges en raison de leur pauvreté.
L’armée est
toujours commandée par l’archonte polémarque. Elle est composée des citoyens
qui peuvent payer leur équipement, c’est-à-dire ceux des trois premières
classes censitaires.
Clisthène
disparaît peu après sa réforme. Tout se passe comme si ses ennemis avaient
réussi à faire disparaître ses traces (Sur Clisthène : Mossé 1971,
p. 25-30 ; Mossé 1984, p. 152-156 ; Amouretti/Ruzé 1978,
p. 110-115).
D’autres
réformes eurent lieu après lui.
C’est en
501/500 que sont créés les dix stratèges
élus et que l’armée est répartie en dix corps (Cabanes 2008, p. 168). En
outre, les bouleutes prêtent désormais serment à leur entrée en charge comme
gardiens des lois de la cité (Mossé 1971, p. 30).
C’est après la
réforme de Clisthène que le théâtre quitte l’Agora pour s’installer au pied de
l’Acropole. À peu près au même moment, l’assemblée quitte également l’Agora
pour s’installer sur la Pnyx
(Loraux 1999, p. 29 et sq.).
En 500 débute
la révolte des cités grecques d’Ionie (actuelle Turquie) contre la domination
perse. Les Athéniens la soutiennent. On peut les considérer comme les
agresseurs des Perses (cf. Meier 2004, p.97). Cette année-là ou plus tard,
Eschyle, le « père de la tragédie » selon Philostrate (~170-249, Vie d’Appolonios de Tyane, VII, 11,
9-10), fait ses débuts au théâtre. On peut le concevoir comme une sorte de
réalisateur dans la mesure où il compose un texte mais où il est aussi un
chorodidaskalos (χοροδιδάσκαλος), c’est-à-dire qu’il dirige aussi le chœur
(Dupont 2015, p.7). La tradition veut qu’il ait toujours composé ivre,
c’est-à-dire inspiré par le Dieu Dionysos (cf. Palomar Perez 1988, p. 67).
En outre, il aurait été acteur dans ses pièces (cf. Palomar Perez 1988,
p. 73-75).
En 495
(peut-être en 496) naît Sophocle (~495-~405)
En 494, Milet
est prise par les Perses après la défaite des Ioniens à la bataille de Ladé
(Cabanes 2008, p. 160). Ses habitants sont massacrés ou vendus en
esclavage. Les Athéniens qui avaient soutenu le soulèvement de l’Ionie ne
firent finalement rien.
En 493/492, Thémistocle
(~528-462) qui est archonte, attribue un chœur à Phrynichos (~540-~470 av.
J.-C.). Il donne à Athènes une tragédie sur l’histoire récente : la Prise de Milet. La représentation fait fondre
en larmes le public. Ce succès constitue une attaque contre le gouvernement du
moment qui règne depuis 498 et qui est favorable à Sparte. Le poète est
condamné à une amende de mille drachmes selon le témoignage d’Hérodote
(~484-420 av. J.-C.) (« Le théâtre
fondit en larmes à la représentation de la tragédie de Phrynikos, dont le sujet
était la prise de cette ville ; et même ils condamnèrent ce poète à une
amende de mille drachmes, parce qu’il leur avait rappelé la mémoire de leurs
malheurs domestiques : de plus, ils défendirent à qui que ce fût de jouer
désormais cette pièce. » Hérodote,
Histoires, VI, 21) et celui de Strabon (~58 av. J.-C.-~25 ap. J.-C.) qui
s’appuie sur une autre source qui n’est peut-être pas indépendante de la
première (« À ce propos-là même,
Callisthène [historien du iv°
siècle av. J.-C.] rappelle comment les
Athéniens punirent de 1000 drachmes d’amende le poète tragique Phrynichos, pour
avoir fait un drame de la prise de Milet par Darius. » Strabon, Géographie, XIV, 1, 7) (cf. Loraux 1999,
note 1 p. 143, p. 67 sq., p. 131). On peut y voir une réplique
du gouvernement (Cabanes 2008, p. 161). Cela montre une dimension
politique de la tragédie (cf. Vidal-Naquet 2002, p.10-11). Phrynichos introduisit
dans les tragédies des personnages féminins … joués par des hommes.
En 492, Darios
1er confie une première expédition punitive à son neveu Mardonios
( ?-479 av. J.-C.), fils de sa sœur. C’est un échec.
En 490, Darios
1er reprend son projet. Les Perses envahissent la Grèce. Certaines
cités s’allient à eux. Nouvelle preuve que l’opposition entre les Grecs et les
Barbares n’est pas si évidente que cela dans la pratique. L’ancien tyran
Hippias se fait le guide des Perses. Eschyle prend part à la bataille décisive de
Marathon en septembre, avec un de ses frères, Cynégire, qui y trouva la mort
selon une interprétation d’Hérodote qui ne le nomme pas comme frère d’Eschyle (Histoires, VI, 114 ; cf.
Dupont 2015, p.12). Il participe à la victoire de la coalition grecque
constituée des seuls Athéniens et Platéens commandée par le stratège athénien Miltiade
(540-489 av. J.-C.). Le contingent spartiate arrive en retard car les
Spartiates étaient occupés à célébrer une fête (cf. Meier 2004, p. 18).
Les Perses avaient envoyé la flotte pour prendre Athènes. Après la bataille,
les hoplites athéniens rentrent dans leur cité à marche forcée. Ils arrivent
avant la flotte perse qui renonce. C’est la fin de la première guerre médique.
Si Darios 1er ne reprit pas les hostilités, ce n’est pas par sagesse
comme le personnage des Perses
d’Eschyle, mais parce qu’une révolte en Egypte l’en empêcha.
À partir de
488/487 l’ecclésia commence à
prononcer la peine d’ostracisme contre un citoyen soupçonné de vouloir établir
la tyrannie. Peut-être que Clisthène l’avait institué et qu’il n’avait pas été
utilisé (cf. Lévy 1995, p. 202). Pour cela, l’ecclésia se réunit sur l’Agora (y compris lorsque l’assemblée
migrera vers la Pnyx )
chaque année à la sixième prytanie pour examiner à main levée s’il y a matière
à prononcer un ostracisme. En cas de réponse positive, l’examen se fait deux
mois après. Si au moins six mille votants se décident en mettant un nom sur un
tesson de poterie (ostracos), le
citoyen part pour un exil de dix ans. Le vote a lieu sans procédure nominative.
Il s’agit de débarrasser la cité d’un citoyen qui se montre trop supérieur aux
autres (Vernant 1972, p. 124-126). Les archontes sont dorénavant tirés au
sort (cf. Meier 2004 p. 71). Ils continuent d’appartenir aux deux
premières classes censitaires, les pentacosiomédimnes
et les hippeis (cf. Lévy 1995,
p. 203).
En 486
commence le règne de Xerxès 1er ou le grand (~519-486-465 av. J.-C.)
sur l’empire perse. Avant d’envahir la Grèce, il doit d’abord soumettre
l’Egypte et Babylone révoltées.
En 485 naît
vraisemblablement Euripide (~485-~406).
En 484, Eschyle
remporte sa première victoire au théâtre. Il sera souvent couronné par les
Athéniens, preuve que son théâtre rencontrait les goûts de son public.
En 483, les
Perses préparent une immense expédition contre la Grèce avec le projet cette
fois de la conquérir. Ils peuvent compter sur de nombreuses cités grecques
qu’ils dominent et sur Thèbes.
En 483/482
Thémistocle est archonte (cf. Mossé 1971, p. 33). On découvre les riches
mines argentifères du Laurion. Thémistocle fait affecter les revenus à la
construction de trières, c’est-à-dire de vaisseaux de combat.
En août 480, aux
Thermopyles quelques six milles soldats grecs dont 300 Spartiates conduits par
leur roi Léonidas 1er (~540-489-480)
retardent l’avancée de l’armée perse. Cette armée grecque est défaite suite à
la trahison d’un des siens. Les Perses occupent Athènes. Ils détruisent les
sanctuaires de l’Acropole. Le 22 (ou 29) septembre, Eschyle prend part à la
bataille navale de Salamine dirigée par Thémistocle qui voit la large victoire
des Athéniens sur les Perses. On a contesté sa présence au motif qu’il était
noble. Ce dernier point étant discutable, la contestation est pour le moins
étrange. En outre, à supposer qu’il était hoplite, presque tous les citoyens
avaient quitté Athènes. Enfin, des hoplites étaient sur les trières (le refus
de la présence d’Eschyle à Salamine se trouve chez Dupont 2015, p. 66,
cf. p.42). Toujours est-il que la politique de construction de trières de
Thémistocle est gagnante. Au même moment selon Hérodote (Histoires, VIII, 95), Aristide (~550-~468/7 av. J.-C.), dit
« le Juste », adversaire politique de Thémistocle, mais qui le
seconda dans cette guerre, débarque avec des hoplites dans l’île de Psyttalie
et massacrent les Perses qui s’y trouvent. Dans la version d’Eschyle qu’il
donne dans Les Perses (v.447 et sq.),
les Athéniens tuent en jetant pierres et flèches les Perses avant de les
achever à l’arme blanche (cf. sur cette opposition, Vidal-Naquet 1986,
p. 111). Dans l’hypothèse où Eschyle n’aurait combattu que comme hoplite,
il a pu participer au massacre sur l’île de Psyttalie. Au même moment, le tyran
de Syracuse, Gélon ( ?-488-478),
remporte une grande victoire contre les Carthaginois à Himère. Les Grecs ont
vaincu les Barbares est une des leçons qu’on tire de ces événements.
Au printemps
479, les Perses envahissent à nouveau l’Attique et Athènes. Mais ils sont de
nouveau battus sur terre à Platées au mois d’août. Eschyle aurait participé à
la bataille (Wartelle 1965, p.477). Il la fait prédire par l’ombre (Εἴδωλον
Δαρείου) ou l’âme de Darios 1er dans Les Perses (v.817). Xerxès qui avait fui en Perse avait laissé le
commandement à l’armée de terre à son cousin, Mardonios (qui n’apparaît pas
dans Les Perses). Il y laissa la vie.
Les Grecs détruisent le même jour selon Hérodote les restes de la flotte perse au
cap Mycale.
En 478 est
fondée la ligue de Délos, une alliance de cités sous la direction d’Athènes. Au
début, elle comprend Samos, Chios, Lesbos, Délos, Thasos, Samothrace et les
Cyclades, certaines cités de Chalcidique et de Propontide ainsi que Rhodes.
Eschyle en cite certaines comme des possessions perses du temps de Darios 1er
dans Les
Perses (v.860-880) pour célébrer la puissance athénienne. Chaque cité
lui verse une contribution dont le but est la lutte contre les Perses.
Rapidement, cette contribution se transforme en une sorte de tribut dont
Athènes use comme elle l’entend. C’est le début de l’empire athénien.
En 477/476,
Phrynichos fait donner une tragédie sur le thème des guerres médiques, Les Phéniciennes, titre relatif au chœur
de femmes phéniciennes, dont le chorège était Thémistocle, le vainqueur de
Salamine selon Plutarque (~46-~125) dans sa Vie
de Thémistocle ([5] (5) ; cf. Romilly 1980, p.68 ; Canfora 1994,
p. 185-186 ; Vidal-Naquet 2002, p.18-19 ; Meier 2004,
p. 86).
En 472, Les
Perses obtiennent le premier prix aux Grandes Dionysies (cf. Meier
2004, p. 104). Cette tragédie était, selon un scholiaste, la seconde pièce
après Phinée, et suivie de Glaukos de Potnies avec un Prométhée en drame satirique, trois
pièces perdues. Le chorège est Périclès (~495-429 av. J.-C.) (cf. Vidal-Naquet 1986,
p. 97). Eschyle se présente ainsi dans le camp des démocrates en ce point
de sa carrière (Vidal-Naquet 2002, p. 18-19). C’est la seule tragédie
sur un thème historique qui nous soit parvenue. La pièce d’Eschyle rend hommage
aux spartiates et tait la trahison au profit des Perses de Thèbes (cf.
Vidal-Naquet 2002, p. 21-22). Thémistocle est ostracisé (Meier 2004,
p. 105). C’est un pro-spartiate, Cimon (~510-~449 av. J.-C.), le fils du
vainqueur de Marathon, Miltiade, qui en est l’instigateur. Or, le premier vers
des Perses
est démarqué du premier vers des Phéniciennes
de Phrynichos (cf. Vidal-Naquet 1986, p. 93 ; Canfora 1994,
p. 187). Ce qui peut tendre à prouver qu’Eschyle soutenait Thémistocle
(cf. Canfora 1994, p. 187).
En 471 Eschyle
est en Grande Grèce (Sicile). Il est invité par le tyran de Syracuse, Hiéron 1er
( ?-478-466 av. J.-C.),
successeur de son frère Gélon, qui avait participé à la bataille d’Himère qu’il
présentait d’un point de vue idéologique comme une victoire du monde grec
contre les barbares. Les Perses y sont joués (cf.
Vidal-Naquet 1986, p. 93 ; Mossé 1984, p. 151). Est-ce
exactement la même pièce ou une seconde version ? Laquelle alors serait la
nôtre ? Questions insolubles, au moins pour l’instant ? Autre question,
s’agit-il d’un exile dû à une défaite contre un autre poète ? Rien n’est
moins sûr (cf. Dupont 2015, p.13).
En 470 Eschyle
voyage à nouveau en Grande Grèce. Il se rend dans la cité d’Etna à l’invitation
du tyran de Syracuse, Hiéron, pour l’établissement de son fils, Deinoménès. Hiéron,
qui avait fondé cette cité en 476/475, l’a donnée à son fils selon Pindare
(518-~438 av. J.-C., Première Pythique)
qui y prononce la Première Pythique en
l’honneur du tyran (Romilly 1980, p. 67). Il y fait jouer les Etnéennes (ou Etna selon les sources), une pièce perdue, en l’honneur du fils de
Hiéron (cf. Mossé 1984, p. 151). On peut dater de cette période son
Philoctète qui nous est partiellement connu grâce au sophiste Dion Chrysostome
(~30-117) ou Dion de Pruse (cf. Jouan François, « Mensonges d’Ulysse,
mensonges d’Homère : une source tragique du Discours troyen de Dion
Chrysostome » p. 414).
En 469, sous
la direction de Cimon, Athènes et ses alliés sont vainqueurs des Perses à
l’Eurymédon.
En 468,
Sophocle (~496-~406 av. J.-C.) obtient sa première victoire au théâtre contre
Eschyle. On a pu y voir une décision politique car Cimon faisait partie des
juges (cf. Canfora 1994, note 3 p. 191).
En 467, la
tétralogie thébaine, dont fait partie Les
Sept contre Thèbes, est couronnée. Le drame satyrique était intitulé La
Sphinx. Le Prométhée
enchaîné qu’on ne peut dater paraît postérieur au Sept. À la mort de Hiéron, son frère Thrasybule, élimine son neveu
et prend le pouvoir.
En 466, les
Syracusains se révoltent, contraignent Thrasybule à l’exil et mettent fin à la
tyrannie (cf. Lévy 1995, p. 104). Les Athéniens condamnent par contumace
Thémistocle pour haute trahison.
Xerxès meurt
en 465.
En 464/463 Les Suppliantes sont représentées.
Eschyle gagne le concours devant Sophocle, deuxième et Mésatos troisième d’après
un papyrus publié en 1952 (cf. Canfora 1994, p. 195 ; Vidal-Naquet,
1986, p.98, soutient la date de 464 d’après le même document). Longtemps on a
cru que c’était la pièce la plus ancienne d’Eschyle. Paul Mazon appuyait cette
thèse sur des considérations dramaturgiques. Le chœur y joue un rôle essentiel.
Cette “erreur” doit rendre prudent sur une prétendue évolution de la tragédie
antique. La pièce paraît être la première d’une trilogie qui aurait comprise Les Egyptiens et Les Danaïdes. Le drame satyrique aurait été Amymone (une des Danaïdes) qui appartient à la même veine
légendaire. C’est dans cette pièce que se trouve la plus ancienne conjonction
entre les termes “démos” (peuple) et
le verbe “kratein” qui signifie “exercer
le pouvoir” d’où sortira le terme “démocratie” (v.604 Vidal-Naquet 2002,
p.53 ; Mossé 1984, p. 155). En outre, on y trouve une opposition
entre deux types d’écritures, la grecque et la barbare que symbolise le
papyrus, l’écriture étant une pratique démocratique et la parole une pratique
plutôt tyrannique (cf. Pébarthe Christophe, « Les archives de la cité de
raison. Démocratie athénienne et pratiques documentaires à l’époque classique »,
p.110). Du côté de la vie de la cité, Éphialtès ( ?-~461 av. J.-C.),
attaque sans succès Cimon en justice. Il attaque également certains membres de
l’Aréopage pour corruption et les fait condamner (cf. Meier 2004, p. 108).
En 462, Cimon
obtient de l’assemblée d’emmener un fort contingent d’hoplites athéniens pour
soutenir les Spartiates en butte à une révolte des hilotes (c’est-à-dire des
esclaves) de Messénie suite à un tremblement de terre qui survint en 464. Les
hilotes étaient retranchés au mont Ithome. Les Spartiates avaient besoin des
Athéniens car ils ne possédaient pas l’art militaire du siège (cf. Meier 2004,
p. 108).
En 462/1, Éphialtès,
soutenu par Périclès, et en l’absence de Cimon, réduit les pouvoirs de l’Aréopage.
Il est dessaisi de certaines fonctions : veiller sur les lois et sur
l’État au profit de la Boulê , juger les crimes autres que de sang au
profit de l’Héliée notamment. C’est la fondation de la démocratie à proprement
parler (cf. Meier 2004, p. 36). Désormais, le peuple exerce bien la
plénitude du pouvoir. Le destin d’Athènes dépendra maintenant de ses seules
décisions.
En 461, de
retour à Athènes, Cimon tente de revenir sur les mesures prises par Éphialtès
pour diminuer le pouvoir de l’Aréopage. Non seulement il échoue, mais il est
ostracisé. Mais Éphialtès est assassiné par un métèque pour le compte des
oligarques (Canfora 1994, p. 193). Athènes s’allie à Argos contre Sparte
(cf. Meier 2004, p. 127).
En 458, Eschyle
gagne le concours avec l’Orestie (Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides).
Dans la troisième pièce, les Érinyes étaient tellement effrayantes qu’il y
aurait eu des évanouissements dans le public (cf. De Romilly 2006,
p. 71-72). La tradition antique relève même des enfants qui moururent et
des fœtus qui avortèrent (d’après La vie
d’Eschyle, cf. Wartelle 1965, p.478 ; cf. également Palomar Perez 1988,
p. 84). C’est la seule trilogie du théâtre antique qui nous a été conservée
entière (cf. De Romilly 2006, p. 9). S’il est incontestable que la pièce
se réfère à l’instauration de la véritable démocratie athénienne qui, en
enlevant à l’aréopage son pouvoir et en faisant des seules assemblées
populaires ou à la Boulê, son émanation, la seule source du pouvoir, il n’en
paraît pas moins difficile d’en tirer argument pour faire d’Eschyle un partisan
de la démocratie (cf. Vidal-Naquet 2002, p. 23-25). Eschyle se rend
de nouveau en Sicile. Périclès fait construire les longs murs qui relient
Athènes à son port, le Pirée, et qui longtemps protègeront la cité contre les
attaques terrestres.
À la fin de sa
vie il a dû faire jouer sa trilogie sur Prométhée dont il nous reste le
premier, le Prométhée enchaîné. Βία, Bia
(violence) et Κράτος, Kratos (pouvoir) y sont les envoyés
du jeune Zeus dont le pouvoir est tyrannique. Malgré de nombreuses remises en
cause, il n’y a pas d’arguments décisifs pour rejeter le témoignage de
l’Antiquité qui en fait l’auteur (cf. Meier 2004, p. 174-175 ; contra
Canfora 1994, p. 208-209).
En 457 les
hoplites athéniens sont défaits par les Spartiates à la bataille de Tanagra.
Par contre, ils sont vainqueurs de Thèbes et des Béotiens alliés de Sparte à la
bataille de d’Œnophyta. L’archontat est ouvert aux zeugites (Mossé 1971,
p. 46 ; Lévy 1995, p. 210).
En 456 (ou 455),
Eschyle meurt à Géla en Sicile. Une légende veut qu’il ait été tué par un aigle
qui prit son crane pour un rocher et y laissa tomber une tortue pour la briser.
On la trouve dans La vie d’Eschyle
(cf. Wartelle 1965, p.478). Elle est rapportée par le moraliste latin du début
de notre ère Valère Maxime dans ses Faits
et paroles mémorables (IX, 12) Pline l’ancien (23-79) dans son Histoire naturelle rapporte la même
anecdote (X, 3, 2) avec une variante selon laquelle un oracle ayant prédit à
Eschyle qu’il mourrait sous la chute d’une maison, il s’en était vainement
prémuni en se mettant à l’air libre. La Fontaine (1621-1695) reprendra l’anecdote dans sa
fable L’horoscope (Fables, VIII, 12).
Sur sa tombe
étaient gravés ces mots :
« Ce mémorial renferme Eschyle fils
d’Euphorion, Athénien, mort dans Géla riche en froment. Le Mède à longue
chevelure et la baie célèbre de Marathon savent ce que furent sa valeur. »
Texte cité par Vidal-Naquet, 1986, p. 98.
Selon
Pausanias (Description de l’attique,
I.14.5), c’est lui qui l’aurait choisi (cf. Battistini 2010). Se pose le
problème de savoir pourquoi il a écarté la victoire de Salamine. Est-ce une
ultime défiance à la démocratie s’il est vrai que Marathon est la victoire des
hoplites alors que Salamine est celle du peuple ? (cf.
Vidal-Naquet 2002, p. 19-21).
En 405 av.
J.-C. Aristophane montre dans sa pièce Les
Grenouilles, le Dieu Dionysos, descendant aux Enfers pour aller chercher le
meilleur des poètes tragiques. Il oppose Eschyle à Euripide. Il donne la
victoire à Eschyle et accable Euripide (cf. Vidal-Naquet 1986, p. 91).
Lycurgue
(390-324 av. J.-C.) fait voter une loi qui fait élever des statues à Eschyle,
Sophocle et Euripide qui deviennent les seuls auteurs qu’on peut jouer à
Athènes. Il contribue ainsi à faire d’Eschyle le premier auteur de théâtre (cf.
Dupont 2015, p.20-21).
Œuvres.
On estime
entre 75 et 90 le nombre de pièces qu’Eschyle a écrites. Il fut 13 fois
victorieux au concours de tragédies de son vivant. Il fut également victorieux
après sa mort.
Pour chaque
concours, l’auteur de tragédie devait proposer quatre pièces. Trois tragédies
formant une trilogie et un drame satyrique appartenant au même groupe
d’histoires (cf. De Romilly 2006, p. 9). Eschyle était réputé pour ses
drames satyriques si on en croit le témoignage de Ménédème (iv-iii°
siècle av. J.-C.) cité par Diogène Laërce dont il ne nous reste que des
fragments, notamment 68 vers des Diktuoulkoi
(« Les Pêcheurs au filet », publié en 1935 puis en 1941 (cf. Canfora 1994,
p. 156-157).
Il nous reste
sept tragédies complètes d’Eschyle qui furent choisies sous le règne de
l’empereur romain Hadrien (76-138) par un érudit anonyme (cf. Dupont 2015,
p.25), à savoir Les Perses ; Les Suppliantes qui passait pour la plus
ancienne de ses tragédies conservées (comme on le voit dans l’édition de Paul
Mazon, tome 1, p.3 ; contra De Romilly 2011, note 1 p. 56) ;
Les Sept contre Thèbes ; Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides
qui composent L’Orestie et le Prométhée enchaîné qui est, à tort,
d’attribution discutée. Il aurait été la première pièce d’une trilogie dont les
deux pièces suivantes s’intituleraient Prométhée
délivré et Prométhée porte-feu.
Des pièces
dont il nous reste des fragments, on peut citer une trilogie sur Ajax, Le jugement des armes, Les femmes de Thrace, Les femmes de Salamine ; la
« Lycurgie » : Les Edônes,
Les Bassarai (« Bacchantes de
Thrace »), Les jeunes hommes
avec un drame satyrique, Lycurgue.
Des papyrus ont livré des fragments de tragédies, Niobé, Les Myrmidons,
première pièce de la Trilogie d’Achille et les Diktuoulkoi, drame satyrique de la Trilogie de Persée (cf. Canfora 1994,
p. 209).
Selon
Porphyre, les Delphiens auraient demandé à Eschyle de donner un péan. Il aurait
refusé parce que celui de Tynnichos était parfait (Traité de l’abstinence, II, 18 ; Sur Tynnichos, Platon, Ion, 534d).
Bibliographie.
Éditions d’Eschyle.
Eschyle, Les Suppliantes – Les Perses – Les Sept contre
Thèbes – Prométhée enchaîné, …, texte établi et traduit par Paul Mazon, Les
Belles Lettres, 1925.
Eschyle, Agamemnon – Les Choéphores – Les
Euménides, texte établi et traduit par Paul Mazon, Les belles lettres, 1925.
Eschyle, Théâtre, traduction Émile Chambry, GF-Flammarion,
1964.
Eschyle, Tragédies, traduction Paul Mazon, préface
de Pierre Vidal-Naquet, Gallimard, Folio, 1973.
Eschyle, Les Perses, présentation par Danielle
Sonnier, traduction par Danelle Sonnier & Boris Donné, GF-Flammarion, 2000.
Eschyle, Les Perses, bilingue, texte établi et
traduit par Paul Mazon, introduction et notes par Philippe Brunet, Les Belles
Lettres, 2000.
Eschyle, L’Orestie, traduction et présentation de
Daniel Loayza, GF-Flammarion, 2001.
Ouvrages divers.
Dictionnaire de l’Antiquité de l’université d’Oxford, Robert
Laffont, Bouquins, 1993.
Encyclopédie Universalis.
Amouretti (Marie-Claire) et Ruzé
(Françoise), Le monde grec antique,
Hachette, 1978.
Cabanes (Pierre), Introduction à l’histoire de l’Antiquité,
Armand Colin, 2008.
Canfora (Luciano), Histoire de la littérature grecque d’Homère
à Aristote (1986, 1989), traduit de l’italien par Denise Fougous, Éd.
Dejonquières, 1994.
De Romilly (Jacqueline), Précis de littérature grecque, P.U.F.,
1980.
De Romilly (Jacqueline), raconte l’Orestie d’Eschyle, Bayard,
2006.
De Romilly (Jacqueline), La crainte et l’angoisse dans le théâtre
d’Eschyle (1958), Les Belles Lettres, 2ème tirage, 2011.
Dupont (Florence), Le théâtre d’Eschyle,
Ides et calendes, Lausanne, 2015.
Festugière (André-Jean), De l’essence de la tragédie grecque,
Aubier Montaigne, 1969.
Lévy (Edmond), La Grèce au v° siècle de Clisthène à Socrate,
Seuil, Points Histoire, 1995.
Loraux Nicole, La voix endeuillée. Essai sur la tragédie
grecque, Gallimard, 1999.
Meier (Christian), De la tragédie grecque comme art politique
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Articles
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Belles lettres | L'information littéraire
2001/1 - Vol. 53 pages 3 à 13
Alaux (Jean), « Catharsis et
réflexivité tragiques », in Gaia :
revue interdisciplinaire sur la Grèce Archaïque, numéro 6, 2002, p.201-225.
Battistini Olivier, « Les
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d’histoire ancienne, 2010/Supplément 4.1 S4.1, p. 77-86. (http://www.cairn.info/revue-dialogues-d-histoire-ancienne-2010-Supplément
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Pébarthe Christophe, « Les
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à l’époque classique », in Michele Faraguna (edited by), « Archives
and archival documents in ancient societies: Legal documents in ancient
societies IV, Trieste 30 September - 1 October 2011 », Trieste, EUT
Edizioni Università di Trieste, 2013, pp. 107-125 (http://hdl.handle.net/10077/8672)
Wartelle (Abbé André), « La
Vie d’Eschyle », in Bulletin de
l’Association Guillaume Budé : Lettres d’humanité, n°24, décembre
1965, p.477-482
Il s’agit de la traduction de la
« Vie d’Eschyle » selon le texte établi par Paul Mazon dans son
édition des œuvres d’Eschyle. Ce texte se trouve dans le manuscrit M ou Mediceus qui daterait du X° siècle qui
recueille ses œuvres. Le texte, tardif, ne peut être daté.
Jouan François, « Mensonges
d’Ulysse, mensonges d’Homère : une source tragique du Discours troyen de
Dion Chrysostome », in Revue des
Études Grecques, tome 115, janvier-juin 2002, p. 409-416.
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