Paul
Gauguin (1848-1903), Adam et Ève, ou le
Paradis Perdu (~1890), huile sur toile, 46 × 54.9 cm, Yale University Art
Gallery.
Analyse.
Le bonheur
étymologiquement s’entend de la correspondance réussie entre la réalité et nos
désirs dont le contraire est le malheur. En ce sens il ne dépend pas de nous.
On peut au mieux prier pour l’obtenir. En outre, il qualifie des moments
différents. Enfin, il peut être l’objet d’une prise de conscience ultérieure
sur son existence ou sur son absence.
Or, le bonheur
est aussi une aspiration de l’homme. Qui voudrait être malheureux ? Il
faut entendre alors la recherche d’un accomplissement qui concerne la vie tout
entière.
L’identification
du bonheur et du plaisir paraît naturel. Or, ce dernier paraît éphémère alors
que le premier tend à durer. Une vie de plaisirs serait une vie heureuse, mais
elle paraît dépendre d’un tellement grand nombre de conditions extérieures
qu’il paraît difficile de l’atteindre. La solution épicurienne consiste alors à
limiter la recherche du plaisir aux désirs finis (naturels et/ou nécessaires)
et à éliminer les désirs illimités. À cette condition une vie heureuse est
possible.
Reste que la
vie de plaisirs se heurte au problème moral. Faire son devoir conduit parfois à
refuser de prendre du plaisir, voire à privilégier la douleur. La vie morale
paraît s’opposer à la vie heureuse. La solution stoïcienne consiste à refuser
le plaisir comme élément de la vie heureuse et à la comprendre comme vie
vertueuse. Être satisfait de faire le bien doit emplir l’âme d’une joie
inébranlable. Arriver à faire notre volonté dépend absolument de nous. Le
bonheur en ce sens est à notre portée.
Il n’en reste
pas moins vrai que le désir apparaît impossible à extirper. La vie morale et la
vie heureuse paraissent donc s’opposer.
Problèmes.
1. Est-ce la vie heureuse
(Aristote) ou la vie morale (Kant) qui doit être première ?
2. Comment comprendre la
possibilité du souverain bien s’il est une synthèse de devoir moral ou vertu et
de bonheur ? Est-ce la vie morale qui fait le bonheur ou bien le bonheur
qui fait la vie morale (Alain) ?
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