mardi 5 mai 2015

Fiche 10 : La religion (L, ES, S).

Raphaël (1483-1520), La Résurrection du Christ (v. 1501-1502), 52 × 44 cm, Musée d’Art de São Paulo, São Paulo (Brésil).

Analyse.

La religion a deux étymologies. L’une la dérive du terme latin « religare » qui signifie “relier”. Elle souligne en elle ou bien la dimension sociale ou bien le lien de l’homme à Dieu, voire au sacré. L’autre la dérivant du mot latin « relegere » qui signifie “relire” en fait un acte « intelligent » l’opposant à la superstition.
Entendue comme lien social, la religion se présente sous la forme d’une pluralité de religions ou d’interprétations de la même religion (dans le christianisme, catholicisme et protestantisme ; dans l’islam, sunnisme et chiisme, etc.). En présentant une sphère de croyances et de rites obligatoires, absolus, sacrés par opposition à profane, c’est-à-dire ayant une valeur absolue et non simplement relative, la religion discipline les désirs humains, soumet l’intelligence à ce tout qu’exige la société. Sans elle, l’homme balloté entre ses désirs impérieux et une faible intelligence égoïste ne survivrait pas. Elle apparaît alors comme une dimension essentielle de la culture, au sens anthropologique d’une vie aux représentations et aux conduites héritées par un groupe d’hommes en un temps donné, voire comme la condition de son émergence chez cet étrange vivant qu’est l’homme fait pour vivre en sociétés sans instincts sociaux.

Problème.

Sa présence dans la seule espèce humaine qu’attestent les sépultures dès la plus lointaine préhistoire, son universalité qu’atteste l’ethnologie qui n’a jamais découvert de peuples sans religion, amène à se demander si l’humanité est possible sans religion.
En effet, la pluralité des religions, l’impossibilité essentielle de les démontrer, conduit à l’évidence à les penser toutes fausses et donc à concevoir une humanité libérée de la religion et fondant la culture non pas sur la foi mais sur la raison.
Cependant, la raison elle-même étant limitée, comment ne reconnaîtrait-elle pas dans la foi une exigence humaine, voire la source de la culture au sens philosophique d’une éducation de l’homme, non par lui-même, mais par le vrai Dieu.
Le problème est donc de savoir si la culture est possible sans cette dimension qu’est la religion, s’il est possible et comment de déterminer une vraie religion ou bien si le « guerre des dieux » pour parler comme le sociologue Max Weber (1864-1920) est irréductible.


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