Les productions de l’art seront
communes, imparfaites et faibles, tant qu’on ne se proposera pas une imitation
plus rigoureuse de la nature. La nature est opiniâtre et lente dans ses
opérations. S’agit-il d’éloigner, de rapprocher, d’unir, de diviser, d’amollir,
de condenser, de durcir, de liquéfier, de dissoudre, d’assimiler, elle s’avance
à son but par les degrés les plus insensibles. L'art, au contraire, se hâte, se
fatigue et se relâche. La nature emploie des siècles à préparer grossièrement
les métaux : l’art se propose de les perfectionner en un jour. La nature
emploie des siècles à former les pierres précieuses, l’art prétend les
contrefaire en un moment.
Diderot, De l’interprétation de la nature (1753), XXXVII
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