mardi 5 mai 2015

Fiche 11 : L’histoire (L, ES).

Johannes Vermeer (1632-1675), L’Art de la peinture (De Schilderkonst) (~1666), huile sur toile, 120 × 100 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne.

Le sujet du peintre est la muse de l'histoire : Clio.

Analyse.

L’histoire qui signifie en grec ancien « enquête » désigne 1°/ le récit du passé de l’histoire humaine tel qu’il est connu par des monuments mais surtout des documents (c’est-à-dire des traces écrites du passé) ; 2°/ la réalité de ce passé dans son mouvement, son déroulement, voire son issue.
En son origine, l’histoire appliquée à l’homme, par différence avec l’histoire naturelle qui décrit les faits naturels, est le récit des actions des hommes. Elles ne laissent d’autres traces, en effet, que leur mise en récit par les témoins contrairement aux séries causales qui se répètent et sont objet de science. Jamais plus la bataille de Salamine (480 av. J.-C.) où la flotte athénienne conduite par Thémistocle vainquit l’immense flotte des Perses de Xerxès ne se rejouera (Eschyle [~525-~455 av. J.-C.] dans sa tragédie Les Perses [472 av. J.-C.] et Hérodote [~484-420 av. J.-C.] dans ses Histoires sont nos sources, le premier est un témoin direct). On peut répéter l’expérience de Torricelli (1608-1747) qui met en évidence la pression atmosphérique.
L’histoire a été étendue à la totalité des faits humains (mœurs, mentalités, techniques, nourriture, etc.) et non aux seules actions. Elle peut prétendre être la science qui découvrirait les lois du développement des sociétés humaines. Le travail et l’économie (Marx) ou le développement intellectuel et sociologique (Comte) sont des bases concurrentes pour l’histoire comme science.
Quant au devenir humain, il appelle une philosophie de l’histoire, c’est-à-dire une représentation de la totalité du devenir humain, y compris dans son futur. Or, de ce point de vue, il y a trois philosophies de l’histoire possibles. Soit l’humanité va du mieux au pire, c’est la décadence, soit elle reste identique à elle-même, soit elle va du pire au meilleur, c’est le progrès.

Problèmes.

1. Se pose donc le problème de la nature de la connaissance historique : est-elle une science ou un récit ? Dans la mesure où elle porte sur des séries singulières, comment peut-elle ne pas être un discours purement relatif qui varie, moins seulement les individus, que selon les différentes cultures qui y trouveraient parfois la source de leur légitimation ? L’interprétation peut-elle y être vraie, ne serait-ce que comme « erreur rectifiée ».
2. Dans la mesure où ne peut manquer d’apparaître une représentation de la totalité du devenir humain, quelle philosophie de l’histoire est vraie ? Peut-on le savoir ? Et si oui comment ?


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