Rembrandt
(1606-1669), Moïse brisant les tables de
la loi (1659), huile sur toile, 168 x 136 cm, Gemäldegalerie, Staatliche
Museen, Berlin (Allemagne).
Analyse.
Le devoir
s’entend de ce qui oblige un sujet à faire (= prescription) ou à ne pas faire (=
interdiction) parce que la fin est bonne. Le devoir doit être connu du sujet de
sorte que le premier de ses devoirs est de chercher à connaître ce qu’il doit
faire ou non, ce qui présuppose qu’il sache qu’il est obligé. Dans le cas du
devoir social, c’est-à-dire de l’obligation qui provient de la société dans laquelle on vit (par
exemple, conduire à gauche comme au Japon ou à droite comme aux États-Unis) c’est
l’éducation qui permet au sujet de savoir ce qu’est son devoir. Dans le cas de
la morale, il faut donc admettre que la conscience soit innée (cf.
Rousseau : « Conscience,
conscience, instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un
être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du
bien et du mal … »).
Le devoir
exige aussi que le sujet soit libre sans quoi il n’y a aucun sens d’exiger de
lui qu’il ait à se conduire d’une façon plutôt que d’une autre. Qu’il y ait
devoir semble montrer donc la liberté. Cependant, exiger quelque chose de
quelqu’un, voire exiger de lui ce qu’il ne peut tenir peut être un instrument
de domination.
La diversité
des coutumes et des mœurs selon les cultures, voire leur opposition, conduit à
contester la possibilité d’un devoir moral. Toutefois, la présence des mêmes
vertus dans nombre de sociétés et la distinction entre les obligations sociales
et les obligations proprement morales laissent ouverte la possibilité de la morale, entendue comme l’ensemble
des prescriptions qui permettent de réaliser le bien au sens absolu du terme.
Le devoir
morale exige du côté du sujet qu’il soit accompli pour lui-même, c’est-à-dire
de façon désintéressée. C’est ce qui fait sa valeur. Mais le devoir n’a de sens
que si et seulement si il vise le bien et par conséquent se présente comme bon
pour le sujet.
Problèmes.
1. Le devoir
moral fonde-t-il la liberté ou bien produit-il l’illusion de la liberté par la méconnaissance des causes
qui le produisent ?
2. Qu’est-ce
qui permet de s’assurer qu’il y a bien un devoir moral distinct des obligations
sociales voire religieuses ? Le devoir moral n’est-il pas fondamentalement
religieux ?
3. Le devoir
fonde-t-il la morale ou bien faut-il d’abord déterminer ce qu’est le bien, voire
le bonheur, pour déterminer ce qu’est
le devoir ?
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